Trois ans après ce coup de pouce médiatique offert par la profession, Lisa Hannigan sort PASSENGER un second album qui doit maintenant affronter le regard de ceux qui attendent d'elle une confirmation. De notre côté, on fait partie de ces yeux qui étaient tombés sous le charme, avaient été renversé par la justesse de son splendide premier album et à l'heure de chroniquer ce second disque il ne fait aucun doute que les éloges reçues pour son premier opus peuvent être reconduite, car PASSENGER s’avère également d’excellente facture. Pourtant ça n'était pas gagné d'avance, car dès l'entame de "Home", le virage pris par l'artiste ne s’avère pas des plus opportuns et le gros risque pris avec l’orientation musicale choisie pour ce titre n’augurait rien de bon. D’envolées lyriques dénuées de sens à une utilisation abusive des cordes, HOME est à la première écoute un regroupement des caractéristiques propres aux titres surproduits encombrant les ondes des grosses écuries de la bande FM. Mais il s’impose toutefois comme un passage obligatoire, presqu’une épreuve à surmonter pour que le reste de l’album puisse être apprécié à sa juste valeur. Et cet effort se révèle d'autant plus satisfaisant qu'avec "A Sail" on retrouve la Lisa que l'on aime, toute en douceur, en légèreté, en simplicité et qui ne surjoue pas.
S’enchainent dès lors de multiple émotions au fur et à mesure que les titres défilent. les joyeuses sonorités irlandaises de "Knots" ; le non moins excitant "What I'll do" qui ferait sortir de son marasme n’importe quel dépressif ; l’apaisant duo avec Ray LaMontagne sur "O Sleep" ; le morne voyage qui nous balade à travers l’Amérique au son du ukulélé qu’est "Passenger" ; l’émouvant "Paper House" et le sourire du retour en enfance proposé par Safe Travels (Don't Die) sont autant de composantes qui font que l’on se retrouve à la fin de cet album sans s’en rendre compte.
Il est donc impossible de ne pas tomber sous le charme de Lisa Hannigan et bien que le monde de la folk acoustique soit déjà bien occupé par d’autres, l’humilité de son parcours rend encore plus admirable sa marche en avant vers un avenir qui lui octroi d’ores et déjà une place de choix parmi ses pairs. Et ce ne sont pas les trop nombreuses pales copies, dont l’existence musicale n’est due qu’à un nom acquis sous d’autres horizons et un carnet d'adresse mondain, qui réussiront à nous faire changer d’avis. Encore que ça, c’est quelqu’un qui m’a dit !