Les joyeux drilles des Magic Kids viennent de Memphis, nomment leur album ainsi mais c’est la Californie des Beach Boys qui résonne du début à la fin de ce premier album. On m’avait prévenu. Après l’écoute de MEMPHIS des Magic Kids, on se sent comme enduit de barbe à papa. Tout est si pop, sucré au possible. L’album commence très fort avec « Phone », qui parle d’un garçon qui attend le téléphone de celle qu’il aime. On l’a bien compris. Les codes du genre sont très bien compris et appliqués à la lettre. Les paroles tournent autour d’amours innocents, d’un monde merveilleux sans responsabilité, fait de sentiments naïfs et passionnés. Cette première chanson apparaît comme un vrai manifeste avec un modèle assumé : les Beach Boys, et plus précisément Pet Sounds. Dans « Phone », l’imitation des mimiques de chant est criante avec ces aigus si distinctifs. La sophistication du son est également au rendez-vous, avec ces violons et ces bois. Cette tension entre simplicité et prétention sous-tend l’ensemble de l’album des Magic Kids. Si d’un côté, les chansons sont toutes courtes, elles visent toute une qualité de production et contiennent une forte diversité d’instruments. C’est là tout le paradoxe dans le fait de prendre les Beach Boys comme modèle. S’inspirer des Beach Boys, qu’il y a-t-il de plus simplement pop, mais s’inspirer de Pet Sounds, qu’il y a-t-il de plus prétentieux ? C’est aussi ce qu’inspire la pochette de MEMPHIS : cet enfant devant un lac, genre paysage de vacance d’été, habillé en archer, son arc bandé et prêt à tirer une flèche, c’est ce à quoi aspirent les Magic Kids, qui dans le nom même de leur groupe inscrive cette quête de l’enfance, mélange d’insouciance et d’omnipotence magnifique. Mais pour autant est-il possible de retrouver ou d’exprimer cet état sans tomber dans la nostalgie ou le mauvais gout du trop sucré ?

Magic Kids

POP Les joyeux drilles
des Magic Kids viennent de Memphis, nomment leur album ainsi mais c’est la
Californie des Beach Boys qui résonne du début à la fin de ce premier album.
 

On m’avait prévenu. Après l’écoute de MEMPHIS des Magic Kids, on se sent comme enduit de barbe à papa. Tout
est si pop, sucré au possible. L’album commence très fort avec
« Phone », qui parle d’un garçon qui attend le téléphone de celle
qu’il aime. On l’a bien compris. Les codes du genre sont très bien compris et
appliqués à la lettre. Les paroles tournent autour d’amours innocents, d’un
monde merveilleux sans responsabilité, fait de sentiments naïfs et passionnés.
Cette première chanson apparaît comme un vrai manifeste avec un modèle
assumé : les Beach Boys, et plus précisément Pet Sounds. Dans « Phone », l’imitation des mimiques de
chant est criante avec ces aigus si distinctifs. La sophistication du son est
également au rendez-vous, avec ces violons et ces bois. Cette tension entre
simplicité et prétention sous-tend l’ensemble de l’album des Magic Kids. Si
d’un côté, les chansons sont toutes courtes, elles visent toute une qualité de
production et contiennent une forte diversité d’instruments. C’est là tout le
paradoxe dans le fait de prendre les Beach Boys comme modèle. S’inspirer des
Beach Boys, qu’il y a-t-il de plus simplement pop, mais s’inspirer de Pet Sounds, qu’il y a-t-il de plus
prétentieux ? C’est aussi ce qu’inspire la pochette de MEMPHIS : cet enfant devant un lac,
genre paysage de vacance d’été, habillé en archer, son arc bandé et prêt à
tirer une flèche, c’est ce à quoi aspirent les Magic Kids, qui dans le nom même
de leur groupe inscrive cette quête de l’enfance, mélange d’insouciance et
d’omnipotence magnifique. Mais pour autant est-il possible de retrouver ou
d’exprimer cet état sans tomber dans la nostalgie ou le mauvais gout du trop
sucré ?

Barbe à papa, l’arc
et ses flèches

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Magic Kids,
après la profession de foi pop de « Phone », tiennent scrupuleusement
leur engagement. Le nom même des chansons éclate telles des bulles de savon :
« Candy », « Superball », « Hey Boy », « Good
to be » et les autres. Et derrière ces titres pas de surprise, pas de
chansons mélancoliques mais des bonbons acidulés plutôt bien réalisés ;
avec carrément des chants d’enfants sur « Hey Boy », qui souffrent de
la comparaison avec les excellents Dead Man’s Bones. Au milieu de ces tubes
pop, quelques ballades tout aussi pop comme « Hideout » où ça
dégouline de tous les côtés avec son lot de chant posé à la crooner et ses
chœurs de bal de fin d’année. MEMPHIS n’est
pas un mauvais album, les chansons suivent le crédo pop parfaitement, rien à
redire à leurs mélodies toujours accrocheuses et à la qualité de leurs
réalisations avec une production léchée et retro. Tout est parfaitement à sa
place, tous les sacrements de la pop sont scrupuleusement respectés. Mais voilà
en fanatiques, les Magic Kids ont oublié l’essence même de la pop qu’ils
adorent : l’énergie, la sincérité et l’insouciance. A force de respecter
les règles du genre, ils touchent peut-être le côté enfantin mais sont encore
loin de sa magie.

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