Chroniques CDs

Bilan 2008

Ils ont fait 2008. Slogan bateau pour une année qui est sortie de l’ordinaire sur tous les plans. En 2008, parler culture sans introduire la notion politique – tout en restant crédible - relevait de l’équilibrisme. Encore et toujours, Bruce Springsteen s’est révélé être le dernier des mohicans toujours pertinents.

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One Day As A Lion

Le rock est un sport de beauf. En me rendant dans ma ville natale en septembre dernier, me voilà bien embarrassé, car au centre ville, la fête bat son plein, le rock de Gotthard tabasse sur la grande scène. Mon envie ? M’exiler le plus loin possible, c’est forcément mieux ailleurs me suis-je dit. En rentrant ce fut l’explication au tournevis façon je te tiens tu me tiens enfoiré, mon voisin du dessus regardait Bienvenue Chez Les Ch’tis à plein tube avec sa maîtresse, bref le meurtre fut sanglant, gratuit et forcément efficace, puis direction ma chambre tapissée de posters à la gloire de mes héros sportifs d’antan, forcément dopés pour le coup. Vie de merde, tout fout le camp.

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Tom Poisson

La nouvelle scène française peut se venter d’être riche à millions avec tous ces nouveaux artistes connus et souvent méconnus qui tentent de sortir du lot. Riche A Million est justement le titre du troisième opus de Tom Poisson. Mais qui est donc Tom Poisson ? Artiste accompli et original, Jean-Michel Couegnas a commencé sur les planches et sur les routes de France avec la troupe théâtrale du Phoenix. Entre spectacle humanitaire (Armée du Salut) et création du spectacle « Autour de Brassens », il a touché divers aspects de la musique avant de se lancer dans une carrière solo. De retour avec ce troisième album, Tom Poisson met tout le monde d’accord et apporte un peu de fraîcheur et de légèreté à la nouvelle scène française. Le titre "Titanic" et son ukulélé sonne très Thomas Fersen. "Mon Ami Sans Voix" est teinté de bossa nova et donne à l’auditeur des envies de tout plaquer pour rejoindre des pays où le sable est chaud. Le texte devrait aussi plaire à ce cher Moustaki. On trouve un délicieux duo avec Sanseverino sur "Mon Cœur Qui Penche". Sur la douzaine de chansons présentes, il n’y a pas grand-chose à jeter. Tous les titres ont quelques choses de chouette.

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Deerhoof

En voilà un groupe ovni: on n’est pas forcément habitué à entendre un groupe américain de noise pop expérimental ayant pour chanteuse et bassiste une japonaise chantant dans un anglais incompréhensible. A l’écoute de Offend Maggie, le dernier album de Deerhoof, on a l’impression d’entendre un Rivers Cuomo qui aurait mangé une jazz woman fan des Beatles et de Sonic Youth. "The Tears And Music Of Love" ouvre les festivités avec des guitares distordues et une rythmique génialissime. La voix de Satomi va en dérouter plus d’un, il vous faudra vous habituer à ces étranges plaintes monocordes. Sur la fin du morceau, la basse entre pour insuffler encore plus d’énergie. "Chandelier Searchlight" nous amène vers un univers plus estival, on croirait entendre du Beatles lors des couplets, oui mais des Beatles ayant appris l’art de la dissonance jazzy. En effet entre la voix de Satomi, les lignes de guitares, la dissonance sera une constante de l’album, tout comme le mystère et l’incompréhension. "Buck And Judy" laisse apparaître un piano schizophrène….

