200 Million Thousand de branleurs, et moi, et moi, et moi. A peine eu le temps de se remettre de la claque magistrale infligée il y a six mois au Romandie qu’ils se la ramènent avec un album : 200 Million Thousand, rien que ça. Comme quoi on doit s’emmerder à Atlanta, à toujours vouloir prendre la route, une nouvelle galette sous le bras. Et pour celle-ci, que des Black Lips aux commandes : enregistrement et mix ont été réalisés sous leurs seuls soins, ce qui promet d’emblée un album chaotique et négligent au bon sens des termes. Et dès le premier titre, Take my heart, on sent qu’on va passer 45 minutes ébouriffantes, simplement posé dans notre canapé: son crade-dingue comme personne n’a jamais vraiment osé, même pas le Velvet Underground, voix qui partent totalement en couille, submergées par les réverbs, guitares décomplexées et qualité sonore bordélique. L’équipe n’a pas changé sa recette : du spontané qui tâche. Avec Drugs, on retrouve toute l’effervescence de ce que les Black Lips appellent eux-mêmes du flower punk, du son fondamentalement lo-fi mais au bénéfice d’un talent mélodique comparable aux Kinks, le tout bien trashé. Peut-être moins sympathique que Good Bad Not Evil, car moins abordable, 200 Million Thousand est de la trempe de Let it bloom, avec des rythmes peut-être moins expéditifs : si c’est pas beau d’être d’irréductibles branleurs et de produire sans répit de si bons disques ? Ça en deviendrait presque frustrant.

Black Lips

200 MILLION THOUSAND de branleurs, et moi, et moi, et moi. A peine eu le temps de se remettre de la claque magistrale infligée il y a six mois au Romandie qu’ils se la ramènent avec un album : 200 MILLION THOUSAND, rien que ça. Comme quoi on doit s’emmerder à Atlanta, à toujours vouloir prendre la route, une nouvelle galette sous le bras. Et pour celle-ci, que des Black Lips aux commandes : enregistrement et mix ont été réalisés sous leurs seuls soins, ce qui promet d’emblée un album chaotique et négligent au bon sens des termes. Et dès le premier titre, “Take My Heart”, on sent qu’on va passer 45 minutes ébouriffantes, simplement posé dans notre canapé: son crade-dingue comme personne n’a jamais vraiment osé, même pas le Velvet Underground, voix qui partent totalement en couille, submergées par les réverbs, guitares décomplexées et qualité sonore bordélique. L’équipe n’a pas changé sa recette : du spontané qui tâche. Avec “Drugs”, on retrouve toute l’effervescence de ce que les Black Lips appellent eux-mêmes du flower punk, du son fondamentalement lo-fi mais au bénéfice d’un talent mélodique comparable aux Kinks, le tout bien trashé. Peut-être moins sympathique que GOOD BAD NOT EVIL, car moins abordable, 200 MILLION THOUSAND est de la trempe de LET IT BLOOM, avec des rythmes peut-être moins expéditifs : si c’est pas beau d’être d’irréductibles branleurs et de produire sans répit de si bons disques ? Ça en deviendrait presque frustrant.

Bref, album à ranger parmi les tous bons. Mais attardons nous plus sur les titres : “Big Black Baby Jesus Of Today” confirme leur ligne basique et lancinante, foncièrement efficace au final. Du pur plaisir en pur délire. “Again & Again” aura tôt fait de devenir un hymne décanté en chœur lors des futurs concerts (espérons qu’un de nos festivals ou quelques belles salles de la région auront la présence d’esprit de les chopper au tournant). Côté balades, on est également servi ; mais “Trapped In A Basement” et “I’ll Be With You” ne sont pas de ces balades mièvres et langoureusement indigestes que le rock garage a un peu trop tendance à mastiquer. “Drop I Hold” est un peu l’ovni du disque, allant forniquer – Ô scandale – avec le rap après un sample du Jonestown Massacre. Shoking ! “Body Combat” et “Elijah” prennent alors la suite, pour nous enfoncer encore plus loin dans la défonce musicale du groupe, avant de passer à “I Saw God”, délirium affirmé où les gamins d’Atlanta s’amusent à s’auto-censurer, quitte à rendre la complainte inaudible.

Avec 200 MILLION THOUSAND, les Black Lips confirment qu’en matière de rock décoincé et foutraque, ce sont eux qui mènent la danse. Une danse déchaînée où se mêlent bêtise, shorts lycra, mauvais whisky et tout ce qu’il y a de meilleur dans le rock d’hier et d’aujourd’hui. Rien que ça.

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