En tournée depuis la sortie de The Long Term Physical Effects Are Not Yet Known (2007), l’ex-crooner suédois nous fait le plaisir de passer par Lausanne pour donner un concert acoustique.
Adulé depuis la sortie de Whiskey (1996) par la scène pop franco-française, Jay Jay Johanson n’a eu de cesse de se renouveler afin d’expérimenter de nouvelles voies musicales et d’éviter de se retrouver catalogué. Les sonorités des débuts mêlaient les racines classiques du jazz à la musique plus actuelle du trip-hop et du downtempo ("It Hurts Me So"). Sa voix improbable n’a fait que de progresser pour se hisser au stade de castra triste sur "Milan. Madrid. Chicago. Paris." ou "Quel Dommage" tirés de Tatoo (1998). Sur Poison (2000), le son est devenu beaucoup plus rock ("Keep It Secret") tout en gardant une ambiance pesante et mélancolique ("Alone Again", "Suffering"). Un point commun à tous ses albums, Jay Jay Johanson se sent directement influencé par l’univers du septième art auquel il participera en composant la bande musicale de La Confusion des Genres, d’Ilan Duran Cohen (2001). Puis, le tempo s’est accéléré et a provoqué la rupture sur l’album Antenna (2002), plus proche du dance-floors et de la technosphère que de l’univers musical jusque-là familier. Ses détracteurs parlaient de pop FM alors que "On The Radio" et "I Want Some Fun" se répandaient sur les ondes comme des traînées de poudre. Les basses groovy et le son house de Rush (2006) ont poursuivi la pause clubbing du dandy.
Cette année, The Long Term Physical Effects Are Not Yet Known signe le retour en grâce de la jazzy-touch du Suédois, qui émerveillera les amoureux de la trilogie Whiskey/Tatoo/Poison. Dès les premiers instants de "She Doesn’t Live Here Anymore", l’ombre de "So Tell The Girls That I Am Back In Town", sorti dix ans plus tôt, plane comme une ombre. Sans se répéter, le style troublant et mélancolique s’est à nouveau ralenti. La voix du crooner retrouvé se fait grave sur les textes bourrés d’émotion de "Time Will Show Me". L’instrumentation est en perpétuelle évolution. La batterie, travaillée aux balais, se fait jazz sur "As good as it gets" alors que le tempo trip-hop entraînant de "Jay Jay Johanson Again" se rapproche de Beth Gibbons (Portishead). Ce dernier album laisse la sensation d’être porté et transporté par des mélodies délicates et langoureusement pop qui s’enchaînent naturellement. Un grand moment de prestation live à ne pas manquer ce jeudi 24 mai aux Docks de Lausanne
Discographie :
Whiskey (1997)
Tattoo (1998)
Poison (2000)
La Confusion des Genres, bande originale (2001)
Antenna (2002)
Rush (2005)
The Long Term Physical Effects Are Not Yet Known (2007)
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