Linkin Park

Linkin Park – ou comment faire aimer le rap aux métalleux. En 2010, A THOUSAND SUNS signait l'arrêt de mort de Linkin Park. Un album qui reste un mystère de composition pour moi. Certains y voient un simple échec artistique, une erreur de parcours, d'autres un essai musical sans doute un peu avant-gardiste ou visionnaire. Le genre d'expérimentations et d'efforts musicaux qui ont du mal à passer auprès du public. Mais avec une carrière comme la sienne, Linkin Park pouvait se permettre un tel écart. Avec LIVING THINGS, A THOUSAND SUNS est déjà du passé. C'est tout oublié, car Linkin Park, le vrai, celui qui fait vibrer les foules, est de retour ! Comme quoi une résurrection est toujours possible.

LIVING THINGS commence fort, par le meilleur titre de l'album : "Lost In The Echo" et le phrasé impeccable de Mike Shinoda. Qui pourrait bien résister à sa voix suave et intense ? On continue dans la même veine avec "In My Remains", puis le single "Burn It Down" qui par ces sonorités nous conduit tout droit détruire quelques champignons dans le monde de Super Mario Bros.. Nos Californiens se déchaînent ensuite sur "Lies Greed Misery", un parfait mélange des genres, un titre violent comme on les aime.

On se calme un peu avec "I'll Be Gone", qui n'est pas sans rappeler "What I've Done", et "Castle of Glass", le Linkin Park de base, celui de l'époque de "Breaking The Habbit" avec ce rythme syncopé dès l'introduction. Retour en force avec "Victimized", avant de retrouver la douceur de "Roads Untravelled" et celle de la voix de Mike, qui passe derrière le piano. "Skin To Bone" nous invite ensuite à danser son tango. Puis c'est au tour d"Until It Breaks" de nous exposer ses strophes pures rap : s'en est un peu trop pour mon âme de métalleux, jusqu'au pont qui défait l'atmosphère du début, et m'emmène surfer sur une vague hawaïenne pour me conquérir entièrement. La transition "Tinfoil" nous guide vers le dernier titre de l'album, "Powerless", plutôt calme et agréable, sans grand enthousiasme.

Mike Shinoda est beaucoup plus présent au chant clair sur cet album, pour notre plus grand plaisir. Et la voix à Chester est toujours aussi parfaite – mais il faudrait plutôt dire les voix, puisqu'il en arbore plusieurs. Il y a d'abord la voix claire de "Burn It Down", puis la voix trash de "Victimized", et enfin celle de "Lies Greed Misery" qu'on qualifierait de féminine au moment des « You did it to yourself ». Dans les trois cas, c'est un vrai bonheur d'entendre Chester tantôt se fendre, tantôt se caresser les cordes vocales.

La réussite de Linkin Park c'est l'harmonie parfaite entre le rude et le tendre, un armistice signé entre trois genres totalement opposés : le rap, l'électro et le métal, qui forment ici un accord parfait de trois notes qui ont chacune le même poids. Un compromis entre les graphistes des rues porteurs de casquettes, les effleureurs de platines et les chevelus gratteurs de guitares. Aussi éclectiques qu'ils puissent paraître, les membres de Linkin Park représentent à la perfection cette alliance possible entre les genres. Une alliance dans laquelle tout le monde y trouve son compte. Et on comprend donc mieux leur succès, dans la volonté de réunir les trois mondes sous une seule et même bannière. J'adhère !

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