"Le rock est mort, etc.", on connaît la chanson. Si le songwriting est beau, le rock à moustache excitant, cela ne fait avancer en rien le schmilblick. Le dernier Black Rebel Motorcycle Club vous a scotché? Moi aussi (…)

Apparat

"Le rock est mort, etc.", on connaît la chanson. Si le songwriting est beau, le rock à moustache excitant, cela ne fait avancer en rien le schmilblick. Le dernier Black Rebel Motorcycle Club vous a scotché? Moi aussi. Et le dernier Editors vous a conquis après quelques écoutes et vous ne quittez plus l’album depuis – d’ailleurs cela vous fait penser qu’il faudra changer la collec’ de CDs dans votre bagnole. En plus, avec tous ces vendus de journaleux qui passent de la pommade sur tous les albums reçus gratos, c’est difficile de se faire une opinion si, oui ou non, un album est vraiment BON.

L’espoir perdure, car il y a encore des artistes comme Nick Cave et son projet Grinderman, des Liars qui nous ont fait vivre une expérience sonore au For Noise Festival ou même des Björk qui font plus partie des artistes qui cherchent, qui expérimentent que de ceux qui se laissent porter et qui "écrivent comme ça sort".

Parmi ceux-ci, Sascha Ring, a.k.a. Apparat. L’homme est originaire de l’Allemagne de l’Est, avant que Berlin – évidemment – s’occupe de jouer les pygmalions. C’est là qu’il fait la connaissance de T.Raumschmiere et qu’il fonde le label Shitkatapult. Donc plutôt du côté de l’électro, figurez-vous. Ce qui n’empêche pas le rockologue d’aimer. D’ailleurs, ceux qui ont accroché au projet électro-rock qu’était Faultline, où notamment Michael Stipe et Chris Martin sont venus prêter leurs voix, vont adorer ce Walls.

En 2000, Multifunktionsebene annonçait la couleur et Duplex quatre ans plus tard confirmait le talent du jeune homme. Mais penchons-nous sur cette nouveauté plutôt : une ouverture ("Not a Number") effectivement très faultlinesque suivi d’un "Hailin’ from the Edge" construit sur des basses minimales au possible, mais une mélodie vocale digne des plus berçants morceaux de Coldplay. Depeche Mode n’est pas loin et l’album n’a de cesse de se contre-balancer ainsi: des plages "ambient" contre de la pop (puisque c’est ça, finalement). "Limelight" et "Useless Information" ne sont rien d’autre que du remplissage chill-out bien sympa à écouter pendant l’apéro ou en lisant un bouquin, mais sont loin, loin derrière un "Holdon" séminal au possible – tout comme ce disque d’ailleurs, très actuel mais en même temps en avance sur son temps. En 8ème position, "Birds" est un autre pilier de cet album, avant de céder la place à "Arcadia" qui copie-colle les beats de "Holdon". Les mauvaises langues diront que c’est facile de faire de la musique moderne, mais les plus clairvoyants verront ici le talent d’un homme qui ne se confine pas à une seule idée: il creuse et ne considère jamais son travail comme fini.

En spéculant sur le fait que les ménagères de 2050 écouteront toujours des radios FM nostalgiques, il y a de fortes chances que celles-ci leur balancent du Apparat. Et ce ne serait que justice.

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