Chroniques CDs

Le Peuple de l’Herbe

Massive Attack n'a qu'a bien se tenir monsieur. De Lyon, Dj Pee, Psychostick, Kreez, N'Zeng, Spagg et JC 001 forment depuis 1997 les détonnants Le Peuple de l'Herbe. Révélés par Triple Zéro en 2000, le groupe sort aujourd'hui son cinquième album, sobrement intitulé Tilt. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le Peuple de l'Herbe a tout d'une foule urbaine. Ensemble constitué d' éléments hétérogènes mais qui, pris ensemble, forme une masse aux caractéristiques propres et dont la puissance est nettement supérieure à la somme de ses composants. Ainsi quid de l'electro, du dub, des cuivres reggae ou jazzy, du hip, du trip hop, de la drum n'bass, de toutes ces influences tellement mélangées, brassées qu'elles en deviennent méconnaissables. Une foule qui avance doucement mais déterminée sur fond de paysage industriel avec ses machines implacables, ses cheminées fumantes. D'un pas que rien n'arrêtera la foule avance a contre courant de la volonté du pouvoir en place de la briser.

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Husky Rescue

D’Helsinky, Husky Rescue livre un bien joli troisième album avec ce SHIP OF LIGHT, petit recueil d’électro-pop impeccables. Après deux LPs aux accueils relativement corrects – COUNTRY FALLS et GHOTS IS NOT REAL – le groupe finlandais devrait élargir ses perspectives, entre Londres (un passage à la prestigieuse Islington Academy) et Amsterdam (le Paradiso, petit frère du célèbre Melkweg) : en effet, tout mélancolique qu’il soit, ce 10-titres possède de quoi retenir l’attention de par sa cohérence, établissant un véritable espace-temps, une empreinte bien plus profonde que leur apparence scénique en forme de, hum, chiens. La fiche technique sur leur site web est des plus hilarantes, comme quoi les Finlandais eux aussi savent manier le bâton de comique : on y apprend notamment que Reeta-Leena Korhola, (belle) chanteuse du quintette possède comme hobby le parachutisme, que Ville Riippa (claviers) préfère lui le tunning de bicyclette, alors que Miika Colliander mange plutôt des sushis. De son côté, Marko Nyberg, fondateur du groupe en 2002, outre son amour pour les motos, compose des ritournelles aventureuses, «du folk fragile à l’esprit cinématique et du rock up-tempo sur lequel tu peux taper du pied» comme il l’avoue lui-même.

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Lawrence Arabia

Sorti chez l'excellent label Bella Union (distr. Irascible), le premier album de Lawrence Arabia est une splendide collection de chansons. S'il se grille au référencement Internet, le Néo-Zélandais suscite des belles échappées cérébrales, comme c'est le cas pour notre journaliste. Extraits choisis pour la minute détente de Lords of Rock. Piano, chœurs aériens, ambiance ouatée, mais, mais...serait il possible que j'ai été victime d'un retour dans le temps, ou suis-je mort ? Bonjour les Beatles, les Beach Boys...ah tiens, une guitare légèrement garage, enfer éther-nisé ? Ca respire l'atmosph...Air. Fermons les yeux, les décennies défilent à reculons, hello John, hello George, vous attendez Paul et Ringo? Pourtant je croyais que Paul etait là depuis longtemps ?! Hum, ca devait être un sosie... Ouhouuujouuuu ahhhhhhhh douce béatitude, doo wap wap, claps your hands... Décidemment c'est cool le paradis, groovy baby ! Mais où sont mes lunettes violettes, la chemise à jabots fleuris. La crise ? Où ca ? Pas vue, en tous cas avec un proto reggae comme 4, elle n'a pas du parvenir jusqu'à mes royales oreilles.

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Beach House

Premier véritable classique pour le duo nord-américain Beach House. Il aura fallu attendre trois albums pour enfin voir leurs compositions totalement maîtrisées. Avec une poignées de titres éblouissants.

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Mood

Formé en 2004 le quatuor made in Bâle livre le successeur de MY OWN WAY, à savoir TICK TACK un album comprenant 13 titres rock. Du rock très propre, agréable à l’écoute, sympa, gentil, cool et tout ce qu’on veut. Et c’est peut-être le point faible du disque. C’est sans doute trop sympa. A l’écoute des morceaux, on apprécie le jeu des musiciens, on se laisse bercer par les airs un peu fastoches, mais pas désagréables, on est bien, mais on ne vibre pas beaucoup. Pourtant, on ne peut pas reprocher grand-chose au groupe qui joue à la perfection. Mais alors qu’est-ce qui manque ? Dur à dire… C’est peut-être le sentiment de déjà-entendu qui ne donne pas l’envie d’écouter TICK TACK en boucle. Il y a quelques bons passages, mais l’ensemble ne nous scotche pas sur place. Le groupe possède une voix féminine en la personne de Ramona. Cela peut être vu comme un atout pour le groupe, mais au fil des morceaux on se lasse de cette voix. Et c’est vrai que cette mode des groupes rock à chanteuses commence légèrement à nous pomper.

