Les Hurlements de Léo

Après 3 ans d’arrêt, le temps de changer quelques têtes, de reprendre de l’énergie et de maturer tout ça, HDL nous sort un album à leur image et à celle de la société. Une musique plus rock que précédemment avec des textes plus engagés (légèrement !), réplique inévitable à une société qui dérive. Sans aucun doute une plus grande recherche mélodique, de belles performances instrumentales et une belle homogénéité de l’album, la maturité s’impose.

 

Mais ne vous en faites pas, ils se disaient des écorchés vifs, ils le restent. On retrouve bien leur musique déjantée autant qu’un texte d’écorché dans “La Haine” et “L’allumette facile”, reflet de leur âme et de leur révolte intérieure.

Dans cette même idée, l’injustice de notre société en manque d’idéaux est dénoncée, en particulier dans “Bordel de Luxe” et “Valse de Copenhague”. On y décrie les faux-semblants, l’hypocrisie et la poudre aux yeux qui cachent l’indicible. Société où le culte de l’apparence et du besoin de paraître cache le vide de rien et la perte de repère (“De l’allure”, “Trader of Love”, “Ticket pour le Chaos”). Mais ne vous méprenez pas, n’attendez pas à écouter un album cracheur de haine et pointant du doigt l’injustice politique. Les textes restent « gentillets » et la musique reflète plutôt ce que les musiciens sont et resteront : d’éternels optimistes, bien obligés de constater certaines abérrations de la société. D’ailleurs, au passage, je reproche l’aspect superficiel des textes de “Black Heart in Procession” et “Valse de Copenhague”. La critique reste très vague et classique : oui la guerre et la politique c’est de la merde. Mais bon vous risquez pas grand chose les mecs en disant cela.

 

 

Mais vous l’aurez compris, Les Hurlements d’Léo, à l’image de leur projet initial, restent des musiciens qui veulent avant tout transmettre de l’émotion dans leur musique. En effet, souvent l’instrumentation est en parfaite harmonie avec le message. Par exemple, elle est contemporaine dans “Trader of Love”, presque agaçante dans “Grand Merci” et mystique et profonde dans “El Fuego”. La musique prend alors tout son rôle de transmetteuse d’émotions. Je dois dire que “El Fuego” m’a fait vibrer les tripes. Attention à ne surtout pas entendre d’une demi-oreille ce type de chanson, elle ne vous distrayera pas. Cette chanson ainsi que “De l’allure” et “No hier” (à l’atmosphère un peu de Mano solo) sont un reflet un peu plus particulier, à mon avis, de la nouvelle formation : chaude, intellectuelle et mature.

 

Pour ma part, j’ai eu un coup de cœur pour “L’Allumette Facile”, très rock n’roll et révolté, reflet de leur nouvelle apparence, et pour “Avril sur le Nil” reflet de leurs influences manouches et orchestrales d’antan. Dans ce dernier titre, c’est un vrai bonheur instrumental : on dirait que les cuivres sont tout droit sortis d’un film de Kusturica. Ambiance à nouveau festive, c’est le titre rêvé pour l’achèvement d’une musique engagée mais surtout éternellement optimiste : une vraie explosion jouissive, la joie de l’espoir et de la renaissance future.

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