Rocket Juice and the Moon

Damon Albarn est un habitué des collaborations prestigieuses (Gorillaz, The Good, the Bad & The Queen) et, de temps à temps, surtout depuis quelques années, toujours front man de Blur (dont l’actualité alimente les réseaux sociaux en raison d’un concert à Hyde Park pour la cérémonie de clôture des J.O London 2012… Je suis sur le coup !). Ce type est juste un génie… Comment expliquer autrement qu’il puisse passer, avec une facilité déconcertante, d’un album de Gorillaz à une ballade blurienne (Under the West Way) tout en composant un opéra sur le DR. DEE (époque Elisabéthaine), album qui sort ces jours.

Cette fois, il s’associe à Tony Allen (Fela Kuti), excellent batteur nigérian (déjà sur présent sur The Good, the Bad & The Queen) et Flea, dynamique et charismatique bassiste des Red Hot Chili Peppers (actuellement en tournée). Le groupe nommé Rocket Juice and the Moon s’est déjà produit en live fin 2011 à Cork (Irlande) et à Marseille (Fiesta des Suds, France).

 

 

La basse de Flea semble être la clé de voûte du groove créé par Albarn. Quelle bonheur de voir le bassiste suivre son batteur, et non le guitariste comme dans certaines formations ! Son influence n’est donc pas négligeable, chacune de ses collaborations (rappelons-nous de celle avec Thom Yorke) étant judicieuse, adéquate et toujours affutée. L’ensemble ne lésine pas sur la complexité et la quantité notamment sur l’instrumental "Worries" ou sur "Night Watch". La rythmique est encore plus profondément accentuée sur "Check Out". Seul bémol sur la longueur des chansons qui sont, pour la grande majorité, de deux-trois minutes maximum.

Le groupe invite aussi des connaissances comme la merveilleuse Erykah Badu sur "Hey, Shooter" qui est un des morceaux les plus percutants du combo. Le trio est donc capable de créer des chansons groovy, ensoleillées avec un beat plus jazzy par moment (Rotary Connection) avec l’appui de Hypnotic Brass Ensemble, groupe absolument fantastique à l’aura indescriptible en live. Une autre collaboration étonnante et subtile se trouve sur "Follow-Fashion" avec l’appui de Fatoumata Diawara, chanteuse malienne, et le rappeur ghanéen Manifest, avec la présence discrète de Damon Albarn. Leur connivence est particulièrement lumineuse sur scène. Si vous voulez un brin de frisson, ne loupez pas la ballade poignante "Poison" où la voix de Damon Albarn est envoûtante, et semble comme une réminiscence d’un des meilleurs Blur (retour à la maison ?). Un moment de grâce au milieu de ce tumulte d’afrobeat.

 

En effet, la voix d’Albarn n’apparaît pas vraiment (Rotaty Connection, Benko et donc Poison). Il est désormais très en retrait vocalement sur ses projets, même si, à chaque fois, sa voix, reconnaissable dès la première seconde, ajoute une touche magique. Parfois, au détour d’un titre, on se surprend à trouver cela trop facile et un brin abusivement répétitif, notamment sur "There", 4 minutes 51 de rythmique répétée ad nauseam !

Cet album laisse, en définitive, comme un goût sommaire où de grands artistes, un brin dilettante, ont jeté quelques compositions comme on jette des bouts de pain aux pigeons, bien secondés par des potes aux sonorités africaines. Remarquez, je connais beaucoup de pigeons qui vont suivre les bouts de pain et vont se contenter des miettes des trois merveilles associées. 

 

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