The Walkabouts

TRAVELS IN THE DUSTLAND est un vrai voyage, avec des morceaux interconnectés les uns aux autres formant un cycle. Avant même d'avoir parcouru l'album en entier, on comprend vite que ce pays poussiéreux n'est autre que l'Amérique profonde. Tous les sons et toutes les rythmiques de l'album nous amènent non pas au rêve américain mais dans les racines US et ses paysages mythiques: routes sans fin, plaines infinies de l'ouest, ciel à perte de vue.

The Walkabouts ont pris leur temps pour façonner cet album, pour qu'il sonne juste et ne soit pas une caricature folk.  On peut écouter TRAVELS IN THE DUSTLAND d'un bout à l'autre sans se lasser car, si la ligne reste la même, l'alternance de Chris Eckman et de Carla Torgerson au micro, du piano et de la guitare donne des rythmes variant d'une chanson à l'autre.

Torgerson ouvre l'album avec "My Diviner" accompagnée d'une guitare tout en douceur. Le morceau s'étire sur la fin comme s'il se fondait dans l'horizon. Chris Eckmann prend le relais sur "The Dustland", sa voix à demi étouffée et c'est probablement la meilleure chanson de l'album. Mais sur "Soul Thief", Eckmann et les guitares se réveillent. Le rythme est clairement marqué, presque entêtant, tout en restant suffisamment sage pour ne effrayer les fans de la première heure. Pour achever la première section de l'album, "Home & Beyond", Torgerson accompagnée d'un piano triste reprend le micro pour "They Are Not Like Us". Les paroles indignées contrastent avec la douceur de la voix et des arrangements sonores qui l'accompagnent.

 

 

L'album continue avec la section "Crossing Broken Grounds". Le paysage devient oppressant, façonnant les hommes à son image. Autant Torgerson qu'Eckmann donnent de la puissance à leurs voix, la basse prend les devants, le son devient un peu plus sale. "No Rhyme, No Reason" pourrait être la BO d'un western moderne avec toutes références au genre et une rythmique sombre portée par des riffs de guitare électrique. Les morceaux suivants deviennent un peu plus émotionnels. Sur le morceau final, Torgerson et Eckmann chantent en duo et la combinaison de leurs voix donne du corps à cette berceuse mélancolique.

Le pari était risqué de revenir avec un son très typé Old America, d'oser mettre à nu les racines américaines et de les confronter avec le présent. Mais les Walkabouts le relèvent avec honnêteté. « We wanted songs and sounds as wide-open as the landscape that inspired us » disent-ils, et le voyage est réussi avec des morceaux laissant une place importante au rythme, aux instruments. Si la formule fonctionne bien avec la voix de Torgerson, le son devient un peut trop prévisible lorsqu'Eckman est derrière le micro, à l'exception de l'excellent "The Dustlands". Dommage car il ne manque pas grand chose pour que l'ensemble de l'album soit une vraie perle au milieu du désert.

 

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