Chroniques CDs

Stars

Les années 80 ont beau revenir à la mode, personne (à ma connaissance) n’essaie d’imiter Samantha Fox, Boy George et tous les autres avec leur style musical très typé, leurs attitudes et leurs costumes très … euh, vous m’avez compris. L’époque est révolue, mais la génération née dans les années 80 revendique cet héritage. C’est aussi ce que fait Stars d’une manière plutôt subtile. Loin d’un pastiche, d’une imitation, sans aucune reprise et encore moins de plagiat, le groupe dose subtilement, comme dans les films fantastiques, la dose de vivants (musique actuelle) et de fantômes (musique plus retro). Et ces fantômes là apparaissent en transparence, se claquant sur le fond musicale actuel, principalement par les sonorités synthétiques. Parfois, c’est beaucoup plus évident, comme dans le très bon "Changes", où la basse en octave est très typique des arrangements des années 80, et où l’écriture très mélodique connote d’avantage les années 80 que l’écriture mélodique actuelle

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David Dondero

Voix ou batterie de quelques formations éclairées de punk-rock des 90’s, David Dondero a délaissé le style hargneux pour le folk, expression plus adéquate pour un élan en solitaire. # Zero with a Bullet, titre quelque peu pessimiste pour tout de même son 7e album solo, après trois ans de silence radio. Le ton est donné, mais l’auto-appitoyement d’un vieux troubadour peut s’avérer difficile à encaisser à l’écoute. Une voix aussi froide et robuste que celle de Conor Oberst, et la comparaison ne s’arrête pas là : Dondero brille par son talent de parolier, excellant dans l’art de nous compter les histoires banales des damnés de la société, avec la précision d’un sociologue créatif. Cependant, à trop se concentrer sur la narration les mélodies sonnent quelque peu ordinaires, contrairement à Simple Love, son prédécesseur, à qui les jeux de jazz plaintif donnaient une certaine grâce. Ici, ambiance résolument country (Carolina Moon nous ferait presque entamer quelques pas de square dance), il nous parle de l’Amérique, du Montana à la Louisiane, comme une visite guidée offerte par une âme solitaire et effacée. Il ne s’agit pas là d’une joyeuse troupe à la Lynyrd Skynyrd mais néanmoins de nombreux titres, comme Jesus from 12 to 6 ou plus explicitement le morceau éponyme, reprennent la recette folk des Sudistes des 60’s. Les morceaux sont élémentaires mais élégants, le

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Wavves

Après un debut album en 2008 qui a su s’attirer toutes les bonnes attentions des critiques, balancé d’abord sous format cassette puis en un véritable album en bonne et due forme l’année suivante, Wavves revient avec King of the Beach, plus proprettement produit. Des saveurs estivales du soleil de San Diego en veux-tu – en voilà ? Alors que la bonne bouille désinhibée Nathan Williams avait enfanté ce «Wavvves » en catimini dans la baraque des géniteur-trice-s avec son ex-comparse Ryan Ulsh, – pour ensuite lui faire peu honneur en foirant les prestations – ce nouvel opus hérite des doigtés de la section rythmique du groupe de Jay Reatard avec Billy Hayes à la batterie et Stephen Pope à la basse. On s’attend donc légitimement à du lourd. A l’écoute de ce King of the Beach, il faut se cramponner, s’assurer un sac à vomi à portée de main : pas que l’album soit foncièrement mauvais, mais celui-ci est aussi brusque et imprévisible que la pire des montagnes russes du New Jersey. Des hauts, des bas, d’un extrême à l’autre : Wavves passe par tous les échelons du bon goût, quitte à se perdre parfois dans les tréfonds à plusieurs reprises. Les titres ne sont pas aussi spontanément prenants et convaincants que leurs prédécesseurs, ils s’avancent sous l’argumentation, la négociation, comme une plaidoirie de défense. Il semblerait qu’ils aient quelque chose à se reprocher et, en effet, certains morceaux de ce roi de la croisette sont plus que décevants. La formation à trois amène des morceaux plus mélodiques, comme le titre éponyme qui ouvre les feux, et emprunte clairement ses lettres de noblesse dansantes aux Beach Boys. L’album fait bonne première impression et une première écoute décontractée de King of the Beach n’offre pourtant rien de déplaisant, hormis cette sensation pénible que le disque tourne en rond, semblant carrément revenir en arrière tous les 4-5 morceaux. Ainsi, quand résonnent les chœurs de Take On The World, piste 6, on croirait que l’album a sauté en arrière comme un vieux vinyle sur Linus Spacehead. On crierait presque à l’arnaque : Wavves balance sans complexes une tripotée indigeste de riffs mélodiques piqués à des boys bands américains à cheveux teints en noir avec la manucure dans le même ton gaillard (vous savez, ceux avec des noms à chiffres qui ne veulent rien dire), le titre le plus éloquent de cette pauvre verve étant Super Soaker. Mais au milieu de tout cela, permettez-moi de sauver When Will You Come, pour son chant aigu qui dérape un peu dégeulassement et sa parenté évidente avec un son lo-fi à la Raveonettes. Mais pas loin derrière reviennent les chœurs et les refrains lourdingues, engourdissant les morceaux, chacun étant toujours construit selon le modèle couplets/refrain, avec une décharge électrique pour ce dernier, peu d’accords. Puis un sursaut, ce Mickey Mouse qui marche valeureusement sur les plates-bandes d’Animal Collective et Panda Bear, comme un silence après un bourdonnement insupportable. D’ailleurs, la fin de l’album se fait plus légère, plus imaginative où enfin un refrain se fait audible avec Baby Say Goodbye, un titre long qui clôt bellement cet album varié mais peu cohérent. Sur le papier King of the Beach promettait des merveilles, et Nathan Williams également en affirmant qu’il s’agirait-là de « son » Nevermind. Try again.

