Eiffel au Pont Rouge

 

En tant qu’apôtre d’une noirceur subtile, tintée d’humour et de chaleur en concert, c’est donc plus la fleur-au-fusil que le point levé que Romain Humeau et ses acolytes sont venus brandir au public valaisan FOULE MONSTRE, leur nouvel opus. Après une brève mais prometteuse prestation, mélangeant ambiance atmosphérique et électronique, des français de I’m Seventeen (merci à eux !), Eiffel lance la machine avec "Place de mon cœur" et l’excellentissime "Libre", ce dernier étant peut-être à nos yeux, tant musicalement que textuellement, le summum de FOULE MONSTRE. C’est avec cet album que A TOUT MOMENT, sorti en 2009, tient la tête d’affiche de la soirée, notamment avec "Le cœur Australie" ou "Sous ton aile". Plus assagie et connaisseuse qu’hystérique, l’assistance se prend gentiment au jeu des Bordelais, en particulier celui de Romain Humeau, personnage au charisme rare mêlant avec facilité gestuelle, humour et improvisation, ceci dans une tension frisant parfois avec la possession. Les autres membres du groupe savent aussi donner d’eux-mêmes tout en étant un peu plus en retrait, à l’exception peut-être du guitariste Nicolas Bonnière qui enchaîne abruptement les épisodes de statisme et de furie (les fans de Dolly s’en souviendront).

 

 

Les morceaux s’enchaînent et nous confirment toute la variété d’un répertoire, d’ailleurs récemment enrichi des sonorités électros de FOULE MONSTRE. On alterne ainsi entre des passages musicalement apaisant ou envoutant, notamment avec une brillante "Chamade", et des moments hyper-électrisés (Frères ennemis). L’assistance apparaît aussi transportée par les ponts, parfois obsédant, parfois aériens, du "Chaos of Myself", d’une "Chanson trouée", ou de "Biggest than the biggest". Mais le concert atteint son paroxysme avec "A tout moment la Rue ", lorsque que Romain Humeau se faufile parmi les spectateurs et les spectatrices, comme pour nous rappeler que la révolte et la frustration sommeillent au sein de la foule, pour un jeu de réponse « oui-non » et une petite séance accroupie, avant que le public n’explose en se relevant.. La grande classe !

 

 

Ce moment est alors l’énième confirmation que notre venue au Pont-Rouge fut plus que pertinente. Après coup, on trouvera un seul bémol à cette soirée : la mue opérée entre le 1/4 D’HEURE DES AHURIS et A TOUT MOMENT semble ici définitivement consommée. Même si le Pont-Rouge a eu l’occasion d’apprécier "Biggest than the biggest", "Il pleut des Cordes", et l’impérissable "Hype" en rappel, les morceaux des albums précédent ce dernier se sont ainsi faits trop rares (la frustration est évidente à l’idée de ne pas avoir pu écouter « Sombre »). Mais ne boudons pas notre plaisir. Eiffel… Le jour où tu reviendras par chez nous, nous irons encore te voir, encore et toujours, parce que tu le mérites largement.

 

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