Da Silva en interview

 

Lords Of Rock : Nouvel album, nouvelle maison de disque, style musical différent, est-ce que 2012 serait l’année du changement ?

Da Silva : Ah oui, parce que je n’avais pas envie de faire un quatrième album, ça m’intéressait pas, j’avais envie de faire un nouvel album. J’étais à un point où j’avais fais le tour des guitares acoustiques, du violon et tout ça, les cordes, les cuivres, j’en avais mis beaucoup sur mes premiers albums. J’avais envie de quelque chose de beaucoup plus pop sur mon nouvel album, c’est pourquoi je me suis orienté vers Yann Arnaud qui est le réalisateur de Syd Matters et de Air, pour mettre les chose en forme différemment. Pour le changement de maison de disque, il me restait un album à faire chez Tôt ou Tard et je n’avais pas envie de le faire là-bas, donc je ne l’ai pas fait. 

 

L’ambiance est aussi un peu plus sombre, plus mélancolique. Tu étais dans un état d’esprit particulier lorsque tu as composé les morceaux ?

Non, non… Il faut dire que je n’ai jamais fait non plus dans le festif… J’avais envie d’un basse-batterie comme sur scène. Une fois que tu imprimes la rythmique et que tu ne joues pas les guitares tout de suite, tu as une autre ambiance. Et après l’humeur de l’album est en lien avec notre époque.

 

Il y a en effet des textes engagés sur l’état actuel de la société, sur la politique, est-ce que l’ancien punk que tu es, revient à la surface ?

Ah je ne sais pas (rires)… il est peut-être plus social. Il y a des choses qui m’ont bousculé, dont j’avais envie de parler, donc j’en ai parlé. C’est aussi la première fois que j’écris une chanson heureuse, il a fallu que je passe par la crise pour écrire une chanson d’amour sans rupture, c’est formidable (rires)

 

 

L’état actuel de la société te fait peur ?

Pas du tout ! Je ne me sens même pas responsable. C’est le sujet de cette chanson, on nous dit que le monde est en vrac, qu’on va faire des plans d’austérité, qu’il faut travailler encore plus, qu’il faut encore plus participer et je crois qu’on a déjà bien participé, on paie tous nos impôts, on fait gaffe à tout, on est hyper citoyen, on se tient correctement, ce n’est pas de notre faute si en France ils n’arrivent pas gérer un pays. Au lieu de dire aux gens qu’ils vont encore subir, je leur dit qu’il y a encore des choses qui sont gratuites, vous pouvez encore prendre du plaisir gratuitement. On a pas besoin de tout payer tout le temps.

 

Ta façon de chanter a aussi un peu changé, il y a parfois du « chanté-parlé », ça m’a fait penser un peu à Daniel Darc, aussi avec des textes poétiques.

Je me suis plus amusé avec ma voix, il y a des chansons qui sont plus chantées, des chansons qui sont vraiment parlées et il y a des chansons où il y a carrément des chœurs. Ça m’intéressait de casser un peu le format « chanson » et de pouvoir m’amuser avec ma voix. J’ai une voix assez linéaire, alors je trouvais bien d’exploiter le fait de parler, d’utiliser des chœurs très très haut. Ça donne un truc différent à l’album.

 

Notre site, notre webzine est spécialisé dans le rock, au sens large du terme, je voulais savoir s’il y a vais des rockers ou du groupes que tu admires et qui t’ont influencé ?

The Cure je les écouterai toute ma vie, tout comme Joy Division. J’adore les Rolling Stones, comme tout le monde non ?

 

Je ne sais pas si tout le monde les aime… C’est une question de goût… Donc t’es assez branché New Wave et année 80? Ça revient d’ailleurs pas mal à la mode.

Complétement avec des groupes comme Wu Lyf entre autre…

 

 

Et parmi les artistes français contemporains, dans cette « Nouvelle scène française » est-ce qu’il y a des artistes qui te touchent, que tu apprécies particulièrement ?

Pour moi la « Nouvelle scène française » ça n’existe pas, ce sont les maisons de disque qui ont inventé ça, c’est un effet marketing. Le seul mec qui a révolutionné la musique française, c’est Serge Gainsbourg, il faut pas raconter d’histoire. C’est le premier mec a avoir pris des samples de musique classique et les avoir joué comme des mecs qui font du hip-hop. Ils prennent des samples, ils mettent des beat autour et Gainsbourg faisait ça. Il utilisait aussi le « chanté-parlé », il utilisait des guitares et des arrangements différent de ce qui se faisait, c’est lui qui a révolutionné la chanson française et personne d’autre.

 

La tournée arrive bientôt, tu te réjouis de partir sur la route pour toutes ces dates ?

Ouais c’est cool, on se réjouit toujours. On sort de répétition d’ailleurs, c’était super. Sur scène je joue toujours autre chose, ça ne m’intéresse pas de reproduire les albums, donc là on se fait un truc assez explosif, c’est chouette.

 

Qu’est-ce qu’on peut souhaiter à Emmanuel da Silva pour 2012 ?

De la musique et d’être inspiré !

 

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