Bruce Dickinson – The Mandrake Project

Incroyable, mais Dickinson sort enfin ce nouvel album. J’ai fait partie de ceux qui avaient beaucoup pleuré lorsque Steve Harris annonça, en 1993, à une foule abasourdie, son départ avec pertes et fracas. Dickinson a su rebondir, et pas qu’un peu, mon cousin !

J’avais adoré son Tattooed Millionaire et encore davantage son Balls to Picasso. Depuis The Accident of Birth, son troisième album solo paru en 1997 (quelle année d’ailleurs ! et quel bel été (Merci à Cassie de m’avoir fait découvrir les joies de l’amour, mais ça, c’est une autre histoire)), soyons honnête, Bruce n’avait, jusqu’alors, pas réitéré l’exploit des trois premiers méfaits. Mais là, il faut le dire, l’album est une vraie réussite.

L’exubérant Dickinson ne s’est pas arrêté à son aventure « Maidenesque », puisqu’avant de s’offrir un retour gagnant en 2000 avec l’immense Brave New World, il a quand même fait deux ou trois trucs comme passer un brevet de pilote sur un Airbus ou bien entamé une carrière olympique d’escrimeur… Toute la vie de Bruce est rocambolesque. Pour vous en convaincre, lisez son incroyable biographie What does this button do ? Chanteur, escrimeur olympique, pilote de ligne, acteur, écrivain, conférencier, et j’en oublie !

Ce nouvel album paru en mars dernier n’est en rien, un bis repetita d’un album de Maiden. Ici, la palette vocale de Dickinson se déploie le long de douze morceaux hétéroclites. Si « Many Doors to Hell » est l’une des petites pépites du disque, il faut toutefois parler du morceau d’ouverture « Afterglow of Ragnarok » qui vous plonge tout de suite dans l’univers angoissé à plusieurs couches. Très intéressante chanson puisqu’elle évoque le thème cher à Bruce de la liberté de l’esprit et cette « rémanence de Ragnarok » évoque, je le suppose, la fin d’un monde, en tout cas, le début d’un autre.

« Many Doors to Hell » possède un très beau pont et un refrain qui n’est pas sans rappeler ce que Dickinson a produit de meilleur dans ce mélange, que seul lui sait produire, de graves-aigus. La voix du gaillard est complètement caméléon.

« Resurrection Men » débute comme une espèce de balade avec ce « je ne sais quoi » d’andalou avec ses percussions et cette guitare très sèche, mais amène rapidement cette patte tordue et cet univers rocailleux et inquiétant. On imagine très bien ce qui pourra se passer sur scène ici. Je me suis demandé si la phrase « Some deadly marriage, a barren wife » était une référence personnelle.

Pour sûr, l’homme de la résurrection, c’est bien lui car ces dernières années ont été rudes : double cancer de la gorge/langue, divorce puis décès dans des circonstances toujours inconnues de son ex-femme, Paddy Bowden, tournées à répétitions avec la Vierge de fer. Évidemment, tout ceci n’est pas à prendre au premier degré. Chez Dickinson, il est important de toujours avoir à l’esprit que l’homme est en train de nous jouer une pièce.

Tous les morceaux sont habités par cette énergie qui produit un refrain qui s’accroche dans votre tête, pour vous en convaincre, écoutez « Mistress Of Mercy » une seule fois, vous l’aurez en tête toute la journée ! Même pendant quelques accalmies, les refrains arabisants du superbe « Fingers In The Wounds », son darbouka et son pont mélodique qui font immédiatement penser à un certain « Kashmir », nous plongent au milieu d’un univers envoûtant et accrocheur. Les guitares sont soignées et les effets, quoique très présents, sont toujours au service de la chanson.

Pour ma part, c’est un sans-faute. Voilà bien longtemps que je n’avais pas eu cette satisfaction avec Dickinson, qui parvient à me faire oublier l’affreux Senjutsu. À celles et ceux qui ne connaissent pas ou peu le bonhomme, allez vous plonger dans sa bio et allez écouter ce disque au plus vite !

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