PSYCHE Nous vous
présentions il y a quelques mois le premier album de Malachai avec une critique
dithyrambique. La bonne surprise du premier disque étant passée, c’est avec
beaucoup d’attentes que nous nous intéressons au nouvel opus du duo de Bristol.
Lorsque l’on réalise un
premier album incroyable, la pression pour le second doit être assez
importante. Et les questions existentielles doivent tourner en rond dans la
tête des musiciens. Continuer dans la même lignée ? Changer de
direction ? Etre original ? Surprendre ses fans ? La mission
pour Gary Ealey et Scott Hendy devient alors fort compliquée. Les deux compères
avaient réalisés un sans faute avec UGLY SIDE OF LOVE en ajustant un rock
psyché intemporel et varié. La réponse a cet album s’appelle désormais RETURN
TO THE UGLY SIDE et soyons honnêtes, on n’arrive pas au nirvana du premier
effort. Pourtant les deux artistes se sont donnés les moyens et au niveau de la
créativité et de la complexité des titres, ils sont allés très loin. Mais
voilà, il manque un petit quelque chose, peut-être cette petite touche de
génie, ces ambiances si particulières ou les agréables mélodies que l’on
trouvait sur UGLY SIDE OF LOVE.
L’élégance
psychédélique
Bristol n’est pas la capitale
du trip-hop pour rien. Avec Portishead et Massive Attack en tête de liste, les
groupes locaux ont de quoi être influencés. Malachai a d’ailleurs été lancé par
Geoff Barow (Monsieur Portishead). Mais pourquoi parler de trip-hop ? Tout
simplement parce que la direction du groupe semble avoir dévié dans ce style.
Dans le fond ce n’est pas un crime, mais les amateurs de rock psychédélique
seront sans doute un peu déçus de ce virage. Par contre, les gens qui
apprécient le trip-hop vont se régaler à l’écoute ce nouvel opus. L’originalité
est bien présente, les samples de Scott Hendy vont transporter l’auditeur et la
réalisation est superbe. Certains morceaux transpirent le cinéma (Monsters,
Rainbows, Monster), d’autres s’apprécient au fil des écoutes (Anne, No More
Rain No Maureen, Mid Antartica) et le tout s’écoute de manière très attentive. De
petits détails subtils, des sons bizarres, quelques notes de guitares se
remarquent en écoutant avec attention. La voix de Gee Ealey est douce et
envoûtante à la fois, un vrai plaisir. Les morceaux sont placés dans un
contexte et il y a quelque chose s’approchant du concept-album avec notamment
les interludes instrumentaux.
Si le côté trip-hop a pris
le dessus, l’élégance psychédélique reste heureusement présente. Ce n’est pas
un virage à 180°, le groupe a gardé quelques influences 70’s, funky ou soul. Ce
disque fait véritablement plaisir à entendre, il a de grandes qualités, mais au
final on ressortira plus facilement son prédécesseur.
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