Il fallait bien l'inaugurer cette nouvelle scène des Arches et quoi de mieux qu'un groupe local aux sonorités exotiques comme Mama Rosin pour le faire. Ravis de jouer au Paléo face à tous leurs potes (et qui plus est pour le trentième anniversaire de Cyril Yeterian, l'accordéoniste de la bande), les Mama Rosin ont assuré leur mission: réveiller les festivaliers et les mettre dans l'ambiance. Leur rock teinté de musique cajun est juste parfait pour l'heure de l'apéro sous une chaleur étouffante assez proche de celle du bayou. Banjo, accordéon, triangle, harmonica viennent réchauffer les guitares au son assez gras et sale et gommer les voix pas toujours justes. Mais malgré leurs cinq albums (dont le dernier BYE BYE BAYOU aura la part belle durant ce concert), les sons restent assez proches les uns des autres et il n'aurait pas fallu une demi-heure de plus au risque de lasser.
Et d'ailleurs, si les Mama Rosin avaient joué plus longtemps, on aurait été en retard pour voir les Palma Violets enflammer le Détour. Le groupe commence par un souci technique mais meuble avec de bons gros riffs de guitare dans la bonne humeur pendant que les roadies changent l'ampli. Et soudain, le Détour se transforme en local de répet' d'un groupe de jeunes avec le beau gosse à la guitare qui chante, le geek un peu stone au clavier, le batteur absorbé à martyriser sa batterie et le bassiste surexcité. Ça en jette, le quartet prend son pied sur scène et le public suit, reconnaissant ça et là les titres les plus diffusés de leur seul album, 180, comme "Best of Friends", "Step Up for the Cool Cats" ou "14". Le batteur monte sur les amplis, le bassiste se lâche à fond, clope au bec, chauffe la foule et leur musique got us dancing in the sun! Si les gars font gaffe à la musique qu'ils jouent, le show n'est pas réglé comme du papier à musique et c'est rafraichissant. Sur les derniers accords de "Brand New Song" et après avoir remué la scène, le bassiste Chilli Jesson saute dans la foule. Les Palma Violets ont perdu leur litre de sueur (ou de bière) ce mardi soir au Paléo et nous aussi. Punk is not dead!
On reste sur l'excellente scène du Détour pour voir le duo folk-garage de Two Gallants. Leur dernier album THE BLOOM AND THE BLIGHT nous avait particulièrement plu l'année dernière. Pour ce concert, les deux musiciens revisitent leur discographie et n'insiste (malheureusement) pas trop avec le dernier opus. On retrouve néanmoins quelques titres dont le superbe "My Love won't Wait". On a aussi la chance de découvrir des nouveaux morceaux qu'on attend déjà avec impatience sur un nouveau dsique. Beaucoup d'intensité, de sueur et de passion. Derrière ses fûts, Tyson Vogel est toujours impressionant. Définitivement rock.
Petit passage sur la Grande Scène pour voir Phoenix. Les Français livrent un concert tout en nuances, piochant des titres dans tous leurs albums (et à notre plus grande joie surtout dans WOLFGANG AMADEUS PHOENIX que le petit dernier BANKRUPT! n'a pas égalé). Tout en nuances car Phoenix a su ravir le public varié de l'Asse, expérimentant et torturant certains de leurs titres avec des basses et des samples électro qui faisaient trembler les tribunes mais conservant certaines chansons et mélodies intactes pour ne pas trop perdre de monde au passage. Ajoutez à ça quelques phrases à l'attention du public, un bon light show, un son parfaitement maîtrisé et le tour est joué! L'Entertainment ça les connaît!
Retour aux Arches pour Alt-J, ce quartet britannique qui a explosé l'an passé avec leur premier album AN AWESOME WAVE. Depuis, les coins de bar ont été remplacés par les plus grandes scènes aux quatre coins du monde. A Paléo comme ailleurs, Alt-J a donné un concert propre, léché, précis comme leur musique. Un peu trop peut-être mais les quatre de Leeds ne font pas dans les titres pas finis, tout est travaillé à l'extrême, chaque note, chaque accord à sa place. D'ailleurs s'ils ne se sont pas lâchés sur scène, ils nous ont fait profité d'un mash-up très sympa "Slow Dre" mêlant "Slow" de Kylie Minoge et "Still D.R.E" de Dr Dre.
Vingt ans après son dernier passage, Neil Young revient sur la Plaine de l'Asse avec ses vieux copains du Crazy Horse. Si le concert a eu un peu de peine à démarrer, une fois lancé les vieux rockeurs sont infatigables. Et lorsque la pluie décide de s'inviter pour le (très long) final, le public a l'impression de vivre un moment magique et unique. "Like A Hurricane" ne s'arrête pas, Neil Young donne et envoie la sauce comme jamais. Pas le temps de se remettre que l'hymne "Rockin' in the Free World" résonne à tout jamais sur cette Grands Scène. Une bonne partie du public a fuit et cette fin de concert sous le déluge devient presque intimiste.