La révélation du Mercredi Soir

 

Comme initialement prévu, Mercredi Soir nous emmène en direction de l'Amalgame et c'est très gentiment que nous arrivons devant la salle de concert du 1400. Il est 20h30 lorsque nous apercevons quatre types détendus en train de jouer au Aki devant la porte d'entrée, on jette un coup d'œil, on observe leur technique et très cyniquement on se dit que s’ils se débrouillent bien, ils ne seront jamais champions du monde. A ce moment-là, on a bien vu que depuis quelques minutes Mercredi Soir, ne semblait plus tout à fait dans son état normal. Et c’est la bave aux lèvres qu’il nous glisse sous son air faussement innocent: "Hey, c'est les gars de Breton!". C'était bel est bien pour voir la prestation des britanniques que nous avons entrepris cette sortie, mais il faut avouer qu'à part lui, personne ne les avaient reconnu! Trop excité, nous décidons d'aller calmer Mercredi Soir à l'intérieur, d'y prendre un verre et de découvrir la première partie.

 

 

Une fois accoudé au bar et n'ayant d'yeux que pour le combo londonien, notre ami nous demande qui va les précéder et leur ouvrir la scène. Ayant bien fait nos leçons en apprenant le programme de la soirée nous lui répondons à l'unissons qu'il s'agit de Josef Of The Fountain, qu'ils sont suisse et qu'ils viennent de la Côte. D’ailleurs un collègue les avaient interviewé il y a trois ans lorsqu'ils jouait sur la scène du Détour à Paléo. A l'époque ils venaient de sortir un EP, mais aujourd'hui c'est pour présenter leur premier album éponyme et autoproduit qu'ils sont là!

Nous avons juste le temps de terminer cette petite mise à niveau que le quintet helvète débarque sur scène. A peine la prestation de Josef Of the Fountain entamée dans une salle trop peu remplie que Mercredi Soir nous crie entre deux sauts de cabri: "C'est de la bombe!". Nous acquiesçons sagement et uniformément à la pertinente remarque de notre compère et replongeons dans ce qui va être pour lui une vraie révélation. Plus les titres de leur premier opus s'enchainent et plus les sauts de Mercredi Soir sont énergiques. Leur rock ambitieux est accrocheur ; la voix de Paddy Dalzell impressionne et rappelle celle de Tom Smith des Editors ; les guitares scintillantes se répondant jouent comme celles de Foals ; les rythmes diablement entrainant et l'ensemble d’une musique aux fort accent britannique font mouche. La ferveur de notre camarade est totale. Le groupe n'a pas fini de dire que si l'on souhaite on peut se procurer leur album dans le fond de la salle, que Mercredi Soir en revient déjà. Le précieux sésame dans la main, il ne lâchera plus jusqu'au lendemain. Il est conquis par cette découverte et si au départ son enthousiasme débordant nous faisait rire, force et d’admettre qu’il était dans le juste depuis le début.

 

 

Dès lors plus rien ne compte pour notre ami, il n'a qu'un regret, ne pas avoir pris son appareil photo pour immortaliser la soirée. Rien n’y fera, ni le très bon concert de Breton pour lequel nous étions venu, ni leur excellente exécution de "Jostle" et de "Edward The Confessor". Même l’ambiance d’un public plus important et acquis à la cause des anglais n’aura pas suffi. Le groupe à l’origine de notre présence aura passé au second plan, car pour Mercredi Soir les héros de la soirée s’appelaient Josef Of The Fountain.

 

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