Les fans d’Anathema présents aux Prisons de Moudon ont certainement passé une soirée inoubliable en cette fin de mois de mars. Rendez-vous compte, Danny Cavanagh, le leader, co-fondateur et tête pensante du groupe anglais Anathema était de passage dans la Broye pour une date unique en Suisse. Le voir dans une petite salle à l’ambiance chaleureuse et accueillante était une occasion à ne rater sous aucun prétexte.
La soirée a débuté avec un concert des Lausannois Colvin. Ce groupe ne pouvait pas mieux correspondre pour une « acoustic night ». Léonard Crot à la guitare a délivré toute l’étendue de son talent de compositeur, d’auteur et d’interprète, accompagné de son fidèle ami au violon Andry Razafindralambo . Dans un registre folk mélancolique les lausannois ont crée une ambiance si intimiste que le public n’osait pas parler durant les morceaux. Léonard Crot s’est d’ailleurs arrêté de jouer pour laisser quelqu’un terminer son appel téléphonique devant un public hilare. La grande classe ! Une très bonne prestation pour ce groupe qui doit sortir prochainement son album.
Quelques instants plus tard, Danny Cavanagh arrive sur scène. Un synthè, une guitare acoustique et surtout sa pédale d’effets lui permettant d’enregistrer un tempo où quelques accords sont avec lui pour l’accompagner ce soir. Très souriant, posé, serein, alternant le français et l’anglais pour parler à son public, il entame son set. Les morceaux sont donc du répertoire d’Anathema avec en prime quelques reprises dont notamment un titre de Pink Floyd et un de Radiohead. L’intérêt majeur réside dans ces morceaux d’Anathema revisité en version acoustique. Car lorsque l’on voit la prestation du chanteur, on imagine difficilement que certains morceaux proviennent d’une époque où Anathema était un groupe de Doom Death metal. Le groupe anglais a eu une incroyable évolution au cours de sa carrière qui a débuté il y a 20 ans. Si les premières années étaient bien influencées par un metal sombre, les derniers albums sont à classer dans le rock progressif.
L’atmosphère zen, l’ambiance chaleureuse de la salle, une musique agréable, tout ceci a contribué au bien-être du public, dont une partie s’est assise pour apprécier les talents de l’artiste. Force est de reconnaître que Danny n’est pas un manche à la guitare… Ni au piano d’ailleurs. Passant d’un instrument à l’autre, enregistrant des accords ou un tempo avec sa pédale magique et chantant d’une voix puissante et assurée, nous ne pouvons qu’applaudir la prestation du musicien.
Le public assez nombreux pour les Prisons (un peu plus de 80 personnes) a très certainement passé une agréable soirée. Les fans d’Anathema au premier rang qui murmuraient les paroles n’oublieront pas de si tôt cette date unique.