The Vaselines embrase la musique de 2009, c’est la résurrection rock de
l’année, admirés par Kurt Cobain, NME blabla, etc. Fraîcheur peut-être…
reste que ce groupe lubrique était bien inactif. 17 ans, depuis ALL THE STUFF AND MORE. Reformation en 2006, et ENTER THE VASELINES cette année. Moitié
best of, moitié démos, l’occasion de vérifier si ce phare des années 1990 a
bien tenu les tempêtes de nouvelles influences qui ont déferlé depuis.
Ok cowboys, que cachez-vous donc là-dessous? Eh! bien: caleçons, strings et
le reste. “The Day I Was A Horse” saisi les femmes au lasso. A vue. Sans
prétention aucune. On imagine les groupies danser lors des festivals, dans le
faste de la déchéance moderne, ne comprenant rien aux paroles de ce groupe
d’Écossais.
Si vous vous rappelez vaguement des Strokes, The Vaselines vous rafraichira les
sens… avec des aléas country plus américains que les New Yorkais précités.
Car oui! en réalité je vous le dis, il y a les atmosphères sereines des
grandes plaines, perturbées par des poils comme hérissés par l’électricité
statique d’une guitare saturée (c’est “Hairy”). “Monsterpussy” est de la même
trempe.
Pourtant, jusqu’à ce moment, il n’est pas réellement possible de mesurer les
performances des Vaselines, leur profondeur cachée.
C’est “No Hope” qui affine les courbes de l’album. A partir de ce morceau, on
sort enfin des préjugés tournant autour de ce groupe… avec cette ballade
aux parfums modernes et poussiéreux à la fois. Une voix rocailleuse, ôde au
désespoir des aventuriers téméraires, ceux qui ont tout vu, sauf ce qu’ils
ont toujours cherché dans leur coeur.
“Oliver Twisted” souffle dans l’harmonica, guitares et batterie frappant le
sol, saisie sensuelle, l’expérience du toucher, ferme et violent. Des sons qui
prennent au cou.
Voilà, nous y sommes. The Vaselines corrompt la règle.
Il existerait, parfois, des exceptions aux détours des sentiers battus par les
étoiles filantes britanniques. Aujourd’hui encore sous les feux de la rampe,
The Vaselines possède en fait l’amplitude d’un groupe de sages hippies (!).
“Sex Sux (Amen)” et “Slushy” en sont d’ailleurs l’éclatante confirmation.
Ne snobbez pas les vieux routards, ce serait rater une belle occasion de se
faire plaisir.