Chroniques CDs

The Shutes

Lords of Rock présente en général des albums « physiques ». Cette fois néanmoins, il y aura exception à la règle et sortie des sentiers battus. Gros coup de coeur oblige et parce que je leur dois cet article: petite review du premier EP de The Shutes: Hits Like Mourning. Tout commençait il y a deux ans à Vienne au concert des Bishops. En première partie le trio de l'Ile de Wight et son chanteur à la voix d'ange... The Shutes me dit-on. Peu connu, c'est le cas de le dire, leur musique n'est même pas téléchargeable et ils ne comptent qu'une centaine d'amis Myspace à l'époque. Et pourtant, leur musique hypnotise. Le chanteur-guitariste Michael Champion sans bien savoir pourquoi il est sur cette scène semble encore moins se rendre de l'effet produit sur les spectateurs. Il garde les yeux au ciel. La foule, elle, retient son souffle. Jusqu'à aujourd'hui, aucun événement musical n'a surpassé celui-ci. Une mod

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Serpentine

Tout chaud, tout bon! Le troisième album du Soleurois Jan Andri Zimmer, alias Serpentine, débarque dans les bacs. Urs Müller, Andi Schellmann, Lukas Gasser, Peter Estermann, Ambrosius Huber et Jan Andri Zimmerli. Au mieux, on tient là une belle brochette de lutteurs suisses-allemands balèzes, au pire, ... Il vaut peut-être mieux s'en tenir à ça. Et pourtant, il n'en est rien. Sous la baguette de Jan Andri Zimmerli, les six costauds donnent corps au groupe Serpentine, dont le troisième essai, CITY SOUL TRAVELLER vient toujours juste d'atterrir dans les étales des marchands de disques. Natif de la glamour Olten, Serpentine se lance tout d'abord à l'exploration du monde. Ceci fait, il enregistre son premier disque en 2004. Intitulé THE TRAGEDY OF BEING HONEST, il suscite l'intérêt des radios scandinaves. Un enthousiasme plus important marque la sortie de son second album, BEAUTY QUEEN. Deux fois plus de vente et des collaborations avec Sophie Hunger, Heidi Happy, Fiona Daniel et des orchestres à cordes. Les portes du succès lui ouvrent leurs portes. Enfin, ose-t-on dire.

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Lilly Wood & The Prick

Il y a de ces groupes qui font de la bonne musique sur la distance plutôt que sur un single, ce qui est une bien meilleure approche de la musique mais qui demande à l'auditeur parfois un peu plus de temps et même plus d'implication. Ce qui est le cas du duo de Lilly Wood & The Prick et de leur album Invicible Friends, qui ne surprend guère à la première écoute mais qui une fois que l'on s'y plonge, se révèle d'une grande richesse, d'une grande finesse. Un album paradoxal, dont les texte souvent noir, emprunt d'une certaines mélancolie, font souvent référence à l'enfance et à la nostalgie mais dont l'univers musical est loin de refléter cet état d'esprit. Lilly Wood est une sorte d'Alice aux Pays des Merveilles donnant l'illusion de s'émerveiller, se jouant d'apparences faussement naïves et légères pour partager une réalité souvent froide, violente et macabre Lilly Wood, c'est Nili Hadidan accompagnée de Benjamin Cotto AKA "The prick" aux instruments, dégainant guitare et boîtes à rythme. Ce duo français résolument pop distillent des brins de folk, une pincée de disco, quelques gouttent de blues, un larme de New Wave parfois. Difficilement classable, cet album parcoure donc de nombreux styles musicaux tout en gardant une certaine identité qui lui est propre, respirant l'ouest américain. Ainsi dans la joie et la bonne humeur, on se laissera porter par les morceaux "Hey it's ok" "Down the Drains". Les tubes No No (Kids), sorte de contrepied du titre over-matraqué de Mgmt et My Best sont frais et pétillant à souhait, apportant un vrai peps et du bon au moral, de vrais copains invincibles. On se laissera également émouvoir par le très beau "Litle Johnny" et son univers ou se mêle folk, country et soul, ainsi que par "Hymn to invisible friend", "Cover My Face" et "Prayer in the C" où se pose des riffs de flûte traversière. Surprise de l'album; "L.E.S artistes", reprise de Santigold, dans une registre où la folk se mêle à la soû