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Melun Is Not Dead

No, Melun is not Dead ! Au contraire, il y a de quoi faire trembler des murs, réveiller certains cadavres, et horrifier certaines oreilles trop chastes persuadé que la France est un pays de variété (ce qui n’est pas si faux, mais ce n’est pas le sujet ici). En effet, cette compilation a pour but de faire connaître certains jeunes talents que l’on n’entendra pas sur les grandes radios. Une initiative plus politique, financée par certains organismes officiels de Seine et Marne, pour des musiques pas toujours politiquement correctes. Ce disque, offert pour l’achat de l’un des albums extrait sur ce CD, offre donc un panorama très large de ce qu’on peut entendre à Melun et alentours. Donc choisissez vos salles de concert, il y a de tout, du métal trash au Reggae en passant par le rap, des guitares douces aux plus agressives, des voix mélodiques aux supers hurlantes.

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Scary Mansion

Scary Mansion et sa chanteuse Leah Haynes sont de retour. Personnellement, j’annonce tout de suite la couleur, sans cacher mon jeu, et en misant tout mon tapis, c’est ma découverte de 2009 ! C’est le disque qui m’a le plus fait craquer de cette année. Tout est dit ! Emotions et pop rock se marient pour notre plus grand plaisir. Mais la palme revient surtout à une interprétation parfaite de titres assez classiques. Les critiques sont unanimes, et je surenchéris, c’est tout simplement un très bon disque ! L’ouverture "No Law", après son ding dong de hall de gare et ses larsens de guitare, donne un parfum assez rétro par des sonorités synthétiques sur les guitares saturées, évoquant la pop psychédélique anglaise par les intonations mélodique du clavier et sa sonorité très kitsch. C’est d’ailleurs la seule chanson ayant cette sonorité. Les titres s’enchainent sans temps mort, toujours au top musicalement. On est souvent plus proche de la pop ("Over The Weekend" par exemple) que du véritable rock, mais ca balance ! Les titres n’ont rien de révolutionnaires, ni coté compositions, ni cotés arrangements. On reste dans le connu. Mais soyons franc, c’est super bien fait. Chaque titre se distingue du précédant. A tel point que dès que ce disque se termine, on en redemande et on le réécoute. Les titres restent très courts, et sont tous dans le format radio des trois minutes. C’est parfois assez flagrant, surtout quand l’album ne dépasse que les 30 minutes ! C’est un peu dommage, un solo aurait été bienvenu à ces moments ou les chansons s’arrêtent, en nous laissant parfois sur notre faim. Plusieurs magnifiques ballades comme "Mighty", ou des passages plus calme, comme l’introduction de "Fatal Flaw", démontrent la véritable force musicale de Leah Haynes. Avec sa voix douce, fragile, légèrement cassé, et tout en retenue, elle livre une émotion sincère et intense, presque à nous tirer des larmes. Avec sa voix évoquant par moment Dolores O'Riordan des Cramberries, elle séduit. Il n’y a pas d’autres mots. Aucun débordement, de surinterprétation, sa simplicité nous émeut. Et quand il s’agit de faire du rock, la encore, sans surenchère, sans hurler, elle continue à rester musicale, toujours juste dans son interprétation. Cette qualité suffit pour me faire adorer ce disque. Oui, il n’a rien de révolutionnaire, mais une telle interprétation, toujours simple et sans surenchère d’effets, nous ferait adorer "La Danse Des Canards"… J’exagère, je sais, mais je serais presque prêt à tenir le pari !

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The Besnard Lakes

Après le remarqué The Besnard Lakes Are the Dark Horse, paru en 2007, qui les vit collaborer avec des membres de Stars, The Dears, Godspeed You! Black Emperor et Silver Mt. Zion, The Bernard Lakes nous revient aujourd’hui avec un troisième album toujours marqué par le shoegazing et la pop classieuse des, au hasard, Beach Boys.

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Tindersticks

Tindersticks, tiens tiens. Une grosse discographie, des dizaines de collaborations, mais un nom que l'on doit toujours expliciter d'un "mais oui, tu sais le groupe culte de Nottingham". Bref, nouvel album qui ne laisse pas notre rédacteur de marbre. Au contraire.

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Adam Green

Qui aurait donné cher de la peau d’Adam Green après l'éclatement des Moldy Peaches ? Bien sûr, à l’écoute de certaines de ses productions solo, l’image de l’icône de l’anti-folk américain tend à s’évanouir pour ne voir rester que celle d’un membre plutôt discret de « la collection de mini rock-stars » actuelle, dixit Stéphane Deschamps (Inrocks). Pourtant, le New-Yorkais nous livre là son 6ème album, ce n’est pas rien : et si son fameux FRIENDS OF MINE, sa bombe de l’an 2003, reste indétrônable, ce MINOR LOVE fait bien vite oublier le pernicieux SIXES & SEVEN (2008) aux goûts soul plus que louches.

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