Après un debut album en 2008 qui a su s’attirer toutes les bonnes attentions des critiques, balancé d’abord sous format cassette puis en un véritable album en bonne et due forme l’année suivante, Wavves revient avec King of the Beach, plus proprettement produit. Des saveurs estivales du soleil de San Diego en veux-tu – en voilà ? Alors que la bonne bouille désinhibée Nathan Williams avait enfanté ce «Wavvves » en catimini dans la baraque des géniteur-trice-s avec son ex-comparse Ryan Ulsh, – pour ensuite lui faire peu honneur en foirant les prestations – ce nouvel opus hérite des doigtés de la section rythmique du groupe de Jay Reatard avec Billy Hayes à la batterie et Stephen Pope à la basse. On s’attend donc légitimement à du lourd. A l’écoute de ce King of the Beach, il faut se cramponner, s’assurer un sac à vomi à portée de main : pas que l’album soit foncièrement mauvais, mais celui-ci est aussi brusque et imprévisible que la pire des montagnes russes du New Jersey. Des hauts, des bas, d’un extrême à l’autre : Wavves passe par tous les échelons du bon goût, quitte à se perdre parfois dans les tréfonds à plusieurs reprises. Les titres ne sont pas aussi spontanément prenants et convaincants que leurs prédécesseurs, ils s’avancent sous l’argumentation, la négociation, comme une plaidoirie de défense. Il semblerait qu’ils aient quelque chose à se reprocher et, en effet, certains morceaux de ce roi de la croisette sont plus que décevants. La formation à trois amène des morceaux plus mélodiques, comme le titre éponyme qui ouvre les feux, et emprunte clairement ses lettres de noblesse dansantes aux Beach Boys. L’album fait bonne première impression et une première écoute décontractée de King of the Beach n’offre pourtant rien de déplaisant, hormis cette sensation pénible que le disque tourne en rond, semblant carrément revenir en arrière tous les 4-5 morceaux. Ainsi, quand résonnent les chœurs de Take On The World, piste 6, on croirait que l’album a sauté en arrière comme un vieux vinyle sur Linus Spacehead. On crierait presque à l’arnaque : Wavves balance sans complexes une tripotée indigeste de riffs mélodiques piqués à des boys bands américains à cheveux teints en noir avec la manucure dans le même ton gaillard (vous savez, ceux avec des noms à chiffres qui ne veulent rien dire), le titre le plus éloquent de cette pauvre verve étant Super Soaker. Mais au milieu de tout cela, permettez-moi de sauver When Will You Come, pour son chant aigu qui dérape un peu dégeulassement et sa parenté évidente avec un son lo-fi à la Raveonettes. Mais pas loin derrière reviennent les chœurs et les refrains lourdingues, engourdissant les morceaux, chacun étant toujours construit selon le modèle couplets/refrain, avec une décharge électrique pour ce dernier, peu d’accords. Puis un sursaut, ce Mickey Mouse qui marche valeureusement sur les plates-bandes d’Animal Collective et Panda Bear, comme un silence après un bourdonnement insupportable. D’ailleurs, la fin de l’album se fait plus légère, plus imaginative où enfin un refrain se fait audible avec Baby Say Goodbye, un titre long qui clôt bellement cet album varié mais peu cohérent. Sur le papier King of the Beach promettait des merveilles, et Nathan Williams également en affirmant qu’il s’agirait-là de « son » Nevermind. Try again.

Wavves

INDIE Après un debut album en 2008 qui a su s’attirer toutes les bonnes attentions
des critiques, balancé d’abord sous format cassette puis en un véritable album
en bonne et due forme l’année suivante, Wavves revient avec King of the Beach, plus proprettement
produit. Des saveurs estivales du soleil de San Diego en veux-tu – en
voilà ?

Alors que la bonne bouille désinhibée
Nathan Williams avait enfanté ce «Wavvves » en catimini dans la baraque des
géniteur-trice-s avec son ex-comparse Ryan Ulsh, – pour
ensuite lui faire peu honneur en foirant les prestations – ce nouvel opus  hérite des doigtés de la section rythmique
du groupe de Jay Reatard avec Billy Hayes à la batterie et Stephen Pope à la
basse. On s’attend donc légitimement à du lourd. A l’écoute de ce King of the Beach, il faut se
cramponner, s’assurer un sac à vomi à portée de main : pas que l’album
soit foncièrement mauvais, mais celui-ci est aussi brusque et imprévisible que
la pire des montagnes russes du New Jersey. Des
hauts, des bas, d’un extrême à l’autre : Wavves passe par tous les
échelons du bon goût, quitte à se perdre parfois dans les tréfonds à plusieurs
reprises. Les titres ne sont pas aussi spontanément prenants et convaincants
que leurs prédécesseurs, ils s’avancent sous l’argumentation, la négociation,
comme une plaidoirie de défense. Il semblerait qu’ils aient quelque chose à se
reprocher et, en effet, certains morceaux de ce roi de la croisette sont plus
que décevants.

Roi de la croisette

La
formation à trois amène des morceaux plus mélodiques, comme le titre éponyme
qui ouvre les feux, et emprunte clairement ses lettres de noblesse dansantes
aux Beach Boys. L’album fait bonne première impression et une première écoute
décontractée de King of the Beach
n’offre pourtant rien de déplaisant, hormis cette sensation pénible que le
disque tourne en rond, semblant carrément revenir en arrière tous les 4-5
morceaux. Ainsi, quand résonnent les chœurs de Take On The World, piste 6, on croirait que l’album a sauté en
arrière comme un vieux vinyle sur Linus
Spacehead
. On crierait presque à l’arnaque : Wavves balance sans
complexes une tripotée indigeste de riffs mélodiques piqués à des boys bands
américains à cheveux teints en noir avec la manucure dans le même ton gaillard
(vous savez, ceux avec des noms à chiffres qui ne veulent rien dire), le titre
le plus éloquent de cette pauvre verve étant Super Soaker. Mais au milieu de tout cela, permettez-moi de sauver When Will You Come, pour son chant aigu
qui dérape un peu dégeulassement et  sa parenté évidente avec un son lo-fi à la Raveonettes. Mais
pas loin derrière reviennent les chœurs et les refrains lourdingues,
engourdissant les morceaux, chacun étant toujours construit selon le modèle
couplets/refrain, avec une décharge électrique pour ce dernier, peu d’accords.
Puis un sursaut, ce Mickey Mouse qui
marche valeureusement sur les plates-bandes d’Animal Collective et Panda Bear,
comme un silence après un bourdonnement insupportable. D’ailleurs, la fin de
l’album se fait plus légère, plus imaginative où enfin un refrain se fait
audible avec  Baby Say Goodbye, un titre long qui clôt bellement cet album varié
mais peu cohérent. Sur le
papier King of the Beach promettait
des merveilles, et Nathan Williams également en affirmant qu’il s’agirait-là de
« son » Nevermind. Try again.

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