Que pouvait-on donc attendre de ce BORN VILLAIN ? Un vrai retour aux sources, une évolution de plus ? Un nouveau personnage sorti des entrailles de Brian Warner ? Dur à dire… on pouvait néanmoins espérer entendre des chansons qui donnent envie d’y croire à nouveau. Mais voilà, il est clair qu’on n’allait pas se reprendre un ANTICHRIST SUPERSTAR à la gueule et vas-y que j’me torche les fesses avec le drapeau ricain et que je déchire des bibles sur scène. Manson s’est fait connaitre par ses frasques, il avait en plus la chance d’avoir des chansons ultra efficaces dans quelques albums. De 1996 à 2000 avec 3 albums en bêton, il a atteint des sommets. Les années 2000 ont été plus difficiles, des disques plutôt décevants, la magie étant passée et le personnage effrayant se transformant de plus en plus en « people ». Tout cela encore accentué par ses activités annexes (peintures, cinéma, vie sentimentale mouvementée). Brian Warner a bien compris que sa popularité en baisse, il devait revenir et frapper un grand coup avec ce BORN VILLAIN.
Soyons honnêtes, ce n’est pas le grand coup escompté et BORN VILLAIN ne fera sans doute pas partie des albums cultes du Révérend. Comme susmentionné on n’espérait pas le tranchant d’ANTICHRIST SUPERSTAR mais parmi les titres de ce dernier opus il n’y a même pas quelques morceaux qui ressortent radicalement du lot. Le début est pas mal néanmoins, les trois premiers titres s’écoutent assez bien (Hey Cruel World, No Reflection, Pistol Whipped), la voix n’a pas bougé, elle est toujours reconnaissable entre mille. Ca bouge, sans trop gueuler, il y a des riffs entrainants. "Slo-Mo-Tion" un peu plus loin est une bonne surprise, un titre qui mérite quelques écoutes attentives et qui ressort très bien en live.
Une deuxième partie d’album qui retombe par contre. Il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent jusqu’à "Murderers are Getting Prettier Every Day", un morceau qui démontre que Manson n’a pas complètement perdu de sa vitalité. "Breaking The Same Old Ground" a une bonne qualité mélodique, un titre qui ressemble à ce que Manson faisait sur HOLY WOOD. Enfin, nous ne pouvons pas passer à côté de "You’re so Vain" avec en featuring Johnny Depp à la gratte. La reprise n’est pourtant pas incroyable, d’habitude le chanteur nous avait habitué à de meilleures choses (Sweet Dreams, Tainted Love).
En conclusion, l’album est assez cohérent. Manson ne passe pas d’un extrême à l’autre, il manque simplement ce petit quelque chose qui nous faisait vibrer jadis et qu’on ne retrouve plus. Il est clair qu’il n’a pas la tâche facile et l’âge avançant ne va pas l’aider à rester crédible. Est-ce qu’un jour il sortira totalement de son personnage ou est-ce que Marylin Manson peut vieillir ? De passage à Neuchâtel la semaine dernière, sa prestation a été de néanmoins de bon augure. Les anciens titres faisant toujours recette et quelques nouveautés bien interprêtées. Les concerts ne manquent pas de punch, c’est certain.