Raphelson est de retour avec son second album solo, le bien nommé EVERYTHING WAS STORY, STORY WAS EVERYTHING. Accompagné du fidele John Parish à la production, (il travaillait déjà avec les Magicrays) et d'un bon nombre de guest (Erik Truffaz sur "Safe and Sound", Christine Ott sur "Horns In My Heart", entre autre), Raphelson offre un album sobre, subtile et profond.
L'ouverture se fait sur une intro au piano qui annonce un voyage dans un monde feutré, un monde dans lequel l'auditeur se fera transporter entre des balades dramatiques au piano, des country songs plus lancinantes et de la folk rêveuse. "My Everyday" est sombre, envoutante, hypnotisante, le banjo accompagnant parfaitement la voix très « Buckley » de Raphaël Enard donne de la profondeur à cette chanson effrayante. On fait un voyage dans un passé dur à situer. L'album continue avec "Safe And Sound" auquel participe la trompette discrète et suave de Truffaz. Un morceau triste mais aérien.
"Everything was Story" s'ouvre sur une guitare vintage comme on aime tous. C'est frappant comme le phrasé de Raphaël, plus que la tessiture, peut faire penser au toujours regretté Bukley. Le morceau se construit au fur et à mesure, jusqu'à s'arrêter complètement pour mieux repartir. Lorsque le banjo et la batterie arrive vers la fin, la chanson est à son apothéose. C'est très beau. "Ghost Of A Chance" commence par un banjo jazzy un peu plus lumineux que ce qu on a pu entendre jusque là, mais toujours dans une veine rétro qui fait du bien à nos oreilles en manque de bonne musique.
Sur "The Devil Danced" Raphelson permet même au « Tap Dancer » Laurent Bortolotti de rythmer la chanson et encore une fois c'est complètement réussi. "Horns In My Heart" est une sombre mélodie, plus dure, moins musicale. "Vagabonds" alterne entre français et anglais sur des simples harpèges de banjo, toujours aussi agréable à écouter. L'album se termine sur de la tristesse portée par un piano lent, "L. Lesley" est sans aucun doute la chanson la plus sombre même si on y ressent de la plénitude.
Raphelson suit son chemin qui, après les Magicrays, le mène sur des pentes plus profondes et gracieuses, plus discrètes également avec un album qui se résume bien en employant un seul mot au final, et c'est celui-ci : grâce. Quel bonheur de pouvoir compter sur des artistes autant doué dans notre vieux pays.