Naive New Beaters

Ça y est , c’est fait, ils sont de retour ! Histoire de ne pas vous sentir étrangers à cette chronique, je vais re-situer le contexte. Flashback (pour les défenseurs de la langue française on dit “analepse”).

Les Naive New Beaters, ou NNBS, révélés en 2007 grâce au concours CQFD des Inrocks, accouchent d’un petit WALLACE en 2009. Bien entendu, cet heureux évènement fait suite à quelques fausses couches (ou plutôt d’albums plus ou moins officiels) comme GOOD SHIT MUSIC ou FAT LOVE. Leurs influences ? Elles vont de AC/DC à Metronomy, en passant par les Strokes et Ratatat. Avec des titres comme “Get Love”, “Bang Bang” et “Live Good”, utilisés en masse pour des spots TV, des génériques d’émissions ou même comme hymne officiel de la maison de retraite de Villefranche sur Cher (un truc comme ça, ça ne s’invente pas !), leur carrière était définitivement lancée. Leur cool attitude séduit les jeunes, leurs look rétros font craquer les octogénaires, et le petit accent de David Boring, le chanteur américain, en fait marrer plus d’un. Malgré une sous médiatisation de la scène alternative en général, les NNBS font leur trou et partent à l’assaut de festivals majeurs : Rock en Seine, Sziget et Glastonbury pour ne citer qu’eux. La tournée s’achève, le plus dur est fait. Faux !

Retour en 2012, il est temps de passer aux choses sérieuses, la confirmation, étape pendant laquelle beaucoup se sont cassés les dents (phrase légèrement cliché). L’avantage quand on débute, c’est qu’on vadrouille pour se faire connaître, on multiplie les concerts et on voit quelles chansons plaisent le plus. L’album sort seulement quelques années après ; lorsque les groupes ont un répertoire assez large pour le composer, en y ajoutant un ou deux nouveaux morceaux. Pour le deuxième, on repart de zéro. Tout est à refaire, et en mieux !

 

 

Le titre et la pochette de l’album mettent tout le monde au parfum dès le départ. LA ONDA ne sera en aucun cas un album ultra-sérieux visant à fustiger la classe politique, ni même s’indigner contre l’équipe de France ne chantant pas la Marseillaise. On perçoit plutôt un message du genre : “Eh les potos, on est de retour en pleine galère, mais on va faire la fête tous ensemble”. Les premiers morceaux vont d’ailleurs dans ce sens là. Si le premier fait office d’introduction, le deuxième, “Shit Happens”, a le potentiel pour devenir un véritable tube. Le flow unique de David Boring ouvre le bal avant d’être rejoint par les beats de Eurobelix, l’homme-machine, et les riffs maîtrisés de Martin Luther BB King, le guitar hero pasteurisé. “Shit happens every day, but it’s alright”… Sur le refrain, on s’imaginerait bien à Tahiti aux côtés d’une vahiné, un collier de fleurs autour du coup et un verre de punch entre les mains (à consommer avec modération cela va de soi). En voilà une surprise, on est passé des côtes californiennes de WALLACE, aux atolls du Pacifique. Ambiance également retrouvée sur “La Onda”, “Heatwave” et “Basic Zoom”.

Moins de surf, plus d’exotisme… de tropicalité ! Telle est la devise de ce nouvel opus. L’autre nouveauté de cet album, c’est que Boring met un peu de côté la pop rappée chaloupée pour laisser de la place à des morceaux plus chantés. On apprécie donc pleinement sa voix sur “Friends”, la chanson la plus calme de l’album, “Over The Years” ou encore “Fourteen”. Agréable surprise.

Les Naive New Beaters nous livrent certainement là leur disque le plus abouti. Si GOOD SHIT MUSIC sonnait plutôt funky, FAT LOVE était un concentré de boom-boom et de hip-hop, WALLACE dépassait définitivement les frontières pour s’installer en Californie, LA ONDA ajoute quant à lui une facette de plus aux parisiens. Associant avec génie énergie, douceur, positive-attitude (cf. Lorie) et exotisme, cet album sera votre remonte pente idéal en cas de coups durs. Et si par chance tout va bien… Foncez quand même l’acheter (en triple exemplaire !), parce que ces gars là ont vraiment la classe à Dallas.

 

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