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Hurts

Ca sent fort les 80’s chez Hurst. Mais le revival de ces années étant déjà bien passé, Happiness ne peux être qu’un album moyen et peu hip. Par contre, le groupe pourra se consoler en vendant tout plein de disques. Tout d’abord, il y a la pochette d’Happiness léchée à l’excès. Le booklet entier est en noir et blanc, avec des images retro. Le groupe pose énormément dans des tenues classes des 80’s qui rappellent parfaitement l’esthétique de groupes comme ABC, Heaven 17 et surtout Human League. Tout ça est très joli, peut-être trop et notre méfiance s’aiguise lorsque c’est Kylie Minogue qui apparaît pour un duo. On se sait plus trop à quoi s’attendre : un album esthète bien senti ou le reflux mainstream du trip 80’s. C’est donc dans un doute complet que l’on lance la première chanson, « Silver Lining ». Et là merveille, un rythme saturé et froid soudain transpercé par les cloches d’un synthé brillant. C’est beau, c’est tout qu’on aime dans la synth pop, ce mélange débridé de froid et de chaud, de sale et de propre. C’est beau mais ça n’aura duré que 25 secondes. Dès les premiers sons de voix du chanteur, le côté ultra pop et ultra lice refroidit notre ardeur. Mais on se dit que la qualité instrumentale nous ferait presque accepter ce parti pris. Mais voilà plus la chanson avance, plus le côté novateur musical baisse. Une guitare niaise apparaît et le rythme perd toute sa force. Pire les violons en fin de chanson viennent clore la descente de Hurts vers le convenu musical le plus extrême. En une chanson tout est déjà joué, les espoirs sont déjà trahis et Happiness fera se suivre chansons banales et titres mainstream sans aucune originalité.

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Goose

Goose est un groupe d’électro-rock, genre qui veut pas dire grand chose sauf que c’est généralement pas terrible. Il me semblait que j’avais déjà vu passer le nom de Goose dans ma liste de lecture. Le groupe était présent dans la toujours excellente compil sortie pour le lancement de Vice en France (et oui les coco j’y étais) en 2006, mais sous la forme d’un remix déchainé signé Jester. C’est donc avec un certain plaisir que je glisse le cd dans mon lecteur. Mais là argh, la déception est grande quand un flot d’électro rock se déverse dans mes oreilles. Déjà j’aimerais qu’on s’arrête sur ce genre des plus ignobles de la pourtant sordide histoire de la classification musicale. Déjà c’est moche et con. Considérer qu’une musique peut additionner deux genres différents, ça me fait penser à Run Dmc qui chante avec Aerosmith. Ce n’est pas du tout la rencontre révolutionnaire entre deux univers musicaux. C’est juste deux groupes de merde qui font de la musique mainstream et additionnent leurs deux noms pour vendre plus de single. On peut pas vraiment dire qu’Aerosmith se soit nourrit de l’influence hip hop de Run Dmc, ni que ces derniers se soient inspirés de la, disons, musique d’Aerosmith. En plus l’électro-rock n’a plus aucune raison d’être aujourd’hui où justement les genres ont éclatés pour donner à une génération de musiciens qui tirent leur influence d’univers différents. Par exemple, MGMT, c’est quoi ? Du Rock ? De l’électro ? Si on fait le bilan de l’électro-rock, qu’est ce que ça a procuré comme groupes dans ce temps reculé où les genres musicaux existaient encore ? Beaucoup de groupes atroces pour quelques formations intéressantes, les Klaxons et surtout Metronomy, mais assez vite lassantes.

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I Heart Hiroshima

Derrière ce nom bizarre, se cachent deux garçons et une fille mais pas de basse. Les 3 jouent une pop indé reprenant les moindres caractéristiques du genre. Et comme dans toute musique pop, c’est l’émotion qui décide d’un groupe s’il ennuie par son côté déjà-vu ou si sa sincérité touche juste.

