Il y a quelques semaines, le Bus Palladium proposait une soirée privée sur invitation. Suite à ma soirée pour DAD, j’ai reçu une invitation. En bonne poire que je suis j’accepte tout de suite ! Je me dis que ça peut être marrant, qu’il y aura peut être une bonne ambiance. Après réflexion c’est vrai que la soirée s’annonce déjà exclusive. L’organisatrice me demande mon nom et celui de la personne qui m’accompagnera. Chose faite, je retrouve mon ami vendredi, on patiente jusqu'à 23h30 en buvant quelques coup près d’Oberkampf. Je lui précise que je n’ai aucune attente sur cette soirée mais qu’on risque de bien s’amuser, nous provinciaux au milieu de ce public parisien.
Arrivée à l’heure prévue devant la salle, une queue phénoménale attend de rentrer. Le gars qui s’occupe de filtrer, chapeau à plume sur la tête fait entrer une première vague de jeune à badges… Je rigole. Ma place est-elle ici. Le vigile nous fait comprendre qu’il fallait revenir dans une heure, qu’il fallait réguler les entrées. Ok… On trouve une occupation pendant ce temps. Deuxième essai. La queue est toujours aussi longue, les jeunes filles bien habillées arrivent tant bien que mal à attirer l’attention de l’homme au chapeau « on est sur la liste de Machinchouette », « ok vous êtes combien ? » « On est 18 ! »…Je reste un peu sans voix, la soirée n’est pas si exclusive que ça. Après tout je préfère. Une demi heure plus tard, on arrive enfin à s’annoncer comme étant sur la liste de truc, qu’on était deux. Robin des bois me demande qui m’accompagne. Après l’avoir présenté, il s’adresse à lui : « Pas cool ta veste. » Mon ami portait une veste/blouson style K-way aspergée de peinture blanche qui à mon sens rendait plutôt bien. « Ben au pire je peux l’enlever », « Non, ça va pas le faire là », « Ben euuh », « Non mais laisse tomber ». Mes oreilles n’ont pas supporté cet aveu discriminateur. Robin des bois faisait rentrer des dizaines de jeunes bien sappés mais nous a refusé l’entrée alors qu’on était sur la liste. L’important n’était donc pas la quantité mais la « qualité » du public invité. Je n’ai pas eu envie de parlementer, on est parti, écoeurés de la scène à laquelle on avait assisté.
On était ou déjà ? Ah oui au Bus Palladium, une des salles « rock » les plus réputées de Paris. Vous avez dis rock ? Je m’excuse mais je crois qu’on ne défini pas ou plus le rock de la même manière. Ce mouvement né d’une jeunesse en pleine recherche de liberté est-il devenu un effet de mode auquel seul un monde hermétique a accès ? Je ne sais pas ce qui se tramait dans cette salle du premier étage mais je suis définitivement sûre que ma place n’y était pas. Je ne souhaite pas participer à ce déclin. Le rock’n’roll et tout ce qui en découle n’est il pas un phénomène fédérateur qui revendique toutes ces institutions élitiste ? La question ne se pose même pas. Quelle est donc cette époque où l’on se fait refuser à l’entrée d’une salle « rock » sous prétexte qu’on est mal habillé ? Rien n’était précisé sur les invitations. Je crois sincèrement que le réel esprit rock se trouve aujourd’hui au sein des musiques électroniques underground, là ou aucun présupposé n’est de mise dans une mouvance ou l’innovation et le partage animent les foules.
Voilà . Si même les clubs estampillés “rock” deviennent aussi peu fréquentables que de vulgaires discothèques, je ne sais pas où on va… Merci pour ce papier – même si ton cas n’est pas isolé, il est important de dire ce genre de choses. En espérant qu’elles changent, peut – être ?
Paris, France. étonnant…
+ 1 je soutiens à 100 %.
Même dans les concerts classiques, on ne nous refoule pas l’entrée alors que la majorité du public ont des smoking valant cing fois le prix de leur billet!
Christelle, sache que très peu de médias osent dénoncer ces pratiques. Sauf que sur LoR, on tient à transmettre les valeurs du rock, et à les défendre. Le phénomène décrit par Morgane est bien trop présent, mais il résulte d’un trop grand désintérêt du rock en général en France, la plupart des gens qui vont dans ces soirées viennent simplement pour s’amuser, et ne connaissent pas ou peu les groupes qu’ils viennent voir. C’est le côté pompeux de Paris, mais c’est pareil en province. Ecouter du rock c’est hype vu que c’est un style minoritaire dans l’hexagone. On ne voit pas de telles pratiques dans des concerts de pseudo artistes populaires comme Christophe Maé ou Lady Gaga. En France les maisons de disques cherchent uniquement à faire du chiffre. Diffuser les Black Eyed Peas sur NRJ fera gagner plus d’argent que de passer Stuck In The Sound. Les quelques radios qui diffusaient du rock ont finalement préféré un virage à 90° pour se mettre dans le rang des Fun Radio et autres déjections sonores pour accumuler les dollars… Tant que le rock ne regagnera pas l’influence qu’il avait dans les années 70 et 80, les gens seront uniquement amusés par ce genre et non pas passionnés. Et le problème quand on écoute du rock, c’est qu’on a rarement le style des petits minets parisiens…
T’as très bien fait d’écrire cet article! voila qui est rock pour le coup!
bravo morgane on reconnait bien les graines de rock’n roll
qui ont été semées