Chroniques CDs

The Rodeo

On a bien compris que la tendance actuelle est un certain retour au folk rock anglais, on nous en sert à toutes les sauces et il y a parfois de quoi être gavé. Mais parmi toute cette masse musicale, certains artistes ont un petit quelque chose en plus qui fait plaisir à entendre. C’est le cas de Dorothée Hannequin (alias The Rodeo), jeune chanteuse française qui sort son premier album MUSIC MAELSTRÖM. Elle s’était déjà fait remarquer par la sortie de deux EP qui étaient de bon aloi, dont HOTEL UTAH sorti en décembre dernier contenant "Amazing" très belle reprise du rappeur Kanye West. L’album arrive donc à point nommé afin de constater véritablement ce que propose la jeune artiste.

lire...

Owen Pallett

Ce Canadien de Toronto a bien failli voir sa carrière quasi ruinée par un bête procès, où on le sommait de retirer sur le champ son nom d'artiste. Nom d'artiste, qui d'un côté, était presque autant ridicule que celui de New Order ou d'Empire of The Sun. Et on ne parle pas de Pony Pony Run Run... Bref, à signer des oeuvres sous le nom d'Owen Pallett, ce membre actif d'Arcade Fire ne perdra pas ses fans. Encore faut-il pouvoir suivre sa musique... Au lieu de se renommer Dragon’s Quest ou Yoshi Island, Owen Pallett, ex-Final Fantasy, a décidé de calmer le jeu en signant par son nom, on le remercie. Membres de Arcade Fire, le violoniste se lance dans une carrière solo, et au lieu de s’entourer de musiciens, préfère se montrer seul sur scène, usant de samplers. L’ayant découvert pour la première en live au Kilbi 2009 de Düdingen, l’homme impressionne par sa capacité à créer, successivement un orchestre à lui seul en accumulant des couches sonores avec une précision qui laisse bouche bée. Un homme orchestre, à la fois excellent arrangeur et musicien. On le retrouve cette année avec HEARTLAND - son troisième album - qui marque son retours après quatre ans de silence. Enregistré en Islande, il garde cette vieille esthétique du poète qui redécouvre la beauté de la nature sauvage : il y a, c’est évident, une volonté de sortir de la ville ou de la société humaine et de laisser libre cours à son imagination.

lire...

Airbourne

Signés sur le label Roadrunner, les trublions aussies d'Aibourne livrent ce mois-ci leur deuxième albm. Hardeurs et défenseurs électriques s'interpellent sur ce groupe. Notre journaliste nous livre une tentative de réponse. Pour certains c'est, et ce sera toujours a "Long Way to Hells Bells", duckwalkant sans vergogne dans les pas prestigieux des diablotins en culotte courte. Bondissant tout droit des antipodes comme... qui, vous savez, Airbourne enfonce le clou de son unanimement salue premier effort de 2008 (RUNNING WILD) avec ce NO GUTS NO GLORY. Comme ils se plaisent a le brailler des l'ouverture des hostilités, There's no way but the hard way et c'est a tombeau ouvert que les garnements l'empruntent ce chemin hard ! Rythmique tout en efficacité, pluie de riffs bluesy a peine engraisses, solis virtuoses et voix de routier (sympa) avine, chœurs joviaux mais virils, oui toute la panoplie du glorieux grand frere est reprise a la virgule près, fermez les yeux vous y êtes! Du AC/DC, et du meilleur même!

lire...

Archie Bronson Outfit

Archie Bronson Outfit lancent un troisième album haut en couleurs, après plus de quatre ans de pause. Reste que les - bonnes - dispositions ne se sont pas évaporées, la barbe non plus. Chronique de Coconut de ce brillant groupe londonien. Une guitare chargée de tremolo, de fuzz et de delay, à la fois saturée et lointaine, c’est ainsi que s’ouvre COCONUT, le troisième album d’Archie Bronson Outfit. Un riff entêtant accompagnée d’une voix tout lointaine et torturée. Une ambiance proche d’un film de science fiction : deux empires s’affrontent dans un désert sous trois soleils écrasants. Une entrée efficace, en trente secondes à peine, on pénètre dans un univers à la fois psychédélique et entêtant car très régulier. Pour rappel, le groupe est repéré et produit Jamie « Hotel » Hince des Kills en 2004 et signe chez Domino. COCONUT a été enregistré par Tim Goldsworthy qui a travaillé sur les albums des Rapture et de LCD Soundsystem, et ça, ce n’est pas rien. Dans l’ensemble, l’album est très varié. Peu de chose semble relier le chaotique cris de haine lo-fi "Wild Strawberries" et "Chunk" un hommage bizarroïde et tardif aux Clashs.

lire...

