The Good The Bad The Queen

Après deux incursions à la Fiesta des Sud (avec Afrika Express, notamment), le voici, avec ses comparses de The Good The Bad & The Queen dans l’enceinte majestueuse des jardins du Palais Longchamp pour une soirée de Marseille Jazz des Cinq Continents…

Marseille Jazz rassemble à chaque année des artistes qui évoluent dans l’univers Jazz que cela soit au Palais Longchamp, au théâtre Silvain ou au Mucem. Ledit palais, pour ceux qui ne connaissent pas, fut édifié à partir de 1862 pour célébrer l’arrivée des eaux de la Durance à Marseille (via le canal de Marseille).

Ce soir de juillet, alors que la ville se remet doucement d’un épisode de canicule torride, la douceur (chaude) des lieux sied parfaitement à la voix si particulière de Damon, aux baguettes de Tony, et aux touchers de Paul et Simon. Vous me pardonnerez de les appeler par leurs prénoms mais, dans le cadre intime de ce festival, partiellement assis dans l’herbe, le nez dans les étoiles, la bouche au bord du Salad Bowl, on a dégusté la set-list avec bonheur.

Il y a des bulles de bonheur musical de temps à autre et ce diablotin blurien (oui, n’oublions pas qu’il est, toujours, le chanteur de Blur) sait charmer l’auditoire, faire passer ses messages (contre le Brexit) et, il a la nostalgie communicative. Avant son arrivée, Raphaël Imbert et ses musiciens avaient entamé la soirée entre jazz et blues avec un invité de marque, Eric Bibb ; autant le côté Jazz était pointu, autant ce fut réellement un enchantement avec l’arrivée de ce blues-man incroyable ! Quelle classe, quelle claque !

Puis ce fut donc au tour de TGTBTQ ou GBQ (pour les intimes), avec son intro très politisée… et sa première chanson qui pose là le débat… et ouvre le livre des états d’âme de Sieur Damon Albarn, version christique.

Car si le premier album du groupe était une sorte de carte postale d’un Londres un brin mystérieux, le second album met la barre plus haut en évoquant un passé jamais vécu, celui d’un MERRIE LAND, une terre magnifique, trahie, oubliée, qui n’a, peut-être même, jamais existée. La scénographie est sombre mais adaptée quoique surprenante (deux abat-jours, deux marionnettes flippantes etc.).

La chaleur du combo additionnée à celle de la soirée promettait une belle manifestation… et elle fut belle (même avec les cigales au chœur !). En vrai leader, front-man et animateur tous terrains, Damon Albarn sait comment retourner une salle, un lieu et se mettre dans la poche un public acquis ou pas (même avec l’estomac lourd). Il suffit de l’entendre appuyer le « in France » sur Nineteen Seventeen pour le comprendre.

Vous pourrez me dire que je ne suis pas objective (en tant que fan de Blur depuis mars 1990) mais je suis toujours étonnée et éblouie par les divers projets de Damon. Là, encore, il dénonce l’état de son pays, du nord de l’Angleterre, de l’incompréhension de certaines compatriotes devant un tel mauvais spectacle et n’oublie pas de lancer la balle pour y réfléchir sérieusement ; il avait de quoi hier avec la nomination du nouveau Premier Ministre britannique.

Un set rodé, de quasiment deux heures avec de la douceur et de la force, de l’engagement et le charisme qui va avec. Alors, je pense qu’il gardera un bon souvenir de ce festival qui a, le même soir, mis sur scène des groupes inclassables mais dévoués à leur art… Après, la question du soir fut : « mais où ont-ils mangé leur bouillabaisse ? » (mentionnée par Damon).

SETLIST
Introduction
Merrie Land
Gun to the Head
Nineteen Seventeen
The Great Fire
Lady Boston
The Truce of Twilight
Ribbons
The Last Man to Leave
The Poison Tree
History Song
80’s Life
Herculean
The Bunting Song
Nature Springs
A Soldier’s Tale
Three Changes
ENCORE
Northern Whale
Kingdom of Doom
Green Fields
The Good, The Bad & The Queen

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