Band Of Horses

Avec le mirage comme symbole, on pouvait s'attendre à un hymne aux rêves que l'on poursuit sans relâche, aux regrets qui s'accumulent, aux choix déraisonnables, le tout porté par la capacité de Band Of Horses de nous submerger de vagues de sentiments bruts mis en musique. Mais voilà, le mirage ici, c'est celui de leur rock d'avant qui nous prenait aux tripes. Band Of Horses nous délivre un nouvel album inconséquent, au son plus brillant, à la musique plus lisse, plus radiophonique et pourtant tellement moins riche. Bien sûr, Ben Bridwell et ses accolytes ont essayé. Les paroles sont plus travaillées, les guitares sont toujours aussi justes mais le tout manque cruellement de relief.

 

 

L'album commence avec "Knock Knock" où l'on attend que quelque chose se passe. Comme si ce titre n'était qu'une introduction sans fin, ne jouant que sur quelques changements de rythme. Band Of Horses essaye le registre des chansons légères alors qu'il excelle plutôt dans le concentré d'émotions comme avec le génial "The Funeral" duquel on ne s'approchera jamais dans cet album. "How To Live" débute mieux avec son intro portée par une batterie énergique mais il se transforme en ballade folk sans âme. Heureusement, "Slow Cruel Hands Of Time", fait mieux dans le registre. Ici, Bridwell n'essaie pas de reproduire quoique ce soit et pourtant ce titre sonne comme les meilleures mélodies douces et rock des années 70.

On continue notre route vers le mirage, plus ou moins flou selon les morceaux, des mélodies puissantes du groupes. "A Little Biblical" n'est pas un raté mais un titre un peu facile. Tandis que "Shut-In Tourist", avec son rythme de base répétitif et la complainte chantée de Ben Bridwell renoue avec les harmonies vocales qui ont fait le succès du groupe et nous hypnothise l'espace d'un instant. "Electric Music" réussit aussi avec son solo de guitare à se rapprocher de l'Americana sans pour autant y sombrer.

 

 

Au final, MIRAGE ROCK n'est pas un mauvais album. Il n'atteint juste pas l'intensité de ses prédécesseurs (INFINITE ARMS mis à part). S'il avait été le premier opus d'un jeune groupe inconnu, la critique aurait certainement été plus élogieuse. Mais voilà, lorsqu'on attend les mélodies douces et pourtant sales ou les harmonies d'une justesse incroyable que Band Of Horses sait assembler, cet album laisse le goût amer de la déception.

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