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Queen

S’il y a un groupe qu'on n’imaginait pas se reformer c’est bien celui-là : Queen sort un nouvel album ! Bon il y avait bien eu quelques projets depuis 1991, année de la mort de Freddie Mercury, mais là c’est un album. Or comment imaginer un album de Queen sans Freddie ? C’est la couverture qui répond à notre place : ce n’est pas Queen qui sort un nouvel album, c’est Queen + Paul Rodgers. Au moins on a le bon sens de reconnaître que Freddie Mercury ne peut pas être remplacé. Paul Rodgers, fondateur de Free et de Bad Company, avait en fait déjà rejoint le groupe fin 2004 pour une puis deux tournées, accompagnées de CD et DVD live. Cela dit le choix de Paul Rodgers reste étrange. En effet, il est considéré comme un des meilleurs chanteurs de blues rock du moment – admettons qu’il n’est pas mauvais – mais soyons réalistes ce n’est pas le style de Freddie

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Antony and the Johnsons

Voilà un disque bien ennuyeux. Certes, Antony avait déclenché un véritable buzz autour de sa voix et de sa personne. Il porte la responsabilité de deux disques fort appréciés, dont personne n'a osé dire du mal. C'est avec un EP de cinq titres, qui préfigure son nouvel album qu'il vient maintenant envahir les bacs de ses lamentations. Quelques notes de piano ("Another World), de jolies mélodies ("Crackagen"), un peu de blues ("Shake That Devil"), de l'amour ("Sing For Me"), du violon ("Hope Mountain") et le tour est joué.

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Bonnie Prince Billy

Un aspect fascinant de certains musiciens de folk au sens très large du terme, c’est leur capacité à transcender le temps. C’était le cas de Woody Guthrie et de Bob Dylan, "This Land Is Your Land", "Blowin’ In The Wind" ou "Don’t Think Twice It’s Alright" ne vieilliront jamais; Elles sont intemporelles et peuvent ainsi toucher tout le monde. Il est difficile aujourd’hui de supporter cet héritage si lourd de songwriters géniaux et rares sont ceux qui y parviennent à s’en détacher, mais il y en a. Certains musiciens arrivent à se servir de cet héritage pour atteindre des sommets d’interprétation. Le premier groupe qui vient à l’esprit sont Félice Brothers, cinq jeunes américains qui parcourent les Etats-Unis en jouant une musique bouleversante, et qui rappelle beaucoup Dylan justement.

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Keane

Après les déboires de Tim Chaplin, enfin remis de ses nombreux excès, la formation de l'East Sussex, forte de deux albums qui ont marqué les esprits (Hope And Fears et Under The Iron Sea), en remet une couche. Troisième effort brillant, Perfect Symmetry ose se démarquer de ses deux prédécesseurs par quelques arrangements audacieux et un côté moins mielleux très bienvenu. Le premier single, "Spiralling", a beau énerver par ses "whouuuu", le reste du morceau n'en reste pas moins d'excellente facture. Il en va ainsi des titres suivants, qui parfois tiennent un côté agaçant, mais auxquel on s'attache néanmoins assez fortement. Tim Chaplin aura compris que ce sont bien les défauts qui confère à un bel objet une aura supplémentaire, ainsi qu'un charisme. C'est probablement en suivant ce précepte que Perfect Symmetry a été enregistré.

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The Walkmen

You & Me, titre simple qui témoigne à lui seul de tout ce que le quintette érudit new-yorkais peut déclarer comme émotion musicale. Ce quatrième opus renoue de plus belle avec tout ce qui fait le trouble du son des Walkmen

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These Arms Are Snakes

Après les œufs de pâques en 2006 merveilleusement peints avec Easter, les quatre cowboys de Seattle reviennent sur le devant de la scène avec un troisième album très finement nommé Tail Swallower And Dove, ainsi qu’une tournée européenne qui passera pas très loin de chez nous, enfin tout dépend d’où vous habitez. Changement de label pour These Arms Are Snakes mais pas de registre musicalement parlant. Né sur les cendres de Botch et d’autres fameuses formation indie made in USA au début des 00’s, There Arms Are Snakes continue son avancée sonique avec dix titres toujours plus lourds, plus directs, plus rock que ne renierait certainement pas les amateurs de rock indie 90’s façon Discord. Aussi tendu que l’archer qui exécutera Benabar sur le plateau de la Star Ac’ dans quelques jours (soyez patients), la troupe de Seattle sème toujours son ambiance malsaine qui néanmoins s’amenuise d’albums en album. Le son est aussi rêche que la barbe du chanteur Antoine, les guitares sont étouffées et sèches, bref rien de très accueillant. These Arms Are Snakes

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