Déjà 20 ans que Low roule sa bosse… ça file. Et pourtant, ils savent se faire discrets, même un peu trop peut-être. On entend rarement parler d’eux, les médias ne se battent pas pour des interviews exclusives et au final beaucoup de gens passent à côté du groupe sans se donner la peine d’écouter ce qu’ils font. C’est vrai que leur musique est extrêmement lente (Slowcore), un peu à la manière de Smog et l’intérêt se retrouve principalement dans les ambiances aériennes et planantes qu’ils proposent. Pour faire simple, ce n’est pas le genre de groupe qu’on met pour faire la fête et s’éclater. Low, c’est la musique qu’on écoute bien posé sur son canapé, un bon verre à la main, prêt à partir dans des rêveries et des songes. Ou alors, et c’est bien là le problème, Low se contentera d’être une musique de fond pour des soirées tranquilles entre amis. Ça ne braille pas, c’est plutôt agréable et l’on aurait tendance à les passer pour combler un silence. A vous de voir ce que vous en faites.
N’empêche que Low est toujours là après 20 ans et que si l’album C ‘MON sorti en 2011 ne nous avait pas convaincu outre mesure, THE INVISIBLE WAY arrive à point nommé. Ne tergiversons pas, ce dernier opus est excellent. Le groupe reste naturellement dans son registre lent et aérien, mais a soigné les mélodies, les arrangements pour un résultat efficace à souhait. La première partie de l’album est particulièrement alléchante. "Plastic Cup", "Amethyst" et "So Blue" à eux trois suffisent à surclasser l’album. On décolle littéralement dans les stratosphères de Sparhawk. Que ce soit à la guitare au piano, les musiciens créent des ambiances intimistes hors normes. "Holy Ghost" et "Waiting" qui suivent sont aussi à écouter attentivement.
Avec un départ aussi canon, on est presque tenté de dire que forcément la deuxième partie du disque retombe quelque peu. On aurait tendance à décrocher. Pourtant, elle vaut aussi la peine de s’accrocher et après quelques écoutes attentives, on se rend compte que THE INVISIBLE WAY est magique dans son ensemble. Car comment ne pas succomber au charme de "Just Make it Stop" est ses faux airs de "The Rip" (Portishead) ou de "Mother"?
Le groupe sera en Europe ce printemps pour une tournée (ah oui, on a oublié de dire qu’ils étaient américains et mormons, et oui…ils sont américains !), donc n’hésitez pas à aller les voir en concert, ça vaut la peine. Sans doute plus en salle qu’en festival open air, mais allez-y quand même !