Chroniques CDs

Delaney Davidson

Avec sa pochette largement digne des comic books US des années 50, Delaney Davidson nous délecte avec un éclectisme qu’on trouve rarement chez un artiste. "Little heart" est un chant résolument moderne sur une musique blues New Orleans, dont le mariage est tout à fait réussi. "Around The World" (signée du Suisse Reverend Beatman) et "Back In Hell" avec leurs cuivres, rappellent les meilleures heures d’un Ennio Morricone en grande forme. Le Néo-Zélandais n’hésite pas à reprendre des chants traditionnels ("Dirty Dozen", "In The Pines"), ce qui lui a probablement valu la bénédiction de David Eugene Edwards, qui l’a invité à faire quelques premières parties de Woven Hand. Tout comme T-Model Ford d’ailleurs. Et Holy Golightly. Et les Dead Brothers aussi, dont l’influence est forte sur cet album. La liste est longue. L’homme a déjà parcouru un long chemin. Tout est dit. Le reste se trouve dans la galette.

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Hipbone Slim & The Knee Tremblers

Après un passage financier et artistique „à vide“, voici voilà la nouvelle galette (euh, sortie il y a quelques temps – nos excuses !) du très respecté label Voodoo Rhythm Records ! Et quelle galette ! Le fin os du bassin et ses agitateurs du genou sont probablement les plus dignes héritiers du rockabilly 50’s, au sens large s’entend : ils créent le même genre de mélodies, d’ambiance, de son et sont extrêmement bons dans ce qu’ils font. Aussi, ils ont su se façonner une personnalité propre. The Pretty Things ou Link Wray (clin d’œil aux guitaristes : Link Wray est l’inventeur du power chord) ont fait confiance à Bruce « Bash » Brand, batteur de son état, histoire de situer le niveau du combo… Les mecs passent aisément du style surf ("Camel Neck") à un "Eye Of The Storm" profondément Eddie Cochran, en jonglant avec une ballade comme "No End In Sight" ou en rendant un vibrant hommage à Screamin’ Lord Sutch sur "Dig That Grave !" Impressionnant ! Si leur style doit tout à Nashville, le trio est de Londres. A ne manquer sous aucun prétexte si le trio est dans le coin pour faire du boucan. Soirée mémorable en perspective. Soyez attentifs.

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People in Planes

Quelle étrange pochette. Le groupe se nomme People in Planes, et la pochette de leur troisième album est orné d'un bateau sur le point de tomber d'une cascade d'eau ensanglantée. L'avion, lui s'est déjà échoué à l'arrière du boitier, dans cette même mer sanguine. Quant aux seules personnages présents (et encore en vie), ils périront avec la calèche. Nous voilà avertis; avant même d'insérer le disque dans le lecteur, on sait que BEYOND THE HORIZON est un album profondément sombre. People in Planes est un quintet gallois actif depuis plus d'une dizaine d'années. Autant dire que ce ne sont plus des débutants, et ce LP le prouve. Les douze titres de cet album sont tous plus accrocheurs et fascinants les uns que les autres. Les émotions du texte sont fortes, et la musique les exprime merveilleusement bien. D'un "I Wish You'd Fall Apart" schizophrène à un "Better Than Life" fantasmatique, de la détresse de "Mayday" (M'aidez) à la douleur qu'on veut à tout prix calmer dans "Pretty Buildings" (dites non à la drogue les enfants), en passant par la solitude de "Last Man Standing" et "Know by Now", sans oublier les citiques "Beyond the Horizon" et "Flesh and Blood", l'album est construit tout en beauté et en puissance. Les People in Planes nous invitent à un voyage dans la noirceur de nos sentiments. Magistral.

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Sweethead

Si je vous dis Troy van Leeuwen? A Perfect Circle et Queens of the Stone Age, bien sûr. Rappelons également sa participation à des albums de groupes tels que Depeche Mode, Korn, Limp Bizkit et Orgy. Rien que ça. Le guitariste de génie nous revient avec Sweethead, son nouveau projet et album éponyme, nom inspiré par une B-side de David Bowie. On est en droit d'attendre un album excellent, au moins. Et résultat... un pur délice rock'n'roll. Serrina Sims (choriste sur le dernier album en date des Queens of the Stone Age) y est pour beaucoup; en dehors de son physique avantageux, sa voix légèrement cassée en fera (et pardonnez l'expression) bander plus d'un. Dès les premiers riffs de "The Sting", impossible de se retenir, on tape du pied aux rythmes entêtants de la guitare et des claps claps. "Turned our Backs" nous donne envie de partir sur la Route 66 en chevauchant une Harley-Davidson. On freine le tempo sur "Running Out", mais on reprend très vite avec "Skinhole National".

