Chroniques CDs

The Sounds

i les Anglais sont les rois incontestés du rock à mélodie, il va sans dire que les Suédois sont leurs dauphins. Dans le cas qui nous intéresse, il s’agit d’une combinaison déjantée de mélodies incroyables, riffs de guitares en staccato, synthés bubble-gums mais pas collants pour un sou et des percussions qui tapent juste. En deux mots comme en mille, The Sounds portent mal leur nom. The Sound serait plus exact, car ils ont trouvé là la fibre, l’essence même du plaisir et des mélodies qui tuent. Mais le quintet est bien trop modeste pour ça, au contraire des médiocres The Music qui s’étaient complètement plantés avec leur soupe amère, de un, et dont on n’entend plus parler, de deux. Pas pour les amateurs d’AC/DC donc, mais plutôt pour les fans incontestés de The Cardigans, avec une approche des compositions et des textes très contemporaine (on n’a pas dit « Radiohead » non plus !). Le fait d’avoir beaucoup tourné les a vraisemblablement fait mûrir, et bien loin sont les textes qui parlent beuverie, drague et angoisse adolescente.

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Private Garden

Private Garden, groupe nyonnais atypique, jouait sur la scène du Détour lors de l’édition du Paléo 2010. Le quintet possède toutes les qualités pour etre reconnu dans nos contrées et ailleurs. Nous lançons le pari de voir cette heure arriver prochainement. Un premier album plein de maturité, « Tempest », et des concerts savamment étudiés : la dose de chance nécessaire pour percer saura faire le reste. Entretien dans les backstages quelques jours après ce passage réussi avec Jérome (bassiste), Nick (guitariste), Steve (guitariste) et Mathieu (batteur). Le chanteur Mathias manquait à l’appel pour cette fois.

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Housebound

Dans la catégorie death metal, je vote pour Housebound, dans les millésimes de l’année. Cette formation alsacienne se produisant régulièrement dans la région s’est fait vraiment désirer. Quatre ans ont passé depuis un premier album qui avait été bien accueilli. On commençait à avoir soif, on approchait même la déshydratation. Et Housebound sort une grande cuvée pour nous rassasier. La recette semble proche du premier disque, sauf dans le mixage. Premières gorgées d’un vrai disque de metal en deux parties, et très prometteuses d’un bout à l’autre. Un titre sort déjà du lot à la première écoute par son contraste musical, c’est Dear Whoever. Ce dernier titre de cet EP est plus « planant ». On est quand même loin d’une balade, mais si les cinq premiers titres sont plus unis musicalement sans être trop ressemblant, ce dernier offre vraiment son lot de contraste, particulièrement sur les tempos et l’ambiance, tout en gardant des éléments musicaux typiques du genre, comme la guitare lourde et saturée. Techniquement, il n’y a rien à redire. Dans la virtuosité rythmique et technique des métaleux, on n’a rarement à redire sur la technique d’un groupe. Et comme on a trop l’habitude des choses au point, on ne le remarque même plus. Donc, je le remarque et je le dis, c’est maitrisé d’un bout à l’autre ! Coté composition, c’est vraiment réussi aussi. Un bon cru, comme on dit en Alsace ! Rien que le premier titre, Haws & doves, avec ses riffs accrocheurs, ses passages plus nuancés, et surtout une excellente musicalité qui fo

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The Rolling Stones

Pour bien comprendre l’envergure de cet album, il faut déjà se replacer dans le contexte de l’époque qui est bien particulier. Eté 1971 les Stones sont sur la côte d’azur pour enregistrer cet

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Ratatat

Ratatat font toujours la même musique qu’en 2004. Cette quête peut leur apporter une perfectionisation mais au risque de l’embourbement. Ceux qui connaissent déjà Ratatat ne seront pas surpris. Le duo applique toujours la même formule, des boucles, des extraits de voix enregistrées et du bidouillage électronique, un son reconnaissable entre tous. Mais ce qui tapait en 2004, peut-il toujours séduire à un moment où le mélange guitare et électro est presque omniprésent ? Car ce qui faisait la valeur du premier album de Ratatat, c’était bien ce brouillage des genres, une musique utilisant des guitares hyperoxydée sonnant comme des synthés, mélangés à des sample au service d’une écriture au format pop mais à la prétention baroque et aux sonorités house. Récemment, c’est plutôt par sa conquête du hip hop que le groupe s’était fait remarquer. Ainsi Jay-Z, pour illustrer son éclectisme en matière de musique, avait cité seulement deux noms : MGMT et Ratatat. Kid Cudi le prit au mot et balança deux tubes monstrueux en featuring avec Ratatat : "Alive" et "Pursuit of Happiness", titre auquel collabore également … MGMT. Et là, c’était clair que Ratatat n’était pas encore ringard, tant leur apport à ces chansons étaient hype et ont agité les dance floor une année durant. Mais ne sont-ils plus que (très) bons à faire des featuring hip hop ? C’est à cette question qu’ils tâchent de répondre avec ce quatrième album.