Solange la Frange: à eux 2010 ?

Note du rédacteur en chef: 2010, année Solange la Frange ? Alors que les médias suisses sautent sur l’affaire, rappelons que ce trio magique n'est pas le premier venu. Pas de copinage chez Lords of Rock: bien que cette galette relève de la plus haute importance, elle sera chroniquée par notre spécialiste rock'n'roll à défaut du susnommé. Et pourtant, ce n'était pas l'envie qui manquait. Analyse de ce 12-titres.

lire...

Elva Snow

Une voix à la Bowie, des hits potentiels, une sensibilité à fleur de peau, une aventure plus rock pour Scott Matthew habitué des terrains folks…Autant de traits alléchants, et cependant pas convaincue par ce premier opus d’Elva Snow. Projet commun de Scott Matthew, Spencer Cobrin et Mike Skinner, aujourd’hui remplacé par Peter Gingerich, le patchwork Elva Snow attise la curiosité. Un Scott Matthew rock’n’roll accompagné de Cobrin, ancien batteur de Morrissey. Matthew est un grand artiste, sans conteste. Musicalement pas ma tasse de thé mais après l’avoir vu en première partie d’Anthony and the Johnsons au Montreux Jazz, une révélation : oui, Scott Matthew est un grand artiste. Une présence scénique indéniable, le public s’incline. Au-delà, sa musique souffre d’un terrible défaut : le trop. Trop sensible, trop plaintif, trop « allez-vous chercher une corde, vous savez ce qu’il vous reste à faire ». Des suicides collectifs, il n’en a peut-être pas provoqué mais il frôle le drame à chaque nouvel accord. Un dépresseur en chair et en os.

lire...

Krypteria

Le but, faire carrière mondiale après avoir séduit l’Allemagne et l’Asie. Armé d’une chanteuse coréenne Ji-In Cho, alors qu’à l’ origine, les membres permanents devaient être les musiciens et la chanteuse devait être régulièrement remplacée, le groupe s’efface derrière son atout vocal et charismatique qui a séduit les foules lors des albums et tournées précédentes, particulièrement en Asie… Alors, l’accueil dans les pays francophones ? Si la presse francophone se montre plutôt sympathisante, l’événement est plutôt discret. Enfin, événement est un grand mot. Ce disque ne révolutionnera pas l’histoire du métal symphonique, ni du rock gothique. Oui, le groupe est classé dans le gothique. Visuellement et textuellement, je suis d’accord, mais musicalement, on se rapproche plutôt d’un metal symphonique très proche de la pop (comme "Why Did You Stop The World From Tuning" ou "God I Need Someone"). Est-ce vraiment une critique négative ? Pas pour moi.

lire...

Midlake: un choc

Midlake, quintette de Denton, Texas, livre un troisième album hors du temps, choquant, merveilleux. En un mot : du Midlake.

lire...

We Are Only Riders

Réunir des artistes intouchables par dizaine dans un seul disque, le tout dans un quasi anonymat. C'est le paradoxe de ce We Are Only Riders. Autour de ce projet, un grand monsieur: Jeffrey Lee Pierce. Tentative d'explication. Au début, il y a la notice d'emballage: « We Are Only Riders is more thant just a "various artists" compilation ». L’avertissement est importantissime, tant le projet est noble et singulier : rassembler l’espace d’un disque des artistes interprétant ou complétant le travail inachevé de Jeffrey Lee Pierce, mort trop tôt. Et quels artistes : Nick Cave, Mark Lanegan, Debbie Harry, Lydia Lunch, mais aussi David Eugene (des grands 16 Horsepower) ou encore The Raveonettes, où comment se retrouver entre de bonnes mains, comme si c’était trop beau pour être vrai. De fait, (se) rappeler qui est cet énigmatique Jeffrey Lee Pierce, surtout pour la génération années 2000. Le Californien, né en 1958, était le leader des oubliés et pourtant indispensables bluesy The Gun Club, tout en étant rock critic pour le fanzine Slash Magazine et présidant le fans club de… Blondie. Il va s’en dire que son carnet d’adresses n’est rien à côté de ses nombreuses sincères amitiés et que l’homme n’est pas un nobody. Pierce est décédé en 1996, laissant derrière lui quelques trésors.

lire...