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Flyingdeadman

Enregistré l’année dernière, l’album de Flyingdeadman est actuellement disponible via ce lien. Une intéressante découverte, de l’originalité, mais un style bien particulier. Disons que l’on n’entre pas dans l’univers du groupe par la grande porte. Il faut savoir prendre le temps, écouter attentivement pour sentir les subtilités et l’âme du groupe. Et encore, ce disque s’adresse à un public bien précis. Le format du disque est déjà particulier. Six morceaux, trois remix et un featuring. La pochette est sombre, troublante et presque un peu angoissante. Le contexte est posé, place à la musique : "Why" joue parfaitement son rôle de premier morceau. Les éléments s’ajoutent au fur et à mesure, la batterie monte une puissance, les guitares se font sentir et la chanson décolle véritablement après 4 minutes. "Sunday 12" est à notre sens LE morceau du disque. Sa version remixée est d’ailleurs très belle, avec ce piano qui l’adoucit.

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Jack Is Dead

Le trio lausannois a réussi en quelques années et en deux albums à se faire un nom dans le paysage musical helvétique. Et espérons-le, au-delà de nos frontières. Car cet album a facilement les épaules pour marcher à l’étranger. Et parlons-en de l’étranger, un thème fort au trio qui ressort cet automne son album avec une orchestration et des musiciens orientaux. Une pochette conçue par des graphistes iraniens, des chansons totalement réarrangées avec un orchestre traditionnel iranien des chanteuses iraniennes, une flûte afghane, un violon juif et des rappeurs palestiniens. Tout un programme. Mais avant de voyager à Téhéran, on va rester entre Yverdon et Lausanne pour se concentrer sur l’album MAJOR CHANGES WITH MINIATURES dans sa version classique.

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Stone Sour

« Dedicated in loving memory to Paul Gray », c'est ce qu'on peut lire dans le booklet du nouvel album de Stone Sour. On connait tous la triste histoire que Corey Taylor et ses compères masqués ont vécu au mois de mai, avec la perte par overdose de leur bassiste et membre fondateur. Mettant le futur de Slipknot entre parenthèse, Corey et James Root ont pu se remettre à finaliser l'album « Audio Secrecy » déjà annoncé depuis une bonne année. Et on ne doute pas que Corey à des millions de choses à nous raconter.

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Elliott Smith: rappel

"Une introduction à Elliott Smith": le toujours très éclairé label Domino a pris le pari d'éviter le simple best of pour raconter en 14 titres l'un des plus grands prodiges de la musique américaine depuis Elvis.

