The Dandy Warhols

Après divers conflits envers leur maison de disque, on se souvient de l’opposition constante entre Capitol Records et le leader du groupe, Courtney Taylor-Taylor, qu’on avait pu apercevoir dans le film DIG! The Dandy Warhols avaient finalement fondé leur propre label. Pourtant, leur nouvel opus qui sort le 24 avril, est distribué par The End, un label plutôt réputé pour ses groupes de métal. Mais à l’écoute de l’album, on ne retrouvera pas cette influence-là. Produit par Jeremy Sherrer, avec qui le groupe avait déjà travaillé sur le précédent, et mixé par Tchad Blake, qui s’est remarquablement illustré sur les deux derniers albums des Black Keys, THIS MACHINE devrait signer les retrouvailles entre The Dandy Warhols et son public.

Pourtant, à l’écoute de l’album, la seule impression qu’on gardera est celle du regret. Si les Dandys ont débuté leur carrière brillamment, (on se souvient avec émotion de l’excellent COME DOWN et des tubes de THIRTEEN TALES FROM URBAN BOHEMIA et de WELCOME TO THE MONKEY HOUSE) le groupe semble avoir perdu son mojo depuis longtemps. Sans jamais être foncièrement mauvais, les albums suivants des Dandy Warhols n’ont plus jamais eu l’étincelle des débuts. Absence de tubes, incohérents, les deux derniers disques ont plutôt déçu. Et malheureusement, THIS MACHINE ne signera pas le retour du groupe dans l’extase.

 

 

Cependant, l’album est loin d’être mauvais. Il commence même plutôt bien avec "Sad Vacation", morceau assez catchy, vaguement college rock, avec le son caractéristique du groupe. On retrouve la voix pseudo-sensuelle de Taylor-Taylor, les guitares légèrement saturées et les sons électros qui avaient fait le succès des Dandy Warhols. Le morceau suivant, "The Autumn Carnival" apparait comme le meilleur de l’album. Encore une fois, la formule Dandy est appliquée à la perfection : riff de guitare efficace, rythmique énergique, choeurs comme refrain… Hormis quelques étrangetés ("Alternative Power To The People", farce fusion scratchée instrumentale, "16 Tons", reprise d’un classique country des années 50 racontant le calvaire d’un mineur, affublée d’un saxophone, ou encore "Don’t Shoot She Cried", semi-instrumental psychédélique usurpateur de Spacemen 3) et les sempiternelles ballades pop (Rest Your Head), les morceaux de THIS MACHINE sont relativement bons. Mais écouter bout à bout l’album sans se lasser ni perdre le fil relève de la prouesse. The Dandy Warhols brouillent les pistes, et finissent par nous perdre. N’étant plus capables de produire des hymnes rock, comme l’étaient "Bohemian Like You" ou "Not If You Were The Last Junkie On Earth", The Dandy Warhols ne peuvent que perdre leur statut de groupe de rock novateur et essentiel. On écoutera THIS MACHINE cinq fois, avant de ressortir COME DOWN et de comprendre pourquoi les Dandy Warhols restent inestimables.

 

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3 comments

  1. Clément Darrieumerlou

    Cela fait 4 ans que j’attends cet album avec impatience. Acheté hier, soit le jour de sa sortie, je me suis empressé de l”écouter. J’ai lu des avis très partagés sur This machine; je peux en tout cas dire que j’y adhère. On retrouve bien l’ambiance des Dandy Warhols sur un album où le groupe revient un peu à ses sources, avec une majorité de titres bien rock.

    On notera la présence de chansons phares : “Rest your head”, magnifique balade, l’extrêmement dynamique et excellente “SETI VS THE WOW! SIGNAL”, et d’autres très sympas comme “Sad vacation”, “The autumn carnival”, “I am free” (excellente avec l’arrivée de la trompette) : voilà les plus convaincantes. On peut aussi mettre ici “Well they’re gone”, que j’ai eu la chance d’entendre à Londres en concert il y a 4 jours, et qui était merveilleuse.

    Un peu dans le même genre, tout de même en-dessous, on retrouve “16 tons”, “Slide”, ou encore “Enjoy yourself”.

    En revanche, je ne comprends pas la présence d’un titre qui fait tache : “Alternative power to the people” qui gâche vraiment l’album, pourtant bien lancé. Dans le genre, “Don’t shoot she cried” m’a assez peu convaincu, rappelant beaucoup “There is only this time” issu d’Odditorium or warlords of Mars : un peu trop mou et tiré en longueur

    Pour conclure, l’album est vraiment intéressant, peut-être un peu court. On pourra dire que sans la présence de certains titres pour lesquels les Dandys sont passés à travers, l’album aurait pu être vraiment très bon. En tout cas, il est largement meilleur qu'”Earth to the Dandy Warhols”, le précédent, qui pour moi était carrément râté. Donc on peut le dire, les Dandy Warhols ne sont pas morts, et cet album est pour moi porteur d’espoir : oui, ils ont encore de belles années devant eux ! 🙂

  2. machine à tubes… machine à tubes… qui veut de la machine à tube ? moi je préfère l’émotion, l’originalité, la cohérence d’un album, et je retrouve vraiment tout ça dans “This Machine”. Quand les dandy sortent “Well They’re Gone” avec son harmonium et sans guitare, j’ai la larme à loeil. Je n’attendais pas grand chose de cet album, j’espérais un ou deux bon titres, et au final, c’est une belle claque, moi qui n’écoute plus trop d’album, j’ai écouté celui-ci 5 ou 6 fois sans sauter de pistes en 3 jours, et ça me rends heureux de les voir en aussi bonne forme.

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