dimanche , 6 octobre 2024
Quand on sort neuf albums en sept ans, forcément, on ne peut pas être au top à chaque fois. Il paraît qu’un jour, dans sa prime jeunesse, Ryan Adams était punk. Aujourd’hui, il nous sert une soupe bien indigeste.

Ryan Adams

Quand on sort neuf albums en sept ans, forcément, on ne peut pas être au top à chaque fois. Il paraît qu’un jour, dans sa prime jeunesse, Ryan Adams était punk. Aujourd’hui, il nous sert une soupe bien indigeste. Soyons francs : je n’avais jamais écouté un album de Ryan Adams avant celui-là. En tant que rock critic disciplinée, je m’attache toujours à écouter la discographie d’un artiste avant d’en chroniquer un album. Là, non. Vous m’excuserez, hein. Pas le courage. Se mettre un casque sur les oreilles avec Easy Tiger dedans, c’est aussi excitant qu’un dimanche après-midi devant France 2. Même quand Ryan cherche à nous réveiller, comme avec "Halloweenhead", c’est raté. Un refrain idiot, quelques guitares molles.

Cela commence par un constat : Ryan Adams a de bons musiciens. Dans le premier titre, "Goodnight Rose", les quelques notes de guitare qui arrivent à percer la guimauve ambiante sonnent particulièrement bien. Mais dès le second morceau, intelligemment intitulé "Two" (comme ça, on s’y retrouve), on a compris : rien, vraiment rien, ne viendra réveiller ce songwriting fatiguant. Dans cet album hyper-produit, tous les instruments occupent la même place, chanson après chanson. On aimerait entendre parfois une basse un peu puissante. La batterie prendre de l’ampleur. Un vrai bon morceau de guitare. Mais non, il ne se passe rien.
Il faut attendre le début de "Oh My God Whatever, Etc" pour reprendre espoir : de jolis accords de guitare sèche, des cordes pincées qui permettent à quelques notes de s’échapper au-dessus de la mêlée, et la voix de Ryan Adams qui se fait plus douce, moins nasillarde. Enfin! Un chouette titre, une petite ballade sans prétention mais vraiment bien faite. Le piano rejoint la guitare pour le refrain, et ça fonctionne parfaitement.
Après cet agréable intermède, Ryan Adams repart dans le folk, avec les accents country d’une guitare tout droit venue du Texas. Après la simplicité de "Oh My God, Whatever, Etc", les instruments de "Tears of Gold" sont à nouveau noyés dans un masse informe. "The Sun also Sets" commence bien : le piano, encore, une batterie chaloupée. Du rythme, enfin. Ca ne dure pas, et dès le refrain on retrouve cette désagréable impression de s’empêtrer dans la guimauve. C’est dommage. "Pearls on a String" réveille l’auditeur quelques minutes après : très folk, ce titre nous transporte dans le far west avec un banjo sautillant. Le refrain, pour une fois, ne vient pas gâcher la mélodie, digne des tribulations d’un cowboy solitaire.

Eay Tiger est un album qu’on peut écouter en musique de fond, sans vraiment y prêter attention. Avec peu de moments où l’oreille sera attrapée par quelques sons attractifs. Disons que dimanche prochain, au lieu de végéter devant la télévision, vous pourrez végéter en écoutant cet album. Et si jamais les autres albums de Ryan Adams sont excellents, faites-moi signe.

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