Avi Buffalo – Interview @ Paléo

 

Lords Of Rock: Comment te sens-tu à l’idée de jouer au Paléo?

Avi Zahner-Isenberg: Très heureux. L’endroit est superbe et tout le monde est tellement accueillant. Je me réjouis de ce soir.

 

Qui est Avi Buffalo? Votre histoire?

Avi Buffalo est mon nom de scène qu’un ami a inventé lorsque j’étais encore à l’école. J’ai continué à l’utiliser lors de mon entrée en secondaire. J’avais un groupe qui s’appelait « Monograms » qui s’est séparé car je voulais faire de la musique plus douce, plus calme. Après une période solo sous le nom d’Avi Buffalo, des amis m’ont rejoint et on a reconstitué un groupe à part entière. On a commencé à faire des concerts et on a emménagé à Los Angeles. Là, on a eu de plus en plus de live et la règle était de ne jamais en refuser. On jouait jusqu’à 2h du matin pour ensuite rentrer chez nous, nous lever à 6h et aller en cours. C’était vraiment intense et quand je regarde en arrière, je ne pense pas qu’on avait besoin de faire autant de dates.

Rapidement, on a commencé à enregistrer un album avec mon ami Aaron Embry, qui jouait du piano pour Elliott Smith et Jane’s Addiction autrefois. Au départ, c’était juste pour le fun. Aaron voulait s’entraîner au métier d’ingénieur du son. Puis, quelqu’un du label Sub Pop a entendu ces essais et est venu à nous. La partie enregistrement a pris pas mal de temps car Aaron a eu un bébé entre temps mais une fois terminé, on a recommencé à tourner comme des fous. Après tout ça, le groupe a eu besoin de souffler, les membres ont d’ailleurs changé et on a pris du temps pour écrire de nouveaux morceaux. Aujourd’hui on est là et un deuxième album est en préparation.

 

“On est arrivés à un point proche du non-retour pour ce qui est de notre stabilité mentale”

 

J’ai lu ça effectivement, que tu essayais de prendre plus de temps pour toi. Néanmoins, tu as plusieurs side-projects… Est-ce que vraiment tu le prends ce temps?

Et bien, c’est vrai, pas assez ces derniers mois. Mais mes side-projects, c’est du temps pour moi aussi. Je les vois ainsi. Etre dans un groupe te fait prendre conscience de la manière dont tu joues, tu t’améliores, et ça donne donc envie d’essayer de nouvelles choses seul. Bien sûr que c’est important de ne rien faire, de se reposer, surtout après le temps qu’on a passé à tourner. Franchement, on sortait à peine de la high school. On n’était pas prêts! Ca nous a fait arriver à un point proche de celui de non-retour pour ce qui est de la stabilité mentale.

 

 

Tu as des influences très diverses. Si on parle de Michael’s House, par exemple, qui est l’un de tes nombreux projets solo, ça n’a rien à voir avec Avi Buffalo. C’est même un bordel incroyable!

C’est drôle que tu connaisses Michael’s House. Personne d’autre ne me l’a jamais mentionné je crois. C’est sûr que c’est un foutoir pas possible. Le but n’est pas d’en faire un album. Je le vois comme de la pure expérimentation, voir ce que je peux faire musicalement parlant, tout en espérant faire mieux plus tard (rires).

 

Tu parles de ton premier album éponyme comme d’une compilation de morceaux réalisés lors de diverses périodes et donc très éclectique. Il était également très frais, très jeune. Le prochain sera-t-il différent?

Jusque là, il semble se profiler ainsi. Tous les nouveaux morceaux se distancent du premier album. Chacun possède une sonorité particulière. J’étais très inquiet de ne pas y arriver car AVI BUFFALO contenait des morceaux dont certains dataient de plusieurs années déjà. C’était vraiment une compilation de tout ce que j’avais pu faire en trois ans. Cette fois, seuls six mois séparent les uns des autres. Je préfère cette tournure-là car c’est plus spécifique émotionnellement, disons.

 

On peut également lire que tu n’était pas pleinement satisfait du premier car les morceaux originaux, avant enregistrement, étaient bien plus tristes, lents,…

Plus sombres!

 

Exactement. Tu penses que le deuxième se rapprochera mieux de tes envies?

Lors de l’enregistrement du premier album, nous n’avions aucune intention de devenir connus ou signés sur un label. On avait fait ça dans l’idée d’une expérience. Mais il a été signé! Et le prochain sera enregistré professionnellement aussi, pas comme un Michael’s House, mais ce ne sera pas toutes ces couleurs arc-en-ciel, jaunes et vertes que contenait le premier. Je ne dirais pas que je n’en suis pas satisfait. Je le suis mais j’y changerais pas mal de choses si c’était à refaire. Le second sera plus simple. Deux guitares, moins de notes, mais tout autant de choses à dire. Il y aura également d’autres personnes au chant, comme ce vieux crooner noir, ou des synthétiseurs possédés.

 

“Ariel Pink est, pour moi, l’un des songwriters les plus talentueux au monde.”

 

Au milieu de tout cela, trouves-tu encore du temps pour écouter de la musique, tout simplement?

Bien sûr! Je viens d’acquérir le nouvel album de Big Boi. C’est vraiment bien. Autrement, l’album de Little B. Il fait de la musique depuis quelques années déjà mais surtout des enregistrements « maison », des mixtapes. Ses paroles sont incroyables, vraiment magnifiques, tout en restant très simples. Ce nouvel album, lui, est très « hi-fi ». C’est un peu comme l’évolution d’Ariel Pink, qui pour moi est l’un des songwriters les plus talentueux au monde. Tout d’un coup, sa musique a été parée de manière à être plus accessible, ou quoi que ce soit. C’est intéressant car on y perd beaucoup mais cela peut également rendre le matériel plus beau encore.

Dans un tout autre style, j’écoute ETHIOPICS qui regroupe du funk éthiopien, toutes ces cassettes perdues et retrouvées datant des années 70. On ne sait même pas qui joue certains des morceaux. C’est un grand mélange de funk, de musique africaine, de soul, de guitares, et tout cela devient rock’n’roll.

 

Quand pourra-t-on écouter ton deuxième album?

Oh… On va commencer à l’enregistrer dans un mois et demi probablement. Et, encore une fois, ça sera totalement différent de l’expérience précédente. La dernière fois, on enregistrait chez Aaron, alors que là on a réservé un studio pour deux semaines en octobre. On sait ce que ça va nous coûter et on va essayer d’utiliser le temps de manière productive. Ce sera au studio Dreamland, à New York. Le studio est caché dans les forêts, très proche de Woodstock, et on logera dans une maison juste à côté. Le cadre est vraiment magnifique et on y passera deux semaines à vivre et respirer musique.  

 

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