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Eagle Seagull

Une véritable révélation. Avec le groupe venant tout droit du Nebraska, la musique redevient simple, fraîche et intemporelle. Une naïveté toute franche transparaît de ce deuxième album, THE YEAR OF THE HOW TO BOOK.

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Santana

On n'attendait plus le père Carlos à la fin des années 90 et voilà qu’à l’été 99 surgit dans les bacs le bien-nommé Supernatural. La réédition de cet album au format Legacy est aujourd'hui à

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The Parisians

The Parisians est ce genre de groupe à prendre avec des pincettes, tant son parcours fut chaotique jusqu'à l'arrivée de ce premier, produit par Yarol Poupaud. The Parisians: groupe maudit des années 2000? Tentative de réponse par notre experte en rock'n'roll. On entendait parler pour la première fois des Parisians il y a six ans, souvenez-vous. Et cet écho ne venait pas de n’importe qui, mais des Libertines. Ces feu derniers anoblissaient ce jeune groupe de... Paris, qui allait voir à sa suite déferler toute la vague de ce que les médias appelleront les « baby rockers », Naast, Shades et autres BB Brunes. Vague, ou plutôt raz-de-marée auquel il était difficile d’échapper. Forts de cette notoriété venue d’en haut, les Parisians faisaient leur première date en Suisse : la curiosité du C’est l’hiver ! Morgins Festival était piquée, pour retomber aussitôt. Mais on nous prévient : « Là où d’autres punks à temps partiel ont abandonné le rock’n’roll, préférant suivre les diktats de la hype, The Parisians creusent cette veine ». Voyons voir ça. Plusieurs années sont passées entre leur première gloire – dont la destinée ressemble à un soufflet raté – et la sortie de ce premier album : autres membres, oui ; autres chansons ?

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New Young Pony Club

Les Londoniens du New Young Pony Club (NYPC) reviennent avec un deuxième album, autoproduit et enregistré dans leur studio de Hornsey, The Optimist. Plus mûr, plus sombre, ils franchissent l’étape du numéro deux sans égratignures. « New », c’est le cas de le dire. Plus connus pour être associés aux Klaxons, à CSS ou au mouvement fluo-kids, on imaginait mal le groupe débarquer avec un son et des rythmiques carrément new-wave et presque glaciaux par moments. L’Electro rock n’est pour autant pas écartée ; le NYPC d’antan subsiste. On pourrait assimiler ce tournant, du côté obscur, mais dans un autre registre, à celui des Horrors, en 2009. Plusieurs points communs sont à signaler pour cela: les claviers, une basse beaucoup plus accentuée, de longues intros à la sauce eighties. Pour un groupe de cette verve, un revirement pareil ne méritait à priori pas le titre équivoque de THE OPTIMIST. Pour info, c’est après déception amoureuse que la chanteuse Tahita Blumer écrit les paroles, dans la lignée de: « You have said your name is not for me. I’ve tried not to be disappointed. » (dans "The Optimist"). Sa voix flirte opinément avec la basse et plus qu’un chant, elle scande les paroles à son interlocuteur perdu. Cette track semble d’ailleurs être le point de départ de cette direction nouvelle prise par le groupe. Plus adulte peut-être.

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Bright Eyes & Neva Dinova

Omaha Nebraska. « Gateway to the West » comme on dit là-bas ; porte qui laisse entrer les courants d’air, la ville étant située sur la Tornado Alley. C’est de là que nos protagonistes débarquent avec cette réédition agrémentée de quatre titres tout frais pondus. Mais de qui je cause ? Juste de Conor Oberst, les doigts et l’esprit de Bright Eyes depuis 12 ans, doigts et esprit desquels sont nés 10 albums. Juste de Jake Bellows, la voix et le souffle de Neva Dinova depuis les 90’s, voix et souffle qui ont vogué entre slowcore et country-folk dissidente. Ce « split album », comme on dit dans le jargon, était né une première fois en 2004, où six titres sont créés par ces deux pairs de poignes savamment talentueuses. Alors qu’Oberst avait mis de côté l’aventure Bright Eyes après la sortie en 2007 du fondamentalement inestimable Cassadaga – au profit de sa collaboration avec Mystic Valley Band, où il se confine au folk–, sort ce ONE JUG OF WINE, TWO VESSELS, « prototype numéro deux ».

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Televator

Avec quelques mois de retard, nous revenons sur une sortie helvétique, à savoir les Chaux-de-Fonniers Televator et leur premier album INNER / SISTER. Si le nom ne vous revient pas, peut-être que celui de Julie Rocks You vous est plus familier. Et oui, un changement de nom pour la sortie de l’album chez Ishii Kamikazi Records, jeune label stoner indie rock. Le line-up n’a donc pas changé, le trio est toujours composé des 3 mêmes membres avec Louis Jocker en chef d’orchestre. Si Julie était punchy, on se prend carrément un poing dans la gueule avec Televator.

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