Dire que j’attendais l’album suivant des Felice Brothers serait un euphémisme. Leur dernier album, THE FELICE BROTHERS, me semblait très récent mais j’ai regardé quand même. Et on peut dire que j’ai bien fait puisque leur nouvel album est sorti le 7 avril. YONDER IS THE CLOCK, c’est son nom, est le deuxième album des frangins de New York sur une major, et il sort une année après le premier. Pour rappel, les Felice Brothers c’est ce groupe de folk américain, un chanteur av

The Felice Brothers

Dire que j’attendais l’album suivant des Felice Brothers serait un euphémisme. Leur dernier album, THE FELICE BROTHERS, me semblait très récent mais j’ai regardé quand même. Et on peut dire que j’ai bien fait puisque leur nouvel album est sorti le 7 avril. YONDER IS THE CLOCK, c’est son nom, est le deuxième album des frangins de New York sur une major, et il sort une année après le premier. Pour rappel, les Felice Brothers c’est ce groupe de folk américain, un chanteur avec une voix à la Dylan en plus mélancolique. Accordéon, violon, harmonica et guitare acoustique venant compléter le tout sur des airs alternant entre une profonde mélancolie (“Ruby Mae”) et une joyeuse ivresse partagée (“Whiskey In My Whiskey”). Pour ce qui est de ce nouvel album, pour tout vous dire j’ai été un peu déçu en l’écoutant la première fois, parce que j’y retrouvais moins de pure mélancolie, de celle qui a fait les perles mélodiques des enregistrements précédents. Mais après réflexion, “Ruby Mae” ou encore “Her Eyes Dart Round” ont beau être à ce niveau-là inégalables, YONDER IS THE CLOCK a d’autres qualités, peut-être plus subtiles, il a une âme, un esprit bien à lui.

Et pour un album d’americana délicat, quoi de mieux que de se mettre dans le bain en douceur. La première piste “The Big Surprise” est idéale, un tempo lent mais beaucoup d’instruments – sans jamais tomber dans l’ostentatoire –, du piano, de la caisse claire qui claque, et une montée en puissance entraînante qui finit d’un seul coup puis reprend sur un grincement de violon pour un dernier petit tour. Avec “Penn Station” ensuite on entre dans le vif du sujet, elle est plus classique, avec une structure assez simple, mais on prend la mesure du son que permet le studio, surtout les basses qui supportent le tout magistralement. Que dire du reste de l’album si ce n’est que c’est un chef d’œuvre. Avec “Sailor Song”, on a l’impression d’entendre du très bon Tom Waits, même sans écouter les paroles la musique suffit à transmettre toute la rude tristesse mêlée de douceur du marin parti en mer. La voix joue un rôle là-dedans bien sûr, cette voix rauque rappelle ses illustres prédécesseurs dont j’ai parlé plus haut, mais au-delà de ça on se rend surtout compte du talent d’écriture des Felice Brothers. Autant les paroles que la mélodie, la structure et le rythme, tout est somptueux.

Les plus grincheux se plaindront qu’ils se sont éloignés de la simplicité des débuts – dont “Radio Song” était un parfait exemple – mais voyons ça autrement, pour moi ils ont surtout su prendre le temps de poser leur musique. Sur THE FELICE BROTHERS, ils avaient pu mettre à plat leurs compositions bien rôdées, sur celui-là ils explorent d’autres pistes, un peu de blues, de rock. C’est un album plus fouillé, plus compliqué, plus élaboré. A mon avis ce qui change le plus c’est qu’ils n’ont pas écrit seulement des chansons seules, ils ont écrit un album. Bref, les Felice Brothers ont, avec ce nouvel album, porté leur musique à un autre niveau, ils ont la confiance et l’espace pour déployer leurs qualités et nous en faire profiter. Je sais que je me répète mais cet album est un chef d’œuvre.

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