Indochine

On les a glorifiés dans les années 80, puis roués de coups en 90, oubliés dix ans plus tard, avant de les voir renaître début 2002, pour finalement les attendre en 2013. Le parcours d’Indochine pourrait s’écrire en dix tomes, mais là n’est pas le sujet. Avec le “Météor Tour”, et notamment un finish au Stade de France, Nicola Sirkis et ses acolytes avaient réalisé quelque chose de grand. Dans les précédents albums, Indochine a su s’entourer (Melissa Auf Der Maur, Brian Molko, Didier Wampas…) et s’adapter aux courants musicaux des différentes époques. Quelle est donc la tendance adoptée par le groupe cette fois ?

Autant le dire de suite, la première écoute fut décevante. Et quand c’est un fan d’Indochine qui ose le dire, c’est pire. D’habitude Indochine allie noirceur et joie pour composer un album hétérogène et donner du rythme. Avec BLACK CITY PARADE, on attend désespérément l’étincelle, un peu comme l’étaient “Punker” ou “Vibrator” sur les albums précédents. Rien, nada. Les garçons se sont assagis avec le temps. La déception n’est pas totale, mais visiblement il y a quelque chose qui ne prend pas. A force d’écoutes, on finit par trouver du positif et déterminer ce qui clochait au départ.

La “Black Ouverture” amène un côté rock indus’ non sans rappeler “E-Talking” de Soulwax remixée par Oli de Sat et utilisée dans les tournées passées. Ce côté indus’ est présent également sur “College Boy”, morceau sur lequel Nicola aborde l’homosexualité sans tabou, le “3ème sexe” de 2013. La chanson suivante, “Memoria”, laissait déjà une bonne partie des fans perplexes dès sa sortie. Finalement, l’air reste vite en tête, mais surtout on retrouve la rythmique qui a fait la gloire d’Indochine : pam pam… pam. La nostalgie s’installe et rend ce morceau incontournable. Les amoureux des premiers albums seront comblés puisqu’avec son refrain synthpop, “Le Fond De L’air Est Rouge” rappellera à beaucoup “Canary Bay”. “Wuppertal” quant à lui séduira les amateurs de ballades mélancoliques capables d’apaiser les plus excités.

“Belfast” s’inscrit dans la lignée de DANCETARIA. En 1999 Indochine paraissait en avance sur son temps avec un album électro-rock très travaillé, mais trop souvent laissé en retrait dans la discographie du groupe. Faisant de cet opus mon préféré, je retrouve cette harmonie sur “Belfast”, qui se rapproche fortement de “Manifesto”. Ambiance retrouvée également sur “Traffic Girl”, morceau écrit par Lescop. “Nous Demain” aurait pu clôturer l’album. Le rythme donné dès les premières secondes, et l’explosion du refrain forment une fin parfaite, un peu comme “Le Dernier Jour” sur LA REPUBLIQUE DES METEORS. Malheureusement, BLACK CITY PARADE se termine par la trop tranquille “Europane”.

Le soufflé n’a pas gonflé de suite, mais il n’est pas retombé pour autant. La déception de la première écoute était certainement dûe à l’attente autour de cet album. J’espérais sans doute une énième innovation, mais visiblement Indochine a voulu (ou pas) faire du neuf avec du vieux. En quelque sorte un melting pot de leurs succès tout en redonnant une seconde jeunesse au “son” du groupe. Ce cru 2013 ne restera pas dans les annales, mais les fans seront consolés sur la tournée qui promet d’être encore plus grandiose que le Météor Tour.

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