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Fotos

La Mannschaft pratique le plus beau football actuel, Hambourg est une des villes les plus cool au monde mais est-ce que Fotos est pour autant le meilleur groupe indé au monde ? L’Allemagne a actuellement le vent en poupe, la vie y est pas chère, les grandes villes débordent d’une jeunesse internationale et ont su préserver toute une scène underground. Ils sont rares les petits romands ou français à ne pas avoir passé des vacances de pure love à Berlin ou Hambourg. De même, la musique allemande jouit d’une reconnaissance toute nouvelle. Le krautrock et la kosmische musik, autrefois connus surtout par de rares initiés, font aujourd’hui partie des courants incontournables. Si tout le monde se doit de dire qu’il aime Can ou Kraftwerk, on tombe même sur des disciples de La Düsseldorf, de Tangerine Dream voir même des apôtres de Klaus Schulze. Mais il s’agit uniquement de groupes datant des années 60-80. Peux sont les groupes allemands actuels qui arrivent à traverser les frontières pour atteindre nos oreilles. Alors, voilà Fotos, rien que parce qu’ils viennent de Hambourg et chantent en allemand, ça nous intéresse.

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Magic Kids

Les joyeux drilles des Magic Kids viennent de Memphis, nomment leur album ainsi mais c’est la Californie des Beach Boys qui résonne du début à la fin de ce premier album. On m’avait prévenu. Après l’écoute de MEMPHIS des Magic Kids, on se sent comme enduit de barbe à papa. Tout est si pop, sucré au possible. L’album commence très fort avec « Phone », qui parle d’un garçon qui attend le téléphone de celle qu’il aime. On l’a bien compris. Les codes du genre sont très bien compris et appliqués à la lettre. Les paroles tournent autour d’amours innocents, d’un monde merveilleux sans responsabilité, fait de sentiments naïfs et passionnés. Cette première chanson apparaît comme un vrai manifeste avec un modèle assumé : les Beach Boys, et plus précisément Pet Sounds. Dans « Phone », l’imitation des mimiques de chant est criante avec ces aigus si distinctifs. La sophistication du son est également au rendez-vous, avec ces violons et ces bois. Cette tension entre simplicité et prétention sous-tend l’ensemble de l’album des Magic Kids. Si d’un côté, les chansons sont toutes courtes, elles visent toute une qualité de production et contiennent une forte diversité d’instruments. C’est là tout le paradoxe dans le fait de prendre les Beach Boys comme modèle. S’inspirer des Beach Boys, qu’il y a-t-il de plus simplement pop, mais s’inspirer de Pet Sounds, qu’il y a-t-il de plus prétentieux ? C’est aussi ce qu’inspire la pochette de MEMPHIS : cet enfant devant un lac, genre paysage de vacance d’été, habillé en archer, son arc bandé et prêt à tirer une flèche, c’est ce à quoi aspirent les Magic Kids, qui dans le nom même de leur groupe inscrive cette quête de l’enfance, mélange d’insouciance et d’omnipotence magnifique. Mais pour autant est-il possible de retrouver ou d’exprimer cet état sans tomber dans la nostalgie ou le mauvais gout du trop sucré ?

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Paul Gilbert

Quand je reçois dans ma boite aux lettres, le nouvel album solo de Paul Gilbert, l'ex-guitariste de « Mr. Big », (groupe qui faut bien se le dire me file de l'urticaire aussitôt que j'entends « To Be With You »), je suis des plus inquiet. Mon inquiétude s'amplifie lorsque dans le livret, je vois inscris : « My third guitar instrumental album... with billions of notes... if every note on this album were the size of a grain of sand, it would fill up 72 buckets... ». Je me dis rapidement que ce mec là, malgré 20 à 30 ans de musique derrière lui.... n'a rien compris. La musique, le rock, les albums ne se font pas avec des notes, mais avec de l'émotion bordel!!! Bref, je suis très inquiet.

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Blitzen Trapper

Il y a un peu plus d’un an, nous vous présentions un EP 7 titres de Blitzen Trapper (BLACK RIVER KILLER) et nous étions déçu que cela s’arrête seulement après 18 minutes. 13 mois plus tard nous voilà donc heureux de pouvoir écouter le long format car le résultat de ce dernier opus est plus que satisfaisant. Les Américains ont même réussi à corriger certains points (son du synthé) pour que DESTROYER OF THE VOID fasse partie des bons disques de cette nouvelle vague folk qui envahit la planète. Nouvelle vague certes, mais l’influence du passé est toujours évidente. Comment ne pas penser à Neil Young ou Bob Dylan lorsqu’on entend "The Man Who Would Speak True" ou "The Tailor" ? Les légendes de la folk ne peuvent qu’adhérer au groupe de Portland. Car malgré ses influences passées, il y a un vent de fraîcheur et de nouveauté qui souffle sur cet album.

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