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C. Gibbs

Le label zurichois Noi Recordings sort le dernier album du new-yorkais C. Gibbs, 5 ans après sa dernière galette, pour notre plus grand ennui. Cher lecteur de Lords of Rock, tu ne te rends pas compte de tout ce que je fais pour toi. Pour t’assurer une chronique exhaustive, je suis allé jusqu’à écouter MEDICINE BAG en entier et d’une traite. Oui ça a été dur. J’ai du lutter contre l’envie de vite écouter autre chose et mes doigts tremblaient sur mon iPod. Je ne dirai pas l’ennui et le désespoir d’entendre la musique recommencer après chaque plage de silence. Pourtant, à première vue, le pédigrée de l’animal semblait intéressant lorsque je me suis penché sur sa page Wikipedia. C.Gibbs a en effet participé à plusieurs groupes, dont les Morning Glories (inconnu au bataillon), les Modern English (groupe de New Wave ayant signé quelques tubes (comme tous les groupes de New Wave!) et surtout Fœtus (groupe de musique industrielle). Mais, après quelques recherches, il semble que l’impact de Gibbs aux deux derniers formations n’a été que minimes, il n’est en effet jamais cité dans les pages relatives aux groupes. Apparemment, il n’aurait œuvré que dans la postproduction ou dans des collaborations éphémères. Toujours est-il qu’en 2010, il n’a toujours pas lâché sa guitare.

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Jersey Budd

Que dire de ce WONDERLANDS, premier opus en date de Jersey Budd sinon que ce LP fait preuve d’un onirisme sincère mais fatiguant au possible. Monsieur Budd envoie clairement du bois avec une façon bien à lui de rentrer dans ses chansons rappelant par la même, le Boss et sa fougue façon trucker américain. Qui a dit sans finesse ? J’avoue, le Bruce me fatigue depuis tout petit et Jersey Budd lui emprunte tout le décorum « self made man with a heart » même si le gusse est originaire du cru anglais à savoir, Leicester. Et que je crie à m’en décrocher la machoire là où une voix posée serait nettement plus efficace; que j’expédie des accords à la sauce anglaise façon The Jam avec la guitare débraillée ( When we shine, Bright Soul ) ; et puis les paroles… Ok, l’amour et les relations humaines sont des thèmes éternels mais là, çà sent le dictionnaire de rimes des seconds couteaux des années 80. Aucune identité propre ne transparait ici et c’est bien là que le bas blesse.!

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Roman Candle

Roman Candle a sorti cet album en mars 2009. Et ben, Lords of Rock est sacrément en retard… Pas tant que ça, car le groupe de Caroline du Nord a signé ce printemps chez Fargo et le label a décidé de sortir le disque en Europe pour cet été. Ceci explique cela. Avant d’être un groupe d’indie rock américain, Roman Candle a surtout été le premier album solo d’Elliott Smith. Et accessoirement c’est aussi une sorte de feu d’artifice, mais ça c’est une autre histoire. Revenons au groupe car il y a des choses intéressantes à savoir. D’abord les membres fondateurs sont une fratrie avec Logan et Skip Matheny. Skip est marié à Timshel. Cette dernière est donc aussi une Matheny. Ils ont sorti trois EP et trois albums, ils ont aussi l’habitude de jouer avec d’autres petits groupes américains. Voilà pour les présentations.

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Delorean

Les quatre espagnols de Delorean pouvaient-ils produire autre chose qu’un « album parfait pour l’été » ? Avec quel horizon ? Ibiza ou la Louisiane ? C’est de l’été 2009 que date notre découverte de Delorean avec leur précédent ep: AYRTON SENNA. Et tout de suite, ils s’étaient imposés en bonne place dans notre compil de l’été, avec des tubes comme « Moonson », « Deni » et surtout l’excellent « Seasun ». Il faut dire que cet ep marquait un tournant dans la trajectoire de Delorean. En effet, si on n’entend parler d’eux que depuis peu, SUBIZA est en fait leur troisième disque. Mais les deux précédents ont été réalisés avec une formation différente, beaucoup plus rock, voir carrément metal. C’est avec AYRTON SENNA qu’ils s’essayaient pour la première fois avec brio à un son beaucoup plus électro. La question est maintenant de savoir s’ils peuvent réussir le passage au format album avec ce nouveau son. SUBIZA accompagnera-t-il notre été comme l’avait fait AYRTON SENNA ?

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Tafta

Bientôt une dizaine d’années que Tafta sillonne les routes d’ici et d’ailleurs en distillant son rock français. Un troisième album dans la continuité pour les 5 copains qui mélangent des influences rock, parfois pop et un certains goûts pour les textes soignés. Et pourtant l’exercice n’est pas facile. En Suisse, les groupes de rock préfèrent utiliser la langue de Shakespeare, il n’y a pas grand monde pour relever le défi du français. C’est d’ailleurs dommage. En France, il y a beaucoup de groupes, mais peu arrivent véritablement décoller. Luke, Eiffel, Deportivo et quelques autres arrivent se faire un nom, mais le syndrome post Noir Désir est difficile à surmonter. Tafta relève donc ce défi et y arrive plutôt bien. FONDAMENTAL est un album qui possède de bons morceaux, les musiques sont variées, les textes aussi et l’ensemble passe bien. Les quelques sonorités pop sont peut-être le défaut du groupe. Ce n’est pas un défaut fondamental de faire de la pop, mais quand Tafta fait du rock pur et dur, il se passe vraiment quelque chose. Et lorsqu’on retombe dans quelque chose de plus suave, on est un peu déçu. Pour faire une comparaison, on pourrait dire que Tafta est plus proche d’Aston Villa que de Noir Désir.

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