Chroniques CDs

Four Tet

Four Tet / Kieran Hebden signe son cinquième album en une douzaine d’années d’activité. L’homme polyvalent n’est plus très éloigné des pointures de l’électronique... Chez Lords of Rock, on connaît plutôt Kieran Hebden pour son activité au sein des post-rock Fridge, projet semble-t-il mis en veille depuis que Adem Ilhan et Sam Jeffers soient retourné à la Fac après un dernier bel album sorti en 2007, THE SUN. Hebden lui n’a visiblement pas traîné suite à ce hiatus en mettant toute son énergie dans son identité solo, Four Tet. Et plutôt deux fois qu’une si on regarde son bilan d’activité : depuis 1999, cinq albums solos plus des enregistrements lives, de la production pour James Yorkston and the Athletes en 2004 ainsi que de multiples remixes pour des entités aussi vastes que Aphex Twin, Doves, Kings of Convenience, Super Furry Animals ou encore Radiohead (Thom Yorke est archi-fan du Londonien). Les remixes n’étant pas notre tasse de thé, par définition même, on commençait cela dit sérieusement à se questionner sur les prétentions de Hebden. En effet, depuis cinq ans, rien, que pouic au niveau de ses propres compositions (nous n’appelons pas des remixes des compositions, cela va de soi). Ce THERE IS LOVE IN YOU met ainsi fin aux inquiétudes, et même mieux : cet album est excellent, intelligent, et bien plus personnel qu’on pourrait le croire.

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Strange Boys

4 EP et un album sorti en 2009 plus tard, The Strange Boys semblent seulement maintenant se voir reconnaître leur énorme talent. Ces proches des Black Lips, King Khan ou du regretté Jay Reatard tourneront ce printemps avec les indispensables Spoon et Deerhunter. Enfin une occasion de voir ces hommes étranges venir visiter nos contrées ?

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General Fiasco

Récemment de passage au Bleu Lézard de Lausanne, en ouverture des Black Box Revelation, ces jeunes gens d'Ireland du Nord livrent leur premier album. Ce trio, qui s'est connu sur les bancs d'écoles de Magherafelt, County Londonderr, pourraient bien faire parler d'eux à l'avenir...

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The Experimental Tropic Blues Band

Ces Liégeois fous livrent leur deuxième album en dix ans d'existence. Devil D'Inferno, Dirty Wolf et Guitar, Boogie Snake possèdent une aura qui ne faibli pas. La preuve: le trio se produit actuellement au South By South West, à Austin avant de rentrer en Europe, histoire de ravir ses fidèles. Moteur. Il y a du pour et du contre. En fait non : il y a du très bon mais aussi du pompeux là-dedans. Il y a ce titre, "I’m Gonna Try", avec de bons passages groovy puis une glissade plus que réussie sur du noise complet. Très réussi, on aime. Il y a aussi "Hippidy Hop" : on jurerait que Jon Spencer leur a prêté main forte tant l’esprit est là (le résultat aussi). On pense aussi aux Cramps en moins garage. Il y a une très bonne reprise de "Think It Over" de Buddy Holly. Egalement, ceux qui ont glissé l’album dans leur PC auront eu la bonne surprise de découvrir deux vidéos : "Those Dicks" (sympa, marrante) et l’autre, l’hilarante "Rene The Renegade", avec l’excellente voix de Boogie Snake ! On peut encore citer "Bang Your Head" avec ses très bons passages, même si d’autres sont un peu trop noisy, ce qui coupe l’

