Blur in Olympics Closing Concert

 

 

En marge de la cérémonie officielle de clôture des Jeux Olympiques London 2012, était organisé un méga concert à Hyde Park. 80 000 personnes étaient présentes, sans compter sur les milliers d’autres assises sur les pelouses hors de l’enceinte clôturée pour bénéficier du son (on en reparle plus bas). La programmation était alléchante pour tout fan de rock anglais : Bombay Bicycle Club, New Order, The Specials et enfin, en tête d’affiche, Blur.

Hyde Park est un lieu assez magique pour les concerts. C’est immense, en plein cœur de Londres, accessible par tous, et surtout, propice à une belle fête en plein air. Evidemment, un concert de Blur à Hyde Park était une redite. Déjà en 2009, le spectacle avait été grandiose et renversant pour tout fan de Blur. Celui du 12 août était produit dans le cadre du concert de cérémonie de clôture des Jeux Olympiques London 2012, en marge du show dans le Stade Olympique. Indubitablement, je me devais, moi le ‘dino blurien’, d’être présente et de hululer sur place avec mes congénères. Après un petit pique-nique restreint, nous avons rejoint les troupes (déjà fort nombreuses) dans l’enceinte dédiée au concert et avons pris place avec d’autres fans anglais et français. C’était très folklorique, très anglais (sous-entendu la bière coulait à flot), et bon enfant. Assis qui à même le sol, qui sur des couvertures écossaises, des bâches ou même l’Union Jack (symbole emblématique et présente dans chaque groupe), nous avons profité d’un temps agréable, d’un soleil partiellement voilé pendant quelques instants et d’une température estivale (londonienne). De grands écrans géants transmettaient en direct les dernières finales, entrecoupant les prestations scéniques.

Les prestations de Bombay Bicycle Club (très indie-dance, très énergique, très british, vraiment excellent) et New Order (belle ambiance 80’s, mais un peu vieillot côté synthé, malgré la reprise de certains titres légendaires) furent appréciés par le public (environ au trois quart arrivé) et applaudis largement. J’ai été, pour ma part, un peu réservée sur New Order, car, comme toute adolescente dans les années 80, j’avais gardé une inclinaison pour cette musique synthétique, qui, au final, ne perdure pas dans le temps. Le délire devait atteindre un sommet à l’arrivée sur scène de The Specials. Le mouvement Ska débarquait à Hyde Park et donnait une leçon de jeunisme à tout le monde. Entraînant, dansant, sautillant, dodelinant, chaque personne présente semblait être prise de soubresauts imprévisibles.

La foule était maintenant largement au complet pour attendre le clou du spectacle, ceux pour qui plus de 90 % du public était venu : Blur. En attendant, la remise de la dernière médaille d’or attribuée à un britannique fît s’élever un "God Save The Queen" à frémir de bonheur conjugué une fierté immense. A 21 heures, une fausse cloche Big Ben retentit dans le stade Olympique et sur nos écrans géants, puis un discours célèbre de Winston Churchill, et l’arrivée du Prince Harry (oh, pardon, de son Altesse Royale Prince Henry of Wales) ont soulevé des hourrah dans le public. Mais après quelques notes de Madness ("Our House", très à l’honneur cette année, après sa prestation sur le toit de Buckingham pour le Jubilée de Sa Majesté la Reine), le sigle Blur s’est allumé et les panneaux des écrans ont laissé place à une salve d’applaudissements et de cris de joie.

Blur était enfin sur scène, devant son public, pendant ses Jeux, dans sa ville, pour chanter. Plus affutés que jamais, les quatre (Damon Albarn, Graham Coxon, Alex James et Dave Rowntree, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore !), semblaient presque extatiques d’être là. "Girls & Boys" résonna et soudain le noir se fit. Rien d’autre n’eut d’importance pendant les deux heures à venir. Rien d’autre que la voix d’Albarn, la touche sublime de guitare de Coxon, la basse de James et les percutions de Rowntree. Nothing compares to ….

 

 

Malgré le petit coup de stress, en entendant la voix éraillée, comme enrouée, d’Albarn pendant les trois premières chansons, celles-ci s’enchaînèrent et mirent le public en transe. "London Loves", longtemps ignorée, fut le premier duo entre Albarn et les fans. "Tracy Jacks" vit une reprise en main sur un couplet de Coxon, Albarn ayant allégrement sauté quelques phrases ; "Jubilee" ouvrit le bal des sautillements en tout genre et "Beetlebum" fut repris en chœur pour atteindre un final électrisant.

