Chroniques CDs

School of Seven Bells

Le principal problème de School of Seven Bells, c’est peut-être que sa chanteuse chante trop bien. Sa voix pure sans aspérité donne, à la première écoute, un aspect pop et mou au son du groupe. Si on ne prête pas l’oreille attentivement, ce simple obstacle donne envie de jeter immédiatement l’album. On pense même au Corrs. Si certains lecteurs, ne connaisse pas cet horrible groupe irlandais composé de trois sœurs (School of Seven Bells n’en compte que deux, des vraies jumelles) et un frère, sévissant sur la planète entre 1990 et 2005, qu’ils s’en réjouissent. Mais si on dépasse cet aspect trop lisse de la voix pour rentrer dans les chansons de ce DISCONNECT FROM DESIRE, on y découvre de nombreuses richesses et une intelligence certaine dans leur construction. L’influence shoegaze est forte notamment sur "Bye Bye Bye", qui débute par une intro au larsen des plus typiques du genre pour ensuite partir sur quelque chose de plus entrainant. Un tel mélange n’a plus rien d’étonnant depuis que le shoegaze est en plein retour de hype et que The Pain of Being Pure at Heart ont démontré qu’on pouvait encore faire des tubes shoegaze, encore plus tubesque que les originaux, en 2009. Mais contrairement à ces derniers, School of Seven Bells ne retiennent pas uniquement le côté mélodique pop de My Bloody Valentine, mais introduisent dans leur musique cette ambiance éthérée à coup de fuzz et de rythme électro saccadé. Trop beau pour être bo

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The Amplifetes

Assez Daft Punk ("When The Music Died"), un peu Gorillaz ("Somebody New"), EMI vise juste dans la catégorie « filles à cheveux courts et mèche devant », « photographes en slim-fit », mais ne prend toutefois pas le risque d’une production suffisamment zarbi pour les freaks fans d’art contemporain style « télé dans un caddie retourné ». Les quatre Suédois font de l’électro qui s’insère parfaitement dans un tableau musical de 2010, où la pop ne se pense plus sans machine, sans synthés, sans boum-boum. Le tableau musical de 2010 – hors des vieux cons restés coincés dans le rock pur s’entend – impose des sons crades et du rose fluo. Des grosses lunettes (et une barbe, c’est mieux) et du vert fluo. De la nonchalance et du jaune fluo. Bobo ou crève.

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Falling Down Compilation

Falling Down le retour. Les 2 compères Thibaut Jacquin et Yann Locret sont reparti dans leur projet de toujours, à savoir regrouper les acteurs principaux des scènes post hardcore, post rock, stoner, doom, sludge, experimental, psyché, black, ambiant, down tempo et metal. Tout un programme…. La première compilation sortie il y a deux ans avait su convaincre tous les adeptes de ces musiques underground. Un triple CD et un choix intelligent des groupes présents étaient à relever. Lorsque la compilation numéro deux est apparue, que pouvait-on attendre de mieux, de différent voire d’original ? Naturellement quelques groupes se recoupent sur les deux compilations (Kehlvin, Ocoai, Impure Wilhelmina, Time To Burn, Kalvria), mais les deux producteurs offrent clairement un panel large entre découvertes et groupes reconnus (The Ocean). L’originalité et l’intérêt d’une telle compilation résident dans le fait que les morceaux sélectionnés sont pour la plupart des inédits. Le public cible étant assez spécialisé, il faut lui offrir de la nouveauté.

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The Guilty Brothers Experience

Savoureux croisement entre The Mars Volta et King Crimson, The Guilty Brothers Experience a tout d’un groupe étonnant et détonant. Etonnant par ses divers influences qui vont du post-rock au psyché en passant par l’expérimental et détonnant par l’énergie souvent déployée lors de certaines compos. Mais avant d’aller plus dans les détails, revenons aux présentations. The Guilty Brothers Experience est un groupe belge et TGBE est leur premier album. Un EP 7 titres sorti en 2008 avait déjà lancé la bonne réputation du groupe. TGBE vient donc consolider cette réputation de groupe d’avenir.

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The Bambi Molesters

Et si la Croatie faisait du rock à l’Américaine ? Sans doute ont-ils quelques formations notables mise à part celles qu’ils envoient à l’Eurovision, mais The Bambi Molesters brille d’avantage par leur jolie bassiste et une pochette de disque sexy, que par leur originalité. D’influence très rétro, que ce soit musicalement, comme pour le design du CD, façon vinyle des années 60 ou leur site officiel par une imitation de vieux films noir et blanc, le groupe nous sort un nouvel opus entièrement instrumental. Si l’introduction peut être vaguement intemporelle, on arrive assez vite à ce son très sixties. Un son que les Shadows ou que des groupes de surf music californiennes n’auraient pas renié. Que ce soit coté sonorité, coté arrangements, coté compositions, on est dans l’hommage, ou le pastiche. Peu d’originalité donc, et un air de déjà entendu. Les effets de guitares, a de rares exceptions, sont ceux des années 60', les compositions sont limitées à quelques enchainements d’accords assez élémentaires. C’est suffisant, mais on attend souvent bien plus des groupes actuels.

