Encore une actrice qui veut pousser la chansonnette, me direz-vous ? Oui oui, sauf que non. Contrairement à certaines collègues dont les essais musicaux se sont révélés au mieux inintéressants (pas de noms !), voire carrément nuls (toujours pas de noms !), la belle Emmanuelle Seigner s’acoquine avec les deux membres du groupe français Ultra Orange pour le meilleur (…)

Ultra Orange & Emmanuelle

Encore une actrice qui veut pousser la chansonnette, me direz-vous ?
Oui oui, sauf que non. Contrairement à certaines collègues dont les essais musicaux se sont révélés au mieux inintéressants (pas de noms !), voire carrément nuls (toujours pas de noms !), la belle Emmanuelle Seigner s’acoquine avec les deux membres du groupe français Ultra Orange pour le meilleur : un disque sans titre qui nous rappelle que les actrices savent parfois faire preuve d’un goût musical certain et chanter juste (citons au hasard une autre réussite : Jeanne Balibar).
Emmanuelle Seigner, donc. Actrice inoubliable des films de son mari Roman Polanski («Frantic», et surtout «Lunes de Fiel»), minois adorable, caractère languide et réservé (contrairement à sa sœur, l’hystérique Mathilde), on aurait pu croire qu’elle n’aurait pas les reins assez solides pour enregistrer un disque puis partir en tournée ! Force est de reconnaître qu’Emmanuelle s’en sort tout à fait honorablement, les compositions de Pierre Emery et Gil Lesage mettant en avant davantage ses qualités intrinsèques que ses défauts (au demeurant tout à fait légitimes).
C’est donc parti pour onze ballades rock sous influence Velvet Underground !
Le premier morceau, «Sing Sing», donne le ton : la voix d’Emanuelle ressemble de manière troublante à celle de Lou Reed par son rythme et son souffle, la musique douce et enlevée fait penser à Nouvelle Vague.  Le disque alterne ballades tristes («Simple Words », «Rosemary’s Lullaby», où Emmanuelle fredonne la berceuse chantée par Rosemary à son bébé diabolique dans le film éponyme de Polanski) et morceaux plus rock («Bunny», ou «Touch my Shadow», qui rappellent furieusement les Smiths ou les Pixies!).
«Don’t Kiss me Goodbye» fait  à nouveau penser au Velvet, la voix de la chanteuse évoquant furieusement celle de Nico, puis «Won’t Lovers Revolt Now» prend les chemins de traverse pour un road trip presque punk-rock, comme si les Sex Pistols reprenaient Bob Dylan (ou le contraire) !
Le très beau «Lines on my Hand» sort définitivement du lot, la voix d’Emmanuelle déployant des trésors de fragilité et de subtilité au service de cette composition mélancolique et bouleversante.
Ainsi, loin d’être une curiosité musicale, ce disque tient ses promesses et nous fait découvrir une interprète de talent, à écouter sans complexe !

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