Foire aux Vins

 

Dans Colmar et environs, inutile de chercher un seul métaleux ce dimanche 5 aout 2012. Ils étaient tous à la foire aux vins, s’affichant avec de nombreux tee-shirts à l’effigie de leur groupe favori, et bien sur, les cornes du rockeur à la main !

Lonewolf ouvre le bal. Cette légende du métal français né au début des années 90 à Grenoble a séduit d’emblée son public par ses riffs sortis des années 80 sur un son lourd, soulignée par de bonnes lignes mélodiques quand elles étaient audibles. Hélas, l’ingénieur du son devant être en pause (il ne peut y avoir une autre explication), toutes les potards devaient être à fond, basses comme aigus. Le résultat : tout tremblait (ca c’est cool), la musicalité est difficilement compréhensible (ca, ca l’est moins), et les aigus sont franchement douloureux. Vraiment dommage car on était très proche du meilleur de Black Sabbath. Et si Lonewolf est présent ce soir-là, c’est grâce à un excellent batteur alsacien débauché le jour-même qui remplace leur batteur empêché au dernier moment. Il a vraiment assuré. Le public, équipé pour la plupart de protections auditives, apprécie ce court apéritif et est en appétit pour la suite.

Nightmare enchaine le show. Cette autre formation de Grenoble, fondée à la fin des années 70 et revenu sur le devant de la scène en 1999 avec un line up légèrement modifié après plus de dix ans d’absence, est vraiment le genre de cauchemar qu’on voudrait avoir tous les soirs ! L’ancien batteur Jo Amore a eu l’excellente idée de prendre la ligne de chant, et, avec son énergie et son charisme, nous emmène vers un excellent heavy métal anglophone made in France. Là encore, le technicien du son devait être en train de déplacer sa voiture, ou partout ailleurs que derrière sa console !

 

 

Après plus de temps de préparation scénique pour les décors, on entre dans la phase métal symphonique. L’ambiance monte encore d’un ton, la fosse se remplit pour accueillir Epica (et l’ingénieur du son, par la même occasion, personne n’a rien dit, mais ca c’est remarqué même si ce n’était pas encore parfait). Ce groupe néerlandais s’est fait une excellente réputation par ses albums aboutis. Sur scène, ils continuent à faire monter l’ambiance, enchainant les titres de tous leurs albums. Difficile de quitter les yeux de Simone Simons, chanteuse de groupe qui prouve qu’on peut avoir une belle voix parfaitement travaillé, et un physique parfait !

L’attente créée pour Within Temptation fait encore monter l’ambiance du public. Les gradins sont remplis, la fosse essaie de se tasser pour laisser passer encore quelques fans, et même le public du fond appelle le groupe alors que le décor n’est pas encore fini d’être installé. On ne pouvait espérer meilleur accueil pour ce groupe de renommée mondiale qui nous donne le meilleur de lui-même, aidé par un jeu de lumière qui suit par moment les accents des titres piochées la-encore de plusieurs de leur album. Le son est vraiment parfait (merci, technicien du son de bien vouloir remplir ta fonction), le plaisir absolu. Et si on vous dit que Within Temptation fait la pluie et le beau-temps, vous pouvez confirmer, car c’est au moment où l’on entend "Mother Earth" qu’il se met à pleuvoir, gâchant à peine la fin du concert pour les quelques partis du théâtre non protégées.

 

 

Nightwish termine les festivités dans un décor soigné, accompagnées de nombreux effets scéniques : flammes, lumières… Si le son redevient à peine mal réglé, la nouvelle chanteuse de Nightwish réussit à s’imposer dans ce spectacle de sons et de lumière, malgré ses capacités vocales un peu inferieures à celle de la chanteuse ayant fait connaitre le groupe comme l’un des piliers du métal symphonique.  Pourtant, elle commet une vraie faute de gout : une belle robe de soirée à fleurs, alors que tous les musiciens passés sur scène avant cultivait leur culture vestimentaire rock. Là-encore, le groupe pioche parmi les meilleurs titres de sa carrière, toujours soutenu par un public vaguement fatigué mais toujours réceptif. Ils reprennent aussi un titre de Gary Moore, "Over the Hills and Far Away", mais à leur manière ! Le final, des confettis géants, subliment la scène pour l’adieu aux légendes du rock venues nous emporter ce soir.

On dira la même chose que pour Woodstock, il y a ceux qui y était, et ceux qui regretteront, mais ce soir-là à Colmar, c’est enfin le triomphe (surtout de manière locale) au métal symphonique ; acclamé par un public toujours réceptif et soutenu par chacun des groupes qui ont su, chacun par leurs personnalités et leurs compositions, entretenir cette relation.

 

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