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Annuals

Le label berlinois distribue en Europe des groupes comme les surestimées Cocorosie et les intrigants Zola Jesus. Ils ont mis la main sur Annuals à des fins prosélytes. En vain. Face à des psaumes médiocres, les convertis seront peux nombreux Les Annuals n’ont jusqu’à ce jour sorti qu’un album en Europe : BE HE ME. C’était en 2006. Depuis 4 EP, un album de face B et un deuxième album sont sortis aux Etats-Unis. Sans jamais être distribué en Europe. Par injustice ou à cause d’un manque de qualité ? C’est apparemment la première option que Souterrain Transmissions a décidé de favoriser en sortant ce COUNT THE RINGS, sorte de best of des titres sortis dans les différentes productions du groupe depuis BE HE ME. J’ai bien dit best of. Car face au manque de talent, difficilement étalé sur 11 chansons, on a plutôt l’impression de se trouver en présence d’un EP rallongé à tort. Difficile de trouver un tube et surtout peu de diversité sur COUNT THE RINGS. Si cet assemblage maladroit de chansons moyennes est un best of, on n’est heureux de ne pas avoir du écouter les chansons non sélectionnées.

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The Acorn

Les canadiens Acorn jouent un dad folk à faire sauter les enfants sur ses genoux. Sordide. Rien qu’à la lecture du texte joint par Bella Union, j’ai le vertige. « Lors de l’hiver 09, le groupe s’est isolé dans un chalet au nord du Québec (…). Les chansons prirent forme à toute heure, conçues à partir de brumeuses impros en pleine nuit ou de mélodies matinales tirées des dernières fines traces du sommeil. » Mon Dieu ! D’accord Fleet Foxes a sorti un bon album de folk en 2008. Mais ça veut pas dire qu’il faut commencer à produire tous ces groupes ennuyeux, sorte de hippie tradi américain, en enrobant le tout ça dans un horrible décor bucolique de mecs à barbe en train de gratter de la guitare dans leurs chaussons. Pourtant Bella Union nous a habitué à mieux avec Wavves et surtout la magnifique dream pop de Beach House. Avec The Acorn, on est tout au fond du folk de jeune vieux avec tous ces tics habituels : trémolo, mélodies mièvres et ambiance « je me tape sur les cuisses ». Le groupe a beau essayé de faire croire à une diversité en alternant presque systématiquement chanson lente et chanson plus rapide, on s’ennuie vite à l’écoute de NO GHOST. Mais parmi les algues, il y a une fleur : "Misplaced", seule chanson émouvante de l’album. Simple, s’appuyant sur une guitare discrète, elle provoque une vraie magie. Le cours d’un instant, on avait oublié qu’on n’aimait pas cet album.

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Bonaparte

Le groupe totalement déjanté du Suisse Tobias Jundt revient avec un deuxième album sobrement intitulé My Horse Likes You. Alors Bonaparte, on tient la cadence ? Toujours aussi folle, la troupe indie-punk se tourne cette fois plus encore vers la musique électronique. Bonaparte, il faut surtout les voir sur scène. Allant jusqu’à 20 personnes, le groupe de Tobias Jundt est connu pour ses prestations live très inspirées par le cirque. Décors et déguisements à volonté. Toutefois, la musique vaut également le détour. Des mélodies entêtantes, de l’énergie à revendre et des lyrics toujours plus tordues. Pour exemple, « I boycott everything that’s not made by ma hands. The Middle East, full of scarfs. Switzerland made of cheese. Canada, full of trees» ou encore “Do I like MGMT? I don’t know, how do you spell that? » Avec ce MY HORSE LIKES YOU, on reste donc dans le créneau du décalage. Bonaparte, il s’agit de ne pas les prendre au sérieux mais de se laisser plonger dans cet univers particulier. Influencés par le dance-punk, le baroque, la musique balkane, mexicaine ou de cirque, l’album fera sans doute passer un bon moment à de nombreux auditeurs. A retrouver à Lausanne le 18 septembre.

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Arcade Fire

Arcade Fire lâche du lest et respire pour son troisième album. Bonne idée : The Suburbs est un disque déroulant sa grande classe une heure durant.

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Malachai

Nous vous présentions la semaine dernière un excellent album de rock psychédélique avec les Gringo Star, nous voici aujourd’hui avec un autre album du même acabit. Et encore une fois, nous ne pouvons faire que des critiques élogieuses devant ce UGLY SIDE OF LOVE qui nous envahit de joie, de bonheur et de volupté. Si nous pouvions aussi parler d’indie rock et de garage rock avec les Gringo Star, nous sommes d’avantage dans le psyché avec Malachai. Ils ont toutefois leur propre créneau qui est assez vaste et complexe comme vous pourrez le constater. Le rock psychédélique touche tellement d’aspects et se permet des libertés à tous niveaux (sons, instruments utilisés, voix, délires etc…) que les albums sont souvent riches, complets et variés. Attention encore de ne pas trop s’éparpiller et faire n’importe quoi sous le prétexte qu’on fait du rock psyché. Fort heureusement ce n’est pas le cas de nos amis de Bristol qui sont certes ultra créatifs, mais surtout efficaces au possible.

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