L’incontournable Graham Coxon et son "Coffee & TV", chanté à tue-tête (les ‘Milky’ – Carton de lait fictif issu du clip et donné aux fans ayant acheté un t-shirt s’agitaient ça et là), annonça un calme relatif et une émotion palpable. "Out of Time" (avec l’appui de Khyam Allami) et "Trimm Trabb" furent suivies par deux morceaux trop souvent oubliés que sont "Young & Lovely" (dédié par Albarn à leurs enfants respectifs…) et "Caramel", véritable pépite. Survint alors le moment de délire typiquement britannique avec l’enchaînement des titres suivants qui semblent être étudiés à l’école publique tant les sujets de Sa Gracieuse Majesté les adorent et les vivent intensément : "Sunday, Sunday", "Country House" et "Parklife" (avec Phil Daniel, of course, et une Tea Lady grimée par le comédien Harry Enfield). "Colin Zeal", "Popscene", "Advert" et "Song2" sont des habitués et remuent toujours tout le monde dans tous les sens

.

 

 

La suite ouvrit la porte à l’émotion, les frissons et les sourires radieux. Rarement chantée, "No Distance Left to Run" fut reprise, comme pour soutenir Albarn, par tout le public, suivie par "Tender" qui est un des titres préférés par les britanniques, où l’affectation et la complicité de Damon et Graham (Albarn et Coxon, je peux me le permettre !) se scella par un bisou sur la joue (cf. le clip ci-dessous, aux environs de 00 :41). "This Is a Low" fit alors sentir que la fin était proche. Pour ceux qui connaissent cette chanson, elle fut longtemps leur dernier morceau sur scène et, ce fut, à nouveau, presque le cas, puisqu’elle annonçait la pause.

Le rappel ardemment demandé par le public en extase commença avec "Sing" une des plus belles chansons du groupe et qui fut interprété par Albarn au piano, soutenu parfaitement par un Coxon admirable tout au long du concert. ‘Under The Westway’ suivant avec cette mélodie classique mais très blurienne, fut dédicacée par Albarn, himself, pour les fans expliquant que cette chanson avait été composée ‘pour vous’ (ah, quel émoi !). C’était sans compter sur le « We love you dearly » hurlé par Damon… Cela fait chaud au petit cœur blurien !

Des trois dernières ("End of a Century", toujours aussi mélancolique, et "For Tomorrow"), ce fut "The Universal" qui clôtura le concert avec un tendre et attendrissant ‘I don’t know what to say’ déclamé par un Damon Albarn ému. Un trouble et une part de tristesse s’emparèrent des fans (les purs et durs) car l’immanquable question résonnait dans nos têtes en même temps que le célèbre ‘It really could happen’… Etait-ce la der des ders ?

Inévitablement, à la fin, alors que Damon et ses acolytes avaient dû mal à partir, tout fan était en droit de se poser la question : est-ce la fin de Blur ? Après 22 ans d’existence officielle, il y a fort à parier que tous vous répondriont négativement dans l’espoir d’un nouvel album (ou à défaut d’un nouveau titre tous les deux ans ?). Mais, si, comme il est évident, la pression est trop forte et l’album trop sollicité, Albarn, en grand manitou, pourrait mettre Blur entre parenthèses et aller jouer dans d’autres registres.

En tant que basique fan de Blur, j’implore juste une longue réflexion car, au vu de l’étendu du talent (et la Blur 21 est d’un grand soutien pour le démontrer), il serait dommage qu’un tel groupe, qui visiblement est passé dans la mythologie musicale anglaise, tire sa révérence. Il n’y a qu’à entendre "The Universal" pour comprendre que leurs chansons parlent à beaucoup d’entre nous et que cet espoir d’un monde meilleur est largement soutenable si Blur en fait partie.

La plus belle des épitaphes serait sans aucun doute celle écrite par Mark Reed (The Final Word) qui écrivait dans une chronique : Graham Coxonis a genius in need of a muse. Albarn is a muse in need of a genius to temper his excess. The two need each other. Whether they know it or not. A later generations Morrissey and Marr.

 

 

Pour clôturer ce témoignage, deux reproches sont à formuler : premièrement, le son (pas assez fort et sûrement assez inaudible pour les derniers rangs) et deuxièmement, les conversations de certains spectateurs qui, de toute évidence, étaient là pour passer une soirée à boire entre amis et papoter tranquillement…. La prochaine fois, restez à la maison et regardez la cérémonie de clôture avec vos potes !

 

Setlist : 

Girls & Boys 

London Loves

Tracy Jacks 

Jubilee 

Beetlebum 

Coffee & TV 

Out of Time (with Khyam Allami)

Young & Lovely 

Trimm Trabb 

Caramel 

Sunday Sunday 

Country House 

Parklife (with Phil Daniels)

Colin Zeal (with Harry Enfield)

Popscene 

Advert 

Song 2 

No Distance Left to Run 

Tender 

This Is a Low 

encore : 

Sing 

Under The Westway 

Intermission 

End of a Century 

For Tomorrow 

The Universal 

 

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4 comments

  1. super article, j y étais aussi (From bruxelles), et toutes les émotions décrites étaient exactement cells ressenties durant toute la durée du concert… Un moment que beaucoup d’entre nous attendaient, le voilà passé… Nostalogie quand tu nous tiens…

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