Interdis dans une poignée d’Etats aux USA, les Black Lips font pourtant de la musique on ne peut plus joviale, qu’ils appellent Flower Punk. Recommandé et chéri successivement par nos compatriotes érudits The Mondrians et Welingtons Irish Black Warriors (WIBW), le groupe d’Atlanta avait déjà fait le crochet en 2008 du côté du Romandie à Lausanne, concert manqué malheurusement.

The Black Lips

Interdis dans une poignée d’Etats aux USA, les Black Lips font pourtant de la musique on ne peut plus joviale, qu’ils appellent Flower Punk. Recommandé et chéri successivement par nos compatriotes érudits The Mondrians et Welingtons Irish Black Warriors (WIBW), le groupe d’Atlanta avait déjà fait le crochet en 2008 du côté du Romandie à Lausanne, concert manqué malheureusement. Dès lors, impossible de ne pas aller vérifier leur cote de popularité lors de leur venue à Berlin à la Festsaal de Kreuzberg – un joyau de salle garage – avec la peur au ventre. Se prendre une chope en pleine poire ? « Non, tu risques de te faire niquer les oreilles par des amplis trop forts, de voir un guitariste cracher en l’air et essayer de ravaler son crachat… peut-être même de le voir se mettre à poil (et peut-être qu’il se branlera). Mais tu va aussi entendre des merveilleuses chansons… ». Sur les conseils avisés d’un membre des WIBW, la prise de risque s’est avéré en effet payante.

Accompagnés des locaux Hara Kee Rees (garage Nuggets) et des indécents King Khan & BBQ Show (malgré quelques longueurs, quel show), les Black Lips ont proprement renversé les quelques 300 personnes présentes. En restant loin du chaos de l’album LIVE IN TIJUANA – enregistré dans un bar de prostituées, à voir absolument – les Américains nous font penser à des Libertines première époque. Spontané, approximatif, jouant fort, et chantant à tue-tête, main dans la main, un pied dans le précipice, des véritables petits hymnes autant décadents qu’impitoyables, à l’instar de ce O Katrina ! : « O, Katrina! Why you gotta be mean? You saw a highway down in New Orleans. I can’t believe what I saw on the telescreen. O, Katrina! Why could you be so mean? », le quartet est tout simplement ce qu’on a vu de mieux depuis fort longtemps.  Le bassiste Jared Swilley démontre son aptitude à l’auto crachat tout en tenant le rythme de croisière du groupe : vite, très vite, sans pause, hormis pour réquisitionner des bières au public. Parmi tous ces groupes shoegaze-psyché (Brian Jonestown Massacre, Warlocks, Deerhunter, la liste est longue…), les Black Lips sont sûrement les plus incapables car les plus j’m’en foutistes à coup de  guitares désaccordées et d’un son assez limite, mais aussi les plus géniaux en concert. Et pour finir, leur nouvel album 200 MILLION THOUSAND sort dans deux semaines. Beaucoup de choses nous paraissent fades dorénavant…

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