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The Shutes

Lords of Rock présente en général des albums « physiques ». Cette fois néanmoins, il y aura exception à la règle et sortie des sentiers battus. Gros coup de coeur oblige et parce que je leur dois cet article: petite review du premier EP de The Shutes: Hits Like Mourning. Tout commençait il y a deux ans à Vienne au concert des Bishops. En première partie le trio de l'Ile de Wight et son chanteur à la voix d'ange... The Shutes me dit-on. Peu connu, c'est le cas de le dire, leur musique n'est même pas téléchargeable et ils ne comptent qu'une centaine d'amis Myspace à l'époque. Et pourtant, leur musique hypnotise. Le chanteur-guitariste Michael Champion sans bien savoir pourquoi il est sur cette scène semble encore moins se rendre de l'effet produit sur les spectateurs. Il garde les yeux au ciel. La foule, elle, retient son souffle. Jusqu'à aujourd'hui, aucun événement musical n'a surpassé celui-ci. Une mod

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Serpentine

Tout chaud, tout bon! Le troisième album du Soleurois Jan Andri Zimmer, alias Serpentine, débarque dans les bacs. Urs Müller, Andi Schellmann, Lukas Gasser, Peter Estermann, Ambrosius Huber et Jan Andri Zimmerli. Au mieux, on tient là une belle brochette de lutteurs suisses-allemands balèzes, au pire, ... Il vaut peut-être mieux s'en tenir à ça. Et pourtant, il n'en est rien. Sous la baguette de Jan Andri Zimmerli, les six costauds donnent corps au groupe Serpentine, dont le troisième essai, CITY SOUL TRAVELLER vient toujours juste d'atterrir dans les étales des marchands de disques. Natif de la glamour Olten, Serpentine se lance tout d'abord à l'exploration du monde. Ceci fait, il enregistre son premier disque en 2004. Intitulé THE TRAGEDY OF BEING HONEST, il suscite l'intérêt des radios scandinaves. Un enthousiasme plus important marque la sortie de son second album, BEAUTY QUEEN. Deux fois plus de vente et des collaborations avec Sophie Hunger, Heidi Happy, Fiona Daniel et des orchestres à cordes. Les portes du succès lui ouvrent leurs portes. Enfin, ose-t-on dire.

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Lilly Wood & The Prick

Il y a de ces groupes qui font de la bonne musique sur la distance plutôt que sur un single, ce qui est une bien meilleure approche de la musique mais qui demande à l'auditeur parfois un peu plus de temps et même plus d'implication. Ce qui est le cas du duo de Lilly Wood & The Prick et de leur album Invicible Friends, qui ne surprend guère à la première écoute mais qui une fois que l'on s'y plonge, se révèle d'une grande richesse, d'une grande finesse. Un album paradoxal, dont les texte souvent noir, emprunt d'une certaines mélancolie, font souvent référence à l'enfance et à la nostalgie mais dont l'univers musical est loin de refléter cet état d'esprit. Lilly Wood est une sorte d'Alice aux Pays des Merveilles donnant l'illusion de s'émerveiller, se jouant d'apparences faussement naïves et légères pour partager une réalité souvent froide, violente et macabre Lilly Wood, c'est Nili Hadidan accompagnée de Benjamin Cotto AKA "The prick" aux instruments, dégainant guitare et boîtes à rythme. Ce duo français résolument pop distillent des brins de folk, une pincée de disco, quelques gouttent de blues, un larme de New Wave parfois. Difficilement classable, cet album parcoure donc de nombreux styles musicaux tout en gardant une certaine identité qui lui est propre, respirant l'ouest américain. Ainsi dans la joie et la bonne humeur, on se laissera porter par les morceaux "Hey it's ok" "Down the Drains". Les tubes No No (Kids), sorte de contrepied du titre over-matraqué de Mgmt et My Best sont frais et pétillant à souhait, apportant un vrai peps et du bon au moral, de vrais copains invincibles. On se laissera également émouvoir par le très beau "Litle Johnny" et son univers ou se mêle folk, country et soul, ainsi que par "Hymn to invisible friend", "Cover My Face" et "Prayer in the C" où se pose des riffs de flûte traversière. Surprise de l'album; "L.E.S artistes", reprise de Santigold, dans une registre où la folk se mêle à la soû

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