Voix ou batterie de quelques formations éclairées de punk-rock des 90’s, David Dondero a délaissé le style hargneux pour le folk, expression plus adéquate pour un élan en solitaire. # Zero with a Bullet, titre quelque peu pessimiste pour tout de même son 7e album solo, après trois ans de silence radio. Le ton est donné, mais l’auto-appitoyement d’un vieux troubadour peut s’avérer difficile à encaisser à l’écoute. Une voix aussi froide et robuste que celle de Conor Oberst, et la comparaison ne s’arrête pas là : Dondero brille par son talent de parolier, excellant dans l’art de nous compter les histoires banales des damnés de la société, avec la précision d’un sociologue créatif. Cependant, à trop se concentrer sur la narration les mélodies sonnent quelque peu ordinaires, contrairement à Simple Love, son prédécesseur, à qui les jeux de jazz plaintif donnaient une certaine grâce. Ici, ambiance résolument country (Carolina Moon nous ferait presque entamer quelques pas de square dance), il nous parle de l’Amérique, du Montana à la Louisiane, comme une visite guidée offerte par une âme solitaire et effacée. Il ne s’agit pas là d’une joyeuse troupe à la Lynyrd Skynyrd mais néanmoins de nombreux titres, comme Jesus from 12 to 6 ou plus explicitement le morceau éponyme, reprennent la recette folk des Sudistes des 60’s. Les morceaux sont élémentaires mais élégants, le

David Dondero

FOLK Voix ou batterie de quelques
formations éclairées de punk-rock des 90’s, David Dondero a délaissé le style
hargneux pour le folk, expression plus adéquate pour un élan en solitaire. #
Zero with a Bullet
, titre quelque peu pessimiste pour tout de même son 7e
album solo, après trois ans de silence radio. Le ton est donné, mais
l’auto-appitoyement d’un vieux troubadour peut s’avérer difficile à encaisser à
l’écoute.

Une voix aussi froide et
robuste que celle de Conor Oberst, et
la comparaison ne s’arrête pas là : Dondero brille par son talent de
parolier, excellant dans l’art de nous compter les histoires banales des damnés
de la société, avec la précision d’un sociologue créatif. Cependant, à trop se
concentrer sur la narration les mélodies sonnent quelque peu ordinaires,
contrairement à Simple Love, son prédécesseur, à qui les jeux de jazz plaintif
donnaient une certaine grâce. Ici, ambiance résolument country (Carolina Moon nous ferait presque
entamer quelques pas de square dance), il nous parle de l’Amérique, du Montana
à la Louisiane, comme une visite guidée offerte par une âme solitaire et
effacée. Il ne s’agit pas là d’une joyeuse troupe à la Lynyrd
Skynyrd mais néanmoins de nombreux titres, comme Jesus from 12 to 6 ou plus explicitement le morceau éponyme, reprennent la recette folk des Sudistes
des 60’s. Les morceaux sont élémentaires mais élégants, les guitares folk
s’entrelaçant finement, la batterie se faisant avare de démonstration, et
parfois des touches de piano s’invitent pour un surplus de douceur (It’s Peaceful Here, sans blague…).

Imagination

Le banjo de Wherever You Go donne
enfin un peu de densité à la partie instrumentale, mais le meilleur reste à
suivre : l’ovni Don’t Be Eyeballin’
My Po’ Boy, Boy
ressemble à ces chansons que fredonnent les enfants
candides avec short d’écolier et casquette vissée, qui semblent s’être
transmises de génération en génération à tel point qu’on n’en comprend plus le
sens. Un rythme qui s’accorde au pas, solo électrique, répétitions de
sonorités, dialogues intégrés ; ingrédients simples mais efficaces. Le banjo
fait son retour sur Job Boss, encore
un morceau folk à souhait qu’on imagine volontiers joué sur une rocking chair
par un vieux débris de la Nouvelle Orléans, à l’abri de la pluie torrentiel
sous son porche, grosse bouteille à anse et bouchon mais surtout pleine de rhum
l’attendant patiemment à ses côtés. Puis l’énervée All These Fishies Swimmin’ Trough My Head convie le clavier rétro
pour clore l’album sur un puissance qu’on attendait tout au long de l’album.
Peut-être un peu tard. # Zero with a
Bullet a le potentiel d’être excitant, pour le moins que
vous possédiez une vieille corvette, que le soleil et les longues routes
désertiques du Wyoming (une carte figure même sur la pochette de l’album, on
pense à tout ici) vous fassent les yeux doux et que les gaz et l’autoradio
soient poussés à fond. « Got lost on the road », comme il chante de
sa voie maladroite. Sinon, ça ira si vous avez un peu d’imagination.

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