B-Sides Festival

Le premier contact avec le B-Sides donne le ton. Sous l'avant-toit de la station d'arrivée du Sonnenberg Bahn, patiente une petite cohorte de festivaliers. L'imperméable fait foi. Après une attente interminable, un funiculaire s'avance à la vitesse de l'escargot sur les voies. Faute d'être du premier voyage, la bête nous impose une nouvelle attente. C'est finalement en grinçant de toute part qu'il nous emporte sur les hauteurs. Presque inespéré. A l'arrivée, un quatuor de convaincus poussent la chansonnette sur un air de country.

Sur les lieux, la machine de guerre Evelinn Trouble a lancé les hostilités. Un peu trop tôt pour nos estomacs vides, alors que l'odeur des bratwurst inonde le site. Première pause drink aussi. Sur scène, la chanteuse zürichoise passe en revue ses registres soul et rock, ne favorisant pas vraiment la digestion. Ses titres prennent un tour épique, alors que la pluie s'abat avec fracas sur le toit de fortune tiré au-dessus nos têtes.
Pas de répit pour DeVotchKa. La prestation du groupe américain prend pourtant des airs surréaliste lorsque la brume s'installe. Mais, cette dernière aura le dessus. Sous des trombes d'eau, la bande emmenée par Nick Urata distille son rock bohème, sevré de grands espaces et de poésie. L'effet est saisissant.

Nouvelle arrêt au stand de saucisse, afin de déguster une énième bauernbratwurst. Au loin, les Bernois de Must Have Been Tokyo s'échauffent. Classé new wave et post-punk, le groupe a déjà à son actif plusieurs EP remarqués. Sur scène, la fulgurance de The Drums succède à la mélancolie de My Heart Belongs To Cecilia Winter, le tout sans sophistication. Une belle maturité musical que les six musiciens apprêteront bientôt sur leur premier album, à paraître. Très attendu, on vous le dit.

Sans précipitation, le public rallie la grande scène pour The Go! Team. Jouissant du statut de tête d'affiche, un brin surestimé, les énervés de Brighton présentaient leur troisième enregistrement studio, ROLLING BLACKOUT. Réuni en l'an 2000, le sextuor anglais bordéliques progresse dans un concert d'influences, fait de haut et parfois de très bas. Pas facile donc de supporter jusqu'au bout le tintamarre funk, hip-hop et rock, le plus souvent noyé dans un déluge de basse. On tient enfin notre excuse pour rallier le bar à cocktails.

Epilogue électronique avec Koudlam, alias Gwenael Navarro. En formation réduite, le natif de la Côte d'Ivoire se présente sur scène avec pour simple instrument un lap-top. "Il a les lunettes à Bono", se marre un pote. Pas faux. Le manque d'idée du bonhomme est criant. D'une mauvaise new wave, le maigre public est vite assommé par quelques relents de dancefloors. Une belle escroquerie.

 

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