Il est 21h, la première partie s’est terminée il y a quelques instants. On va enfin rentrer dans le dur. Grouplove se prépare en coulisses. Mais tout d’abord, qui sont-ils ? Tout a commencé en Grèce, oui ils sont californiens mais voilà. Hannah, Christian et les autres posent donc en 2009, au beau milieu de la Crête, les premières pierres de leur nouveau projet. Dès 2010 le groupe tourne avec des valeurs montantes outre atlantique telles que The Joy Formidable, Foster The People ou encore Florence + the Machine. Les radios s’emparent du morceau “Tongue Tied”, véritable tube indé, et l’album “Never Trust a Happy Song” est dévoilé au monde. S’en suit un deuxième opus, “Spreading Rumours”, qui s’inscrit dans la continuité du précédent, avec un poil plus de boum boum, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Toujours plus exposés médiatiquement aux Etats-Unis, les compères figurent parmi les groupes à la mode depuis quelques années, à l’instar de Young The Giant et Mumford & Sons, ce qui leur ouvre les portes des plus gros festivals nord-américains. Coachella, Lollapalooza… tous y passent, Hannah et sa bande se font un nom. Et en France ? Ca reste poussif. La sous-exposition ne les aide pas, et ce genre de groupe est plutôt habitué au statut de “morceau indé cool qu’on mettrait bien dans un jingle à la con d’une émission moisie”. N’empêche que la venue de Grouplove à Paris constitue pour nous un évènement, na !
L'entrée sur scène est sobre, contrairement à leurs tenues. On les croyait assagis niveau look (voir photos récentes) mais pour notre plus grand plaisir ils apparaissent l'un dans une combi intégrale léopard, l'autre en cheveux-colorés-jean-troué-t-shirt-ultra-long. On vous laisse deviner qui est qui.. Petite scène oblige, les musiciens s’entassent devant le public puis démarrent sans chichis par “I’m With You”, sans la longue intro de l'album ; on rentre tout de suite dans le vif du sujet. Sur “Spreading Rumours” on a droit à une longue intro au piano, ce qui laisse la chanson monter petit à petit, avec une arrivée progressive de chaque instrument. Là, Christian & Co veulent envoyer du gros son tout de suite. Le public, composé en majeure partie de 25-35 ans, est à fond dès les premières secondes. Retour aux premiers amours avec le deuxième morceau, “Itchin” on a Photograph”, un des morceaux qui les a révélés. Tout s'enchaîne très vite, dès les premiers riffs de “Traumatized” (un nouveau morceau), les fans sont conquis. Cet extrait de “Big Mess” est véritablement explosif. La pétillante Hannah s’agite dans le peu de place qu’elle a, pendant que Christian gratouille ses cordes dans tous les sens. Leur but : à coup sûr de fatiguer le public. Le concert va très vite et la perfection de leur setlist est telle que s’en suivent “Shark Attack” et “Tongue Tied”, deux morceaux ultra rythmés destinés à achever les spectateurs. Mais qu’à cela ne tienne, la foule ce soir est en majorité constituée de fans de la première heure. Chaque chanson est attendue, les paroles sont connues de tous… Petite salle mais grosse ambiance.
L’atmosphère s’apaise le temps de quelques morceaux plus calmes, mais pas pour longtemps, Hannah en profite pour embrasser sa meilleure amie présente dans la salle ce soir. Le groupe entame “Borderlines and Aliens”, enchaîne avec une reprise de “Sabotage” des Beastie Boys et termine avec le tube de leur dernier album “Wlecome to Your Life”. Les premiers rangs sont aux anges, le fond de la salle aussi et tout le monde lâche ses dernières forces dans la bataille. D’ailleurs Hannah et Christian s’effondrent sur scène durant le finish. Les cinq amis retournent en coulisses le temps de souffler quelques minutes, et de laisser le théatre les supplier de revenir. Grouplove cède donc au désir de ses fans et Christian revient seul sur scène et démarre “Enlight Me” seul à la guitare. Instant douceur dans ce concert sur-vitaminé. Une bonne première moitié de chanson s’écoule et le reste de la troupe arrive pour apporter un peu de puissance au morceau. Il ne reste plus que deux morceaux, il n’y a presque plus de doute sur les derniers titres à jouer. Le groupe continue avec l’explosif “Ways To Go”, le morceau de Grouplove que vous devez écouter chaque matin dans le métro histoire de vous donner l’énergie nécessaire pour supporter Josianne, la radasse de la compta. Clap de fin avec “Colours”, l’origine de tout, la genèse d’Hannah et sa bande, la boucle est bouclée. Tonight it was a Big Mess.