Ecouter Beirut, c’est avant tout se délecter d’une musique au son authentique et souvent incomparable. Après deux ans d’absence consacrés à diverses tournées, Beirut, pionnier incontestable de « balkan folk » en terre américaine fait son retour avec THE RIP TIDE. Patience, sa sortie officielle est prévue pour fin août 2011.
A la fois concis, mélancolique, enlevé et évocateur, le nouvel album du groupe a l'intelligence de se situer dans la lignée des précédentes réussites révélées au monde par son songwriter- chanteur, Zach Condon, tout en cherchant des lignes de fuite vers des terrains de jeux différents…
Si le son reconnaissable entre mille de Beirut est immédiatement identifiable sur la plupart des morceaux et si l'écriture reste passionnante, soignée et marquante, le brillant leader de la troupe réussit à surprendre (un peu) et à séduire (beaucoup) avec le très intimiste "Santa Fe", une électro pop song absolument renversante, où les synthés tournoient autour de la voix et de la mélodie. "East Harlem" est dédiée à la ville de New York, à ses rues, à ses gratte-ciels, mais surtout à la solitude ressentie dans une aussi grande ville. Un titre sorti comme single et entamé à chacun de leurs lives il y a déjà plusieurs mois. Le son est très complet et la musique, délicieusement bien orchestrée, accompagne la voix mélancolique de Zach.
Ici ou là, on remarque également des tentatives bienvenues d'ajouts d'éléments dissonants colorant joliment le son (The Rip Tide) et de bouleversantes parties de piano (Goshen) ou d'harmonium (The Peacock), ce qui permet de se laisser progressivement emporter par cette nouvelle collection de chansons, certes parfois un peu redondantes par rapport aux albums passés, mais convaincantes au final et de plus en plus saisissantes au fil des écoutes. "Vagabond" est le petit bijou de cet album. Une belle balade très attachante qui saura, à coup sûr, captiver les sens. Les paroles, et notamment le refrain, sont d’une beauté unique: « Left a bag of bones, a trail of stones, for to find my way home. Now, as the air grows cold, the trees unfold, and I am lost and not found » Les mots, seuls, ne peuvent décrire à quel point cette chanson m’a charmé.
Finalement, "Port Of Call" est une belle conclusion à cet album. Beirut y met fin de la même façon avec laquelle il l’a commencé, enchainant Ukulélé, piano et cuivres pour notre plus grand bonheur. Une abondance d’émotions musicales condensées en 33 minutes !