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Laura Veirs

Laura Veirs et son JULY FLAME prédisent un été parfait. Au temps des flocons et du froid, sa voix appelle quelques rayons de soleil. Et on le toucherait presque du doigt ; il semble que peu à peu les nuages s’éloignent. Un disque sans prétention promettant pourtant monts et merveilles. Une pop-folk mélodieuse à souhait. Certains proclament July Flame meilleur album folk de l’année. Ne nous réjouissons pas trop vite mais, effectivement, cela s’annonce bien. Laura Veirs ou un son unique. Elle ne réinvente pas la poudre mais sa voix si originale et fraîche donne une toute autre dimension à ses chansons. Les comparaisons sont aisées : Nina Kinert, Anna Ternheim, Alela Diane parfois, le « Walzer für niemand » de Sophie Hunger. Toujours à la différence de cette voix retravaillée, reconnaissable entre mille. Un agréable voyage sonore tout au long de cet album nommé d’après une variété de pêches biologiques. La nature comme acteur principal de cette jolie épopée ; empli de vallées ensoleillées, forêts verdoyantes, et nuits enchantées. La guitare y tient aussi une place de choix. Pas de simples accords de-ci, de-là mais un finger-picking tout en délicatesse, une véritable maîtrise de l’instrument, cet aspect donnant plus d’intensité encore à une œuvre déjà chargée en émotions. On ne trouvera pas en Laura Veirs la révélation musicale 2010 mais on partage avec elle quelques beaux moments. Notamment, avec le titre éponyme, « July flame ». Entêtant, doux, fredonné d’une voix presque en retrait par rapport à la mélodie. “July flame. I’m seeing fireworks, they are so beautiful. Tell me why it does hurt.” Au chapitre des grandes réussites, il faut également citer « Little Deschutes ». Aérien. Cette fois au piano, Laura Veirs nous transporte au cœur de sa mélancolie. Parlons aussi de « Make something good, avec Jim James, chanteur de My Morning Jacket. Chanson alliant tristesse et légèreté à la fois. Ou « Where are you driving ? », un sommet du songwriting Veirs. Un disque apaisant et beau, revenant aux sources folk que Laura avait quelques peu délaissées lors de son dernier opus SALTBREAKERS, aux sonorités plus pop. Sans grandes fantaisies ni innovation, le septième album de l’une des références folk actuelles se révèle une grande réussite.

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Chapelier Fou

Chapelier fou, personnage du conte d’Alice aux Pays des Merveilles, fabriquant de chapeau mélomane condamné à mort par la Reine de Cœur car, chantant pour elle, il a été jugé comme tuant le temps, puis, pense que le temps a été tué car il n’est pas mort et l’horloge s’est arrêté sur le sixième degré du cadran de l’horloge. Six, c’est précisément le nombre de titre sur ce premier EP de Chapelier Fou. Cet album fonctionne un peu à la manière d’une histoire que l’on voudrait raconter aux enfants, sauf qu’il n’y a pas de texte et que le grand papa est remplacé par un musicien. Mais il est pénétré d’images évocatrices d’un monde fantastique dans lequel les héros seraient des aventuriers solitaires et les méchants de vilaines bêtes multicolores. Cet album est un mélange du premier album de CocoRosie, de Bach (pour le côté fugué) et de la musique électronique relativement déconstruite, d’inspiration Hudson Mohawke. L’instrumentalisation, composée sous forme de samples répétés, varie en effet entre des claviers analogiques, des instruments traditionnels acoustiques, de ceux qu’on utilise dans la musique folklorique ou dans ce qu’on appelle la « world music » ou musique ethnique si l’on veut paraître bien pensant, et des sons électroniques. Il ne faudrait toutefois ne pas comparer Chapelier Fou à Caravane Palace, le premier réussi ce mariage avec beaucoup plus de sensibilité et d’intelligence. On pourrait également apparenter la musique de Chapelier Fou à une bande originale de jeux vidéo par son appartenance à un monde imaginaire et fabuleux. Sur la piste 6, "GmbH", des sons de jeux vidéo symbolisant le saut ou le passage à trépas d’un ennemi sont d’ailleurs utilisés. La piste 3, "Horses", nous donne l’impression de chevaucher un digne étalon, tenant l’épée d’une main et la lance de l’autre, partant en croisade, sous l’œil complice de Dieu, contre les Sarrasins.

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Erland And The Carnival

Voila un disque que l’on n’attendait pas forcément et qui se révèle être une bonne découverte. On retrouve le multi-instrumentiste anglais Simon Tong derrière ce projet plus qu’étonnant.

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Edenway

Edenway, c'est les frères Mourad et le cousin Geoffroy: une affaire de famille donc pour ce groupe helvétique qui en appelle aux grosses guitares du continent américain. Produits et mixés par des pointures du genre, ce triobourré d'ambitions ne convainc cependant pas notre journalistes. Propos. Je sais pas vous, mais moi, quand je vois un sticker sur les albums, j’aime pas ça. Qui va s’arrêter sur la mention « Includes the hit single X » ? On sait ce qu’on cherche, ce qu’on achète ou on ne le sait pas. Point. Alors quand je vois quelque chose d’aussi gluant que ce « Mixed by Matt Hyde (Slipknot, Ash, Machine Head, Mass Hysteria, Bullet For My Valentine, etc.) » – j’aime particulièrement le « etc. » - je suis tout de suite refroidi. D’autant plus que droit derrière, on nous envoie un « Mastered by John Davis (Bloc Party, Arctic Monkeys, New Order, Stereophonics, etc.) » - décidément ! I smell a rat, comme disait l’autre… Donc, ça veut dire quoi tout ça ? 1. Il y a un son soi-disant lourd mais mille fois trop léché. 2. Il y a un fossé entre un Slipknot et un Bloc Party. Donc belle prod, certes et comme en attestent les cartes de visites, mais en-dehors du contenant et de la pub, quid du résultat ? 3. Et c’est là que le bât blesse : il n’y a aucune similitude entre le premier et le deuxième groupes d’artistes cités (Ash vs. Arctic Monkeys, Machine Head vs. Stereophonics – il y aura des morts, je vous le dis…). Conclusion : les mecs ont eu les contacts qu’il fallait, sont selon toute vraisemblance d’excellents musiciens (ce que confirmera l’écoute d’ailleurs), mais le résultat est convenu et manque cruellement d’âme. Voilà pour mes a prioris.

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John & Jehn

Le duo franco-londonien John & Jehn résidant entre Angoulême, Poitiers et Londres livre son deuxième essai qui fait office de premier album officiel. Au chapitre des influences: John Fante, Jean-Luc Godard, Johnny Cash et le Velvet. Ca part bien et ça tient la route. Et comment. D’accord, sombrons dans la facilité : ça fait penser à du Edward Sharpe And The Magnetic Zeros. En moins hippie, en plus dandy. En auto-satisfaits aussi – ce qui est loin d’être un tort ou une tare – car ils semblent fonctionner sur le principe « une idée – une chanson ». Par exemple pour le titre "Time For The Devil" (éponyme), on est tout en apesanteur, en atmosphère éthérée, guitares Vox pour le côté rétro, samples et boîtes à rythme pour la modernité. Ce goût électro-pop donne le ton de l’album. Français installés à Londres, couple à la scène comme à la ville, le duo n’en est pas à son coup d’essai : après un premier EP (L’AMOUR NE NOUS DECHIRERA PAS) et un single ("My Friends"), voici leur premier « vrai » album : TIME FOR THE DEVIL. Très inventif et regorgeant d’idées, leur musique n’est pas franchement révolutionnaire mais au moins un peu novatrice, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Qui aurait pensé par exemple à donner une place à la batterie qui soit autant en avant ? Toute linéaire qu’elle soit, elle est le fil conducteur de cet album. "Oh My Love" ou "Ghosts" sont deux titres qui définissent cette théorie : tout en percussions, la basse et le synthé se faisant très discrets, sont des titres somme toute très inventifs.

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The Roxanne

Oh! Regardez là-haut sur la scène! C'est un oiseau? Un avion? Un ovni? Non! C'est The Roxanne! Ils sont trois, ils ont la vingtaine, ils sont beaux, ambitieux et viennent juste d'atterrir sur la scène fribourgeoise. Non pas qu'elle ait besoin d'un sauveur, loin de là, mais assurons la relève, comme on assure un 2ème ou 3ème pilier. A peine débarqués, ils nous offrent déjà une petite galette: un EP de quatre titres, en accord avec notre époque.Comme dans 90% des « new young & talented » (dixit la pochette) groupes de rock, les influences 50's-60's-70's se font sentir. Mais aussi un peu de The Libertines, un peu d'Arctic Monkeys, un peu de The Strokes, un peu de Jet, un peu de Muse.

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