LORDS OF ROCK Le rock vu différemment !
C’est parti, notre marathon du Paléo va vous être décortiqué, détaillé, analysé sous divers angles afin de vous retransmettre une vision (parmi tant d’autres) de cette semaine qui nous tient à cœur depuis de nombreuses années.
A l’annonce de la programmation il y a quelques mois, il faut admettre que notre âme de rocker (et oui, c’est Lords of ROCK ne l’oublions pas) a quelque peu souffert. Mais les statistiques sont claires, ce sont les 20-30 ans qui sont la plus tranche d’âge la plus nombreuses. Et qu’écoutent les jeunes ? du rock ? Pas sûr… Mais peu importe, le Paléo ne s’est jamais revendiqué festival rock et a toujours eu un éclectisme qui ratisse large. Petit tour d’horizons des nombreuses scènes qui composent le festival.
La Ruche
Paradoxalement, c’est peut-être un de nos endroits préférés. Pas de concert à proprement parlé, mais un petit village un peu éloigné où les compagnies et artistes de rue sont les rois. Spectacles à taille humaine, cirque, humour, performances, poésie et liberté se côtoient dans cet univers si chaleureux. Parmi les différentes propositions de cette année, notre coup de cœur se porte sur Marc Prépus. Des faux airs de Philippe Katerine, un humour abrasif et sarcastique à la Didier Super et vous obtenez un spectacle déganté qui ne laissera personne indifférent. Certes, on est souvent en dessous de la ceinture, certes on est souvent à la limite du politico-correct, mais qu’est-ce qu’on s’éclate ! Bravo à lui (et à Croûte) et merci l’artiste !
Le Dôme
Chaque année, un pays ou une région est l’invité du Village du Monde. En plus d’animer le Dôme avec divers artistes, la découverte culturelle passe aussi par le gustatif avec les stands de nourriture. Pour cette édition, c’est le Brésil qui vient ambiancer la plaine de l’Asse (aucun jeu de mot). Soyons honnêtes, nous n’avons pas passer la plupart de notre temps au Village du Monde. On retiendra néanmoins le concert très généreux du jeune groupe Bala Desejo qui allie plusieurs styles entre world, funk et musique brésilienne traditionnelle.
Belleville
Une scène récente qui fait la part belle aux musiques électroniques en tout genre et permet de boucler les soirées dans une ambiance très festive. Ce n’est pas non plus notre scène de prédilection, mais nous avons pu voir et entendre quelques artistes intéressants. On pense notamment aux zurichois d’Egopusher, batterie et violon sur un fond électro pour un résultat hypnotisant. On citera encore la DJ et productrice Canelle Doublekick qui nous a replongé dans une certaine ambiance avec des mix de Gheorghe Zamfir ou la musique russe de Tetris pour les plus nostalgiques.
Le Club Tent
Le Club Tent a souvent ce rôle d’ouvrir les soirées ou alors de les clôturer (avec Belleville). Il y a généralement un tas de choses à dire sur les concerts du Club Tent, de chouettes découvertes, des concerts rock, une ambiance incroyable grâce à la proximité, etc… Cette année on ne citera qu’un nom : Zaho de Sagazan.
Cette jeune artiste française (un album au compteur, sorti cette année) s’est assez rapidement fait un nom dans le milieu, grâce à son style qui flirt entre l’électro, la chanson française et la new ou synth-wave. Comme vous voulez. Certains y verront une touche de Stromae, d’autres y trouveront des sonorités à la Depeche Mode ou des inspirations dans le krautrock berlinois. Ce doux mélange prend beaucoup de saveur une fois sur scène pour un concert qui montre en intensité au fil des minutes. Très douce et pudique dans les premiers instants (lumière sombre et discrète), le jeune chanteuse fini le spectacle en osmose et sans complexe avec son public et déclame qu’elle veut lui faire l’amour (!!).
Une carrière peut vite décoller (Angèle a joué au Club Tent en 2018, avant de remplir la Grande Scène en 2019), on ne serait pas étonné de revoir l’étrange et mystérieuse Zaho avec beaucoup beaucoup de monde qui la suit. Même si au final, son univers particulier convient mieux aux ambiances intimistes.
Véga
2ème plus grosse scène, Véga est assez récente. Elle a remplacé les Arches qui avait déjà remplacé le mythique Chapiteau il y a une dizaine d’années. On a vu pas mal de choses à Véga et il est difficile de ressortir qu’un seul concert. Notre âme de rocker que nous évoquions tout à l’heure serait naturellement tentée de faire ressortir des noms comme Franck Carter & Rattlesnakes, Interpol, Phoenix, Sigur Ros ou Franz Ferdinand. C’est vrai qu’il y a eu du beau monde sur cette scène et les groupes cités ont parfaitement assuré le show. Toutefois, c’est peut-être des concerts un peu plus intimistes et moins grandiloquents que nous retiendrons. On pense au jeune dandy belge Pierre de Maere ou à Pomme et son joli décor de champignons. Bref, vous l’aurez compris, on ne s’est pas ennuyé à Véga, même si on n’a pas atteint la folie de Turnstile de l’année dernière.
La Grande Scène
C’est naturellement là que les gros noms et tête d’affiche se produisent. Pour satisfaire le jeune public, il y a eu du beau linge (Rosalia, Aya Nakamura, Lomepal, Big Flo & Oli, Damso et d’autres… ). Pour notre part, on a bien aimé Louise Attaque qui rejoue quasiment tout son premier album dans l’ordre, alors oui « Je t’emmène au vent » et joué presque d’entrée… Mais pour finir le show en beauté, ils la refont en fin de concert. C’est quand même rare qu’un titre soit joué 2 fois, mais c’est vrai que pour finir en beauté, il faut du tube !!
On a bien aimé aussi Shaka Ponk, qui fait un peu sa tournée d’adieu. Au niveau visuel, et de l’ambiance, c’est dur de faire mieux. Les français nous en ont mis plein la vue du début à la fin. Quel décor, quel rendu avec ce chœur et quel spectacle avec le duo Frah et Samaha Sam. Cette dernière était d’ailleurs très émue de faire ses adieux au public du Paléo. D’ailleurs, il faut être honnête, ça n’a pas été simple pour Placebo de passer derrière avec un concert très sobre. Citons aussi Big Flo & Oli. Les deux frangins assurent le show, ils sont marrants, touchants, efficaces et le jeune public présent sur place à pris son pied. Mention spéciale à Oli qui a traversé la foule sur un bateau pneumatique pour clore le concert.
Et enfin, et enfin, c’est encore une fois Indochine qui a eu l’honneur de boucler ce festival juste derrière les feux d’artifice. Ils ont fait exactement ce que le public attendait et espérait. Spectacle total, bonne ambiance et confettis. Une scène modifiée pour le dimanche permettait à M. Sirkis de se placer au cœur de la foule et de serrer plein de mains sur « J’ai demandé à Lune ». Une fin de concert avec les succès des années 80’, merci et au revoir les gars.
Bilan :
Ah, que dire de cette édition ? Tout était aligné et réuni pour que le Boss et son équipe soit aux anges. Du soleil, mais pas de canicule, 250’001 festivaliers ravis, une organisation du tonnerre et une naissance au camping. Forcément, une édition réussie. La recette Paléo marche toujours aussi bien, les billets s’arrachent le jour de leur sortie et il est difficile d’être critique sur quoi que ce soit. Oui sur la prog’ comme d’habitude, mais on ne contentera jamais tout le monde. Plus de rock, plus de ci, plus de ça… c’est comme au foot, chaque supporter est un entraineur potentiel qui sait mieux que tout le monde. En attendant, on a quand même passé une super semaine et on attend déjà le mois d’avril prochaine pour découvrir la prochaine programmation.
Écriture : Diana et Anthony
