Les jeunes talents de Disagony (qui ont remporté le contest pour jouer à Rock Oz’) ont ouvert la marche vendredi 5 août avec un son grunge-rock entraînant et une belle énergie. Si vous les avez manqué, sachez qu’ils seront encore dans quelques festivals jusqu’à la fin de l’été ! Puis Stephen Marley, alias Ziggy Marley, a pris ses quartiers sur la Grande Scène, distillant un mix teinté de reggae, de hip-hop et de R&B. Le Jamaïcain a su toucher le public et le faire bouger, notamment au son de son dernier single “Jah Army”.
Et il n’en a pas été autrement pour Solange la Frange, toujours aussi barrés et remuants, et le duo Rodrigo y Gabriela. Les deux Mexicains ont longtemps hésité entre classique, heavy metal et flamenco. Ils ont préféré tout mélanger et créer leur propre style. Et ils ont eu raison ! Etrangement méconnus dans leur pays d’origine, leur talent, leur énergie et leur musique explosent littéralement chez nous, aux États-Unis et en Asie. Remarquable !
Soudain, les minutes paraissent des heures…Vers minuit, c’est au tour du très attendu Ben Harper de faire son entrée dans les arènes d’Avenches. Précédé par The Lords of Altamont au Casino, le chanteur ne s’est pas montré aussi communicatif, malgré un format très rock, noyant son propos dans les longs solos de ses acolytes de Relentless7. L’Américain n’en a pas moins séduit les spectateurs avec son timbre unique et sa belle gueule (moi la première !). Il a également salué la beauté du site d’un «cet endroit est incroyable», avant de donner rendez-vous à ses fans «dans deux ans». Enfin, Lesley Meguid restera la jolie découverte folk de cette édition 2011.
Passons à la suite ! Samedi, petit tour du côté du Casino pour commencer. Festifs et énergiques, les genevois de Herbalist Crew ont fait mouche avec leur reggae aux influences soul, funk et blues. Une musique humaine et fédératrice ! Et vint William White…sa guitare et sa dégaine de surfeur… et sa voix pleine de chaleur tout comme sa folk imprégnée de sonorités caribéennes (il est originaire de la Barbade) et blues. Magique…
Peu avant 20h00 déboule la star des charts français, j’ai nommé M. Ben l’Oncle Soul ! Bonne humeur et énergie ont été les maîtres-mots pour ravir le public durant 1h30 de show, avec notamment “Seven Nation Army”, “Soulman” ou “Petite Soeur”. So Motown…ou presque ! Une petite pause au Restaurant des Arènes, le temps de manger une pizza végétarienne et boire une bière et ça continue avec Olivia Ruiz ! La petite brune, à mes yeux plus belle surprise de ce Rock Oz’, a fait preuve d’un punch sans précédent, mêlant à merveille les codes du rock, du flamenco et de la chanson française. Un démarrage en douceur, un hommage à Jim Morrison pour les 40 ans de sa mort et un final en trombe dans le fracas des guitares avec “La Femme Chocolat” reprise en choeur avec le public. Un véritable feu d’artifice humain !
Mais le feu d’artifice a laissé place à la pluie. Toutefois, Stéphane Eicher était heureux en entrant sur scène sous des trombes d’eau. «Vu la pluie, je m’attendais à un concert intimiste, mais vous êtes restés, merci!» Stoïque, venu pour le chanteur, le public (en grande partie alémanique) a en effet patiemment attendu sous les averses, alors que les techniciens préparaient la scène. «Vous voulez du thé?» Plein de compassion, sa propre tasse à la main, le Bernois s’est assis au centre de l’arc de cercle formé par ses musiciens: à sa droite, un trio guitare-basse-batterie emmené par la six-cordes inspirée de son compatriote Hank Shizzoe, à sa gauche, un quatuor à cordes. Un double ensemble complété par la chanteuse Heidi Happy (en représentation 3h00 plus tôt) et un slammeur en « Bärndütsch ».
Guitare folk sur les genoux, Eicher a ainsi pu revisiter son répertoire dans des arrangements aussi inhabituels que séduisants, “Chanson bleue” accompagnée par un cor d’harmonie, “Two People in a Room” par le vibraphone et la voix sucrée de Heidi, avant un “Déjeuner en paix” plus musclé, par exemple. Il n’a pas manqué de dédicacer un titre à Olivia Ruiz, à qui il succédait au coeur de l’amphithéâtre. Celle-ci avait fait de même un peu plus tôt pour l’auteur de “Carcassonne” (ville natale de la demoiselle).
Un bel anniversaire pour sa 20ème édition, Rock Oz’Arènes a réalisé une affluence record en cinq soirées : 37’ooo personnes se sont rendues dans les ruines broyardes, dont trois soirées à guichet fermé ! On se réjouit de remettre ça l’été prochain !