Le très prolifique et hétéroclite Mark Lanegan est de retour avec son nouveau projet: intégrer le duo Soulsavers en y apposant le timbre rauque de sa voix, qui contient cette touche de velours qui a fait sa réputation. Sans atteindre la beauté de Ballads of the Broken Seas, réalisé avec Isobel Campbell, It's Not How Far You Fall, It's the Way You Land se démène entre country éthérée (…)

Soulsavers

Le très prolifique et hétéroclite Mark Lanegan est de retour avec son nouveau projet: intégrer le duo Soulsavers en y apposant le timbre rauque de sa voix, qui contient cette touche de velours qui a fait sa réputation. Sans atteindre la beauté de Ballads of the Broken Seas, réalisé avec Isobel Campbell, It’s Not How Far You Fall, It’s the Way You Land se démène entre country éthérée, blues dithyrambique, indiens morts et foi teintée de désillusion. La pochette le laisse déjà aisément distinguer. Quelques notes de piano, une traînée aigüe, un rythme minimal, quelques échos, le voyage est entamé, lentement mais sûrement. Pas de surprise majeure dans cet album, si ce n’est la splendide reprise de "Through My Sails", composée il y a déjà quelques temps par Neil Young.  Les déséspérantes envolées lyriques si chères à Mark Lanegan ne sont pas à exclure, notamment sur "Paper Money", progressif et dégressif à la fois, magnifiquement court et suivi par l’instrumental "Ask The Dust", qui ne porte pas son nom pour rien, parce que digne de John Fante. Long, sombre, torturé, bucolique. "Spiritual" nous amène vers des sphères mentales et parallèles, avec ses paroles dépouillées, répétées de façon hypnotiques et linéaires, sur des sons organiques continus, presque envoûtants. "Kingdoms of Rain", ballade profonde, nous plonge dans un inconscient déjà maintes fois visité, quelquefois embué. Plus loin, "Arizona Bay" vient marquer une deuxième pause instrumentale, ici tourmenté, là fatigué. "Jesus of Nothing", avec ses percussions tribales, vient nous annoncer que nous arrivons au bout du chemin. Peu après, sans prétention, "No Expectations" (reprise des Rolling Stones) marque de son empreinte indélébile la fin de ces instants suspendus entre vie et mort, ciel et terre, sons et musique. Une expérience à vivre en silence, dans le